Chute annoncée de Laurent Gbagbo par Ouattara: Le délai de Ouattara a expiré, hier

Publié le mardi 1 février 2011 | Soir Info - Anne Ouloto (porte parole d'Ado): « A partir du 1er février les jours de Gbagbo sont comptés »

Alassane Dramane Ouattara.

Publié le mardi 1 février 2011 | Soir Info - Anne Ouloto (porte parole d'Ado): « A partir du 1er février les jours de Gbagbo sont comptés »

. Augustin Guéhoun (SN à la communication du Fpi): « Les appels d'Alassane sont infructueux »
Laurent Gbagbo est bel et bien en place, malgré l'annonce faite par Alassane Ouattara, au début du mois de janvