Conflit dans le royaume de Moossou : la paroisse de l'église catholique temporairement fermée

Par Ivoirebusiness- Conflit dans le royaume de Moossou. La paroisse de l'église catholique temporairement fermée.

Le Père Basile Diané, Curé de la paroisse Saint Antoine de Padoue de Moossou.

La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre, le samedi 15 juillet 2023. Même si l'on s'attendait à une réaction de la hiérarchie catholique du diocèse de Grand-Bassam après l'intrusion dans l'église d'une partie de la population du royaume de Moossou, contestant l'autorité du roi qui s'y trouvait, la nouvelle depuis quelques jours fait l'effet d'une bombe.

En effet, dans une déclaration lue par le curé de la paroisse en communion avec l'évêque du diocèse Mgr Raymond Ahoua, les fidèles ont été informés depuis la messe anticipée du samedi soir (22 juillet 2023) de la fermeture momentanée de l'église paroissiale Saint Antoine de Padoue pour des rites de purification et cela pour un délai indéterminé.

Joint au téléphone le curé de la paroisse a fait une mise au point. "Ce qui est arrivé à la paroisse Saint Antoine de Padoue est unique et inédit. Le roi est un chrétien et il est sous la protection de l'église universelle quand il vient participer à une messe. Et là nous avons un roi qui vit sa foi chaque dimanche et qui est en communion permanente avec sa communauté. Ce n'est pas le lieu indiqué pour venir lui tendre un piège et l'agresser", a déploré le curé, le Père Diané.

"De plus, quelque soit le "crime" qu'il aurait commis, on n'a pas le droit, en bandes organisées, de faire irruption dans une Église de cette dimension historico-spirituelle et surtout en plein temps de consécration et encore plus pendant des funérailles. La faute est énorme et multidimensionnelle. L'Évêque a voulu marquer le coup pour que plus jamais une telle scène apocalyptique ne se reproduise dans une autre Église. L'église est un lieu sacré et cet espace est inviolable. C'est un principe universel", a-t-il poursuivi.

"Depuis que j'ai pris la mesure de l'acte posé par mes propres frères et sœurs du village avec qui j'entretiens des rapports très forts, j'ai organisé 4 jours de prière, de jeûne et des messes de repentance. La mobilisation des paroissiens était édifiante. Les responsables de générations, les frondeurs, la mutuelle du village, Madame le Sous-préfet de Grand-Bassam et même le roi ont regretté et condamné l'acte et ont soutenu les actions de repentance.

J'avoue avoir été marqué par le signal de repentance de tout le village et de toute la communauté. Je viens de faire un rapport et je crois que le délai de fermeture ne sera pas trop long. Nous avons eu néanmoins l'autorisation de dire les messes dans les salles et sanctuaires de la paroisse en attendant la purification de l'église agressée et profanée. J'avoue que cet événement me fait encore admirer et aimer les paroissiens et tous ceux qui aiment cette paroisse. Ils sont avec moi dans la prière ,le jeûne et des actes de charité. Figurez-vous que malgré cette atmosphère délétère, en l'espace de 10 jours, ils ont fait une belle offrande pour la construction de la cathédrale de Grand-Bassam. Bref, je pense que nous ressortirons plus forts et plus unis après cette épreuve. A part donc l'église fermée, tout sera en place et tout se poursuivra comme ministère, messe et célébration des sacrements. La paroisse n'est pas fermée. Le curé que je suis, je suis à mon poste", précise le père Basile Diané.

Vivement que cette belle paroisse retrouve l'entièreté de ses atouts. En effet, cette paroisse sous la houlette surtout de son curé journaliste et écrivain a complètement changé de visage avec plus de 20 messes en semaines et 8 messes le week-end, la climatisation de l'église de plus de 2500 places, la mise sur pied de la banque alimentaire, de l'association pour aider les veuves et les orphelins, de la mise sur pied du système d'écoute et de confessions 24h sur 24h, etc.

Il va falloir batailler pour la préservation de tous ces acquis et aussi pour le retour à la paix définitive dans le royaume des Aboure Ehe.

Une correspondance particulière C.T
Source : Opéra news