Communiqué de presse de l'ACAT France, CCFD-Terre Solidaire, DEFAP

*Côte d'Ivoire
Des organisations françaises appellent à l'arrêt des exactions contre
les civils et au respect des droits de l'homme*

*Côte d'Ivoire
Des organisations françaises appellent à l'arrêt des exactions contre
les civils et au respect des droits de l'homme*

*Après l'investiture officielle d'Alassane Ouattara et plus d'un mois
après l'arrestation de Laurent Gbagbo, bien que la situation sécuritaire
se soit nettement améliorée en Côte d'Ivoire, des
civils continuent d'être victimes d'exactions commises par des hommes en
armes dans plusieurs régions du pays. Nombre de ces exactions sont
perpétrées par des hommes se réclamant des Forces Républicaines de Côte
d'Ivoire (FRCI).*

- A Abidjan, des femmes ont été violées ou mises à nu publiquement, des
civils ont été tués, battus ou arrêtés arbitrairement. Des sympathisants
du Front Populaire Ivoirien (FPI) ou des présumés miliciens pro-Gbagbo
ont été exécutés sommairement. Des habitations ont été pillées,
détruites ou investies par des hommes armés. De nombreux barrages ont
été érigés donnant lieu à un important racket des populations. Dans
plusieurs quartiers, des postes de police ou de gendarmerie ont été
abandonnés, privant les civils de toute protection et de recours contre
les violations de leurs droits.

- Dans l'ouest, le sud-ouest et le sud-est du pays, notamment à Duékoué
et Guiglo, les populations locales hésitent à rentrer chez elles car
elles ont peur pour leur vie après les massacres commis en mars dernier
et les exactions commises ces dernières semaines notamment par des
mercenaires libériens. Dans des localités favorables à Laurent Gbagbo
(Akoupé, Guibéroua...), des enlèvements et des menaces d'exécution ont
fait fuir une partie des populations.

*Par ailleurs, à la suite de l'arrestation de Laurent Gbagbo, de
nombreux cadres du FPI, des syndicalistes ou des responsables
d'organisations proches du parti de l'ancien Président, ont été arrêtés
sans que les charges retenues contre eux, le lieu et les conditions de
leur détention soient connus.
*
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Depuis le coup d'état de décembre 1999, la Côte d'Ivoire est entrée
dans une période d'instabilité politique et militaire. Depuis cette
date, les violences perpétrées contre les civils par des hommes en armes
(armée, rebelles, milices...), ont fait des milliers de victimes.

Ces exactions doivent cesser, la sécurité doit à nouveau être assurée
pour tous les Ivoiriens et les populations vivant en Côte d'Ivoire sans
distinction. Pour que ce pays renoue durablement avec la paix, la
lumière doit être faite sur ces exactions et sur les responsabilités des
différentes parties qui se sont affrontés.

Nos organisations saluent l'annonce faite par Alassane Ouattara de
mettre la lutte contre l'impunité et la réconciliation au coeur de son
programme, notamment par la création d'une Commission Dialogue, Vérité
et Réconciliation (DVR).

*Elles demandent instamment aux nouvelles autorités ivoiriennes :*

- de prendre les mesures nécessaires à l'arrêt immédiat des exactions
contre les civils et des atteintes aux droits de l'homme ;
- de prendre les mesures nécessaires à l'encadrement effectif de l'armée
et de la police, pour que celles-ci soient au service de la population
et assurent leur mission de protection de tous les civils sans aucune
distinction ;
- de s'assurer que les personnes arrêtées bénéficient des droits que leur
garantit la Constitution (y compris le droit pour leur famille et leurs
avocats de connaître les lieux de leur détention, le droit d'être
présentées devant la justice dans les délais prescrits par la loi, et le
droit de ne pas subir de mauvais traitements ni d'actes de torture) ;
- de donner à la future Commission DVR les moyens nécessaires pour faire
la lumière sur les violations graves et toutes les atteintes aux droits
de l'homme commises depuis le début de la crise en 1999 de manière
indépendante et impartiale ;
- de permettre à la Cour pénale internationale (CPI) d'enquêter sur les
exactions commises depuis septembre 2002 en lui facilitant l'accès à
tous les témoins et toutes les informations utiles à son travail
d'investigation ;
- de mener des enquêtes judiciaires indépendantes, exhaustives et
impartiales sur toutes les allégations d'atteintes aux droits de l'homme
recensées depuis le début de la crise ivoirienne afin de juger leurs
auteurs et responsables et d'apporter réparation aux victimes ;

Enfin, les organisations signataires demandent instamment aux
instances onusiennes de rendre publiques les différentes enquêtes et
leurs annexes qu'elles ont mené par le passé et qui, jusqu'à ce jour,
ont fait l'objet de blocage dans leur parution et d'une absence de suivi
de leurs recommandations

--
Véronique de La Martinière
chargée des relations médias
Tél : 01 44 82 80 64 - 06 07 77 05 80
site : www.ccfd-terresolidaire.org