CONGO BRAZZAVILLE: LES REVELATIONS DE Justin LEKOUNZOU ITIHI OSSETOUMBA sur l’assassinat de Marien N’gouabi

Le 18 mars 2013 par LA VOIX DU PEUPLE - Assassinat de Marien N’gouabi.

CONGO

Document à l’adresse du chef d’état-major général des Forces armées congolaises, des
cadres civils et militaires

Congolaises, Congolais, Chers compatriotes,
Le message que je vous adresse, aujourd’hui, à mon corps défendant (je n’ai aucun titre à le faire) a
valeur d’aveu et de témoignage. En tant qu’un des acteurs majeurs de la vie sociopolitique nationale
depuis des lustres, je suis tenté de vous livrer ce qu’il convient d’appeler « ma part de vérité » concernant
les errements, les intrigues, les félonies, les trahisons, les persécutions, les assassinats, bref, tous ces
maux qui ont, et qui continuent d’émailler celle-ci.
Mais il serait prétentieux de ma part d’ambitionner de vous relater toutes les expériences et faits vécus
dans le cadre de cette adresse ; un tel exercice, au demeurant long et fastidieux, pourrait éventuellement
faire l’objet d’une oeuvre autobiographique. Je limiterai mon propos sur les récents événements qui
m’affectent personnellement et qui, par ricochet, touchent le sérail politique congolais, non sans faire une
incursion dans le temps en épinglant l’assassinat du président Marien Ngouabi et des événements
subséquents, lesquels ne sont pas sans liens avec ma situation présente. Je serai direct en me départissant
au possible de la langue de bois pour que les Congolais ouvrent enfin les yeux sur les tenants et les
aboutissants des événements sociopolitiques qui nous ont affecté et compromis l’unité et la concorde
nationales.
Comme vous le savez certainement, déjà, je suis actuellement à l’étranger en train de recevoir des soins
appropriés suite non pas à une maladie naturelle, mais à un empoisonnement avéré.
D’aucuns se demandent qui est le véritable commanditaire de cet empoisonnement ?
Comment cela est-il arrivé, et pourquoi ?
Nul n’ignore les débats internes au Parti congolais du travail (PCT), parti du commandant Marien
Ngouabi entre ceux qu’on a appelé outrageusement les réformateurs dont la tête de file se trouvait être le
défunt président du sénat, Ambroise Edouard Noumazalay, d’une part, et ceux qu’on a désignés
péjorativement comme conservateurs, lesquels étaient conduits par votre serviteur d’autre part.
Ces débats internes qui trahissaient d’une bonne santé de la démocratie au sein de notre parti étaient
perçus a contrario comme une fronde. Certaines personnes s’étaient senties menacées, celles-là mêmes
qui ne croient pas au débat démocratique. Nous avions été perçus comme des ennemis à abattre à tout
prix pour que leurs privilèges soient sauvegardés.
Notre action en vue de la préservation du PCT, et partant, de la mémoire de son fondateur, le
commandant Marien Ngouabi, n’avait pas, à proprement parler, l’assentiment du président de la
République, même si publiquement, il n’osa l’avouer, s’érigeant faussement en arbitre impartial.
Nous dérangions par notre action, sans que l’on sache réellement pourquoi, d’où cette tentative de mon
élimination physique. En le faisant, les tenants du « Réformisme » pouvaient ainsi asseoir leur dessein,
celui de faire disparaître à jamais le PCT, et partant, la mémoire de son fondateur, le
commandant Marien Ngouabi.
Ces gens-là veulent faire croire au peuple que les déboires du pays sont dus au PCT, ancien parti unique.
Ils sont en quête d’une certaine virginité politique, puisqu’ils tentent vainement de faire table rase du
passé, de leur passé fait de gabegie, d’intrigue, d’assassinats politiques.
Le PCT est ce qu’il est à cause de la pratique des hommes, en particulier, de ses dirigeants. Le PCT en
tant que parti n’a jamais tué, ni non plus professé une quelconque idéologie divisionniste. En tant que
parti, le PCT a déjà admis des réformes fondamentales à la faveur de l’ère démocratique. Il a abandonné
son idéologie marxiste-léniniste, faut-il qu’il se fasse hara-kiri en abandonnant son nom pour que l’on
parle de réforme ? Voilà ce qui explique la tentative d’élimination visant ma personne. Cela a toujours été
leur pratique. J’ai été empoisonné certainement par des personnes qui me côtoyaient, à l’instar de
l’amiral Jean Dominique Okemba, qui m’appelait affectueusement, « Tonton » en raison des liens
solides que j’entretenais avec son oncle (Denis Sassou Nguesso).
Le principal commanditaire de cette tentative est nul autre que Monsieur Denis Sassou Nguesso. Cet
homme est d’une intolérance sans bornes car il n’accepte jamais aucune voix discordante ou contraire à
ses opinions en son sein. Son machiavélisme notoire a déjà précipité maintes personnalités de notre pays
à la mort, comme je vais le démontrer un peu plus bas.
Pourtant, mon engagement auprès du président Denis Sassou Nguesso était connu de tous les Congolais.
Je l’assume et je n’en ai pas honte. Pendant la période 1991-1992 qui marqua la transition démocratique
au Congo-Brazzaville, j’ai été sous les feux de la rampe. Alors qu’il était, constitutionnellement, protégé
par son statut d’ancien président de la République, d’autres que lui étaient la cible de ceux qui voulaient
en découdre avec lui. J’ai personnellement été le bouc-émissaire car j’ai connu la prison au cours de cette
période.
De même, dans les années 1992-1997, période marquant le règne du président Pascal Lissouba, maintes
personnes liées au président Denis Sassou Nguesso ont vécu moult difficultés, voire, des persécutions
alors que le principal intéressé se la coulait douce en France et au Gabon, ou se terrait dans ses « bunkers
» d’Oyo et de Brazzaville, loin des tracasseries quotidiennes.
Chers Compatriotes, les manigances du président Denis Sassou Nguesso ont précipité ce pays dans
l’abîme car il a toujours agi sous la main pour provoquer les crises afin d’en récolter les dividendes, en
éliminant tous ceux qui lui ont toujours fait obstacle. Aucune crise ne s’est passée au Congo de 1969 à ce
jour sans qu’il n’y soit impliqué, soit directement, soit indirectement. Même lorsque le conflit opposait le
président Pascal Lissouba à Monsieur Bernard Kolelas, le président Denis Sassou Nguesso était
toujours impliqué.
Après l’élection du président Pascal Lissouba, un accord avait été conclu, lequel devait conduire à la
participation des membres du PCT au gouvernement. C’est le président Denis Sassou Nguesso lui-même
qui avait donné les noms des trois personnalités du PCT, qui devaient rejoindre le gouvernement à El Adj
Djibril Bopaka, ceci nuitamment, et à l’insu de tous, avant de dénoncer l’accord, ce qui nous a conduits
à une profonde crise comme vous le savez.
Venons-en maintenant à l’assassinat du président Marien Ngouabi. Il faut dire que c’est une affaire dont
l’énigme n’a jamais été élucidée.
Cet assassinat est à inscrire au même chapitre que l’assassinat du président John Fitzgerald Kennedy,
en 1963, à Dallas, aux Etats-Unis. La mort du président, Marien Ngouabi, a entraîné l’exécution
d’illustres personnalités parmi lesquelles le président, Alphonse Massamba Débat, et le cardinal, Emile
Biayenda. Toutes ces personnalités auxquelles il avait été attribué à tort l’assassinat du
président, Marien Ngouabi, ont été sacrifiées sous l’autel de l’ambition d’un homme parmi les plus
cruels et les plus sanguinaires que l’Afrique ait jamais connu, à savoir, le président Denis Sassou
Nguesso. Ce dernier alors ministre de la Défense et de la Sécurité, en 1977, a été le principal instigateur
de la mort du président Marien Ngouabi, voire, son principal commanditaire.
D’aucuns ont toujours pensé à tort que le président Marien Ngouabi a été assassiné dans sa résidence
comme l’a toujours indiqué la version officielle tronquée. Il n’en est pas ainsi car le président Marien
Ngouabi a été entraîné dans un traquenard à l’hôtel Mistral où il avait été lâchement assassiné par les
soins de Denis Sassou Nguesso qui avait savamment, et de façon rusée, exploité la haine que lui
vouaient certains officiers de l’armée.
Il faut souligner pour votre gouverne qu’au moment des faits, Monsieur Denis Sassou Nguesso était
ministre de la Défense et responsable de la Sécurité de l’époque. Comment comprendre qu’un président
soit assassiné alors même que l’armée était consignée et que le président vivait en plein état-major ?
Comment se fait que la responsabilité du ministre de la Défense et de la Sécurité de l’époque n’ait jamais
été mise en cause ?
C’est dire que c’est lui qui a tiré toutes les ficelles sur cette affaire. Il a sacrifié plusieurs personnes en
capitalisant sur la haine et l’esprit de revanche des Kouyou car il fallait à tout prix des bouc-émissaires.
Mesdames et Messieurs, cet homme à l’esprit retors ne recule devant rien. C’est bien lui qui a provoqué
la guerre de juin 1997. Il s’est préparé, militairement, au lendemain de l’élection du président Pascal
Lissouba dans le but d’en découdre, plus tard, avec lui en vue de la reconquête du pouvoir car il était
pertinemment conscient de l’impossibilité de le faire par la seule voie des urnes. Monsieur Pascal
Lissouba s’est pris au piège tendu par Monsieur Denis Sassou Nguesso, à cause surtout de son
inconscience, sa susceptibilité, et de la haine viscérale qu’il vouait à ce dernier, et inversement.
Monsieur Pascal Lissouba a lancé, maladroitement, ses forces contre Monsieur Denis Sassou Nguesso,
encouragé dans cette maladroite entreprise par Yhombi et Okoko, tandis que celui-ci s’est posé en
victime. Tous ceux qui connaissent ce sinistre personnage comme moi, ne sauront mettre en doute la
véracité de ces propos.
Mesdames et Messieurs, Chers compatriotes,
Aujourd’hui, l’Etat congolais tout entier est devenu la quasi-propriété des Nguesso.
Monsieur Denis Sassou Nguesso, ses enfants et neveux, se sont appropriés de façon criminelle les
sociétés qui, naguère, étaient le fleuron de l’Etat congolais. Les finances et le pétrole congolais sont
contrôlés de façon discrétionnaire par cette famille dont l’appétit vorace et insatiable, et l’avidité
incompréhensible obèrent les finances publiques au point où les immenses ressources financières dont est
censé disposé le Congo sont largement détournées par cette famille qui fait l’acquisition des biens
immobiliers partout, à savoir, à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Ce qui est particulièrement curieux, aujourd’hui, c’est que Monsieur Denis Sassou Nguesso ne semble
pas se rendre compte du fort ressentiment du peuple à son égard ; sa désinvolture est désarçonnante. Les
Congolais témoignent, aujourd’hui, de l’aversion pour cet homme dont la seule apparition à la télévision
est vue comme de l’outrage. Les événements de Pointe-Noire à l’occasion de l’inhumation de
Monsieur Thystère Tchikaya traduisent la véracité de ces propos. Au lieu de prendre en compte les
raisons de la colère populaire à son encontre, Monsieur Denis Sassou Nguesso qui pense être en mission
divine, y est allé en menaces à peine voilées lorsqu’il a reçu les notables de Pointe-Noire venus s’excuser
platement devant lui.
Quelle désinvolture !
Il doit savoir une chose : les Congolais supportent difficilement ces gens qui étalent de façon ostentatoire
leur richesse mal acquise pendant qu’ils tirent eux-mêmes le diable par la queue, d’autant plus que, selon
les chiffres, le Congo n’a jamais été aussi riche avec un budget annuel de plus de deux mille milliards de
franc cfa. Le gouvernement fait office de faire-valoir. Monsieur Denis Sassou Nguesso a créé des
sociétés qui sont sous sa propre gouverne, pour contrôler tous les flux financiers, à savoir, la délégation
générale des grands travaux, la SNPC, le Domaine présidentiel, la Cotrade, Socotram, le Conseil national
de sécurité, la BGFIBank, la Direction générale des contrats et marchés de l’Etat…
A la tête de ces sociétés se trouvent ses neveux et fils. Ils sont ouvertement en conflit d’intérêt et ne s’en
émeuvent pas, surtout, lorsqu’ils ont aliéné à leur profit les sociétés d’Etat aussi juteuses qu’Hydro-
Congo, ATC, ONPT…
Aujourd’hui, les conseils des ministres se tiennent rarement. D’ailleurs, ils n’ont rien à décider car les
décisions importantes sont prises en haut lieu (cercle familial). Que dire des pouvoirs locaux comme les
conseils régionaux et municipaux ?
Ils s’avèrent inutiles car n’ayant aucune emprise sur la moindre décision les concernant. Nous constatons
cela lors de l’exécution des projets de la municipalisation accélérée qui du reste font appel aux
investissements mal orientés dans des secteurs loin d’être prioritaires.
Au lieu de prendre à bras le corps les problèmes réels du pays, Monsieur Denis Sassou Nguesso,
personnage contradictoire à souhait, veut plutôt son image en endossant les problèmes qui ne sont pas
nôtres. Son activisme en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement de la terre, ainsi que pour le
développement durable étonne plus d’un Congolais qui voit en cela une digression traduisant une
incapacité notoire à s’attaquer aux vrais maux nationaux qui sont : le chômage, les problèmes du système
éducatif et du système de santé, le manque d’eau potable et d’électricité, l’absence de logements sociaux,
les problèmes d’insalubrité et des routes…
Il est de notoriété publique que Monsieur Denis Sassou affectionne particulièrement les pratiques
mystico-fétichistes et ne s’en cache pas. Il vient à cet effet de créer le District de Brazzaville, qui est une
loge maçonnique. Mais il n’a pas suivi le cheminement, les procédures requises et la philosophie de cette
loge. Il s’est autoproclamé Grand-Maître à vie tandis que son neveu de triste mémoire est nommé député
à vie.
Monsieur Denis Sassou Nguesso pratique la magie et la sorcellerie dans un seul but : asseoir sa
domination et la pérennité au pouvoir. Tous les compatriotes adeptes de cette secte doivent savoir que
leurs étoiles, leurs âmes et leur famille, sont à sa merci parce que sous l’emprise de sa domination
mystique. Il veut devenir omnipotent, omniscient et cherche à accéder au 30e degré dans la conception
maçonnique pour mieux asseoir sa puissance.
Dans sa quête mystico-fétichiste, qui fait qu’il s’adonne aisément à l’inceste, Monsieur Denis Sassou
Nguesso veut s’approprier, si ce n’est pas déjà fait, des restes (ossements) de certaines personnalités
comme De Brazza et le roi Makoko (Elo 1er) pour soi-disant fortifier sa puissance tutétaire. Mais avec
le roi Makoko actuel (Auguste Nguempio), il n’y arrive pas, c’est pourquoi il veut le faire disparaître et
le faire remonter par un roi à sa dévotion.
Dans cette quête mystique, il a des alliés comme le général Florent Ntsiba, le colonel Marcel
Ntsourou, Raymond Mboulou, Auguste Célestin Gangarad Koua, le colonel Jean Aive Allakoua, le
capitaine Nganvala Essouli, qui ont ceci de commun qu’ils affectionnent le sang et les fétiches.
Chers compatriotes,
Je vous demande d’aller au devant de vos problèmes, de les affronter afin de s’en affranchir. Vos
problèmes ont pour nom la famille Nguesso. C’est une famille prédatrice dont les intérêts passent avant
le bien-être de tout un peuple.
Souvenez-vous que lors de la Conférence nationale souveraine, vous aviez dit NON à Denis Sassou
Nguesso. Dites-lui de nouveau NON en 2009. Même s’il vous inonde de l’argent, dites lui tout de même
NON car cet argent vous appartient.
Vous étiez nombreux à vous abstenir lors des élections législatives et locales. Abstenez-vous de voter
pour votre propre malheur, ne lui donnez plus car te blanche. Votez pour une autre personne ou abstenezvous.
Aujourd’hui et demain, nous avions besoin d’un homme équilibré, ordonné, discipliné, d’une majesté
mêlée de bonté dans toutes ses actions. Nous n’avions plus besoin d’un déséquilibré avide de cupidité.
Monsieur Denis Sassou Nguesso doit comprendre le rejet total du peuple à son égard. S’il veut se
maintenir en dehors de la volonté populaire, il aura à répondre un jour.
Ce monsieur représente le malheur. Débarrassez-vous-en. Vous le pouvez. En 1992, vous lui avez dit
NON. Vous pouvez le faire à nouveau. L’avenir vous appartient, notamment, vous les jeunes. Ne
permettez pas qu’il vous le compromette plus qu’il ne l’a fait. Levez-vous ! Prenez l’exemple sur les
événements récents de Pointe-Noire. Lapidez-le par un NON ou par une abstention massive : TOUT,
SAUF Denis Sassou Nguesso.
Que vive le Congo !

Fait à Paris, le 3 novembre 2008

Justin Lekoundzou Itihi Ossetoumba
Ancien ministre de la Défense Ancien Secrétaire général du PCT (Parti de Denis Sassou Nguesso)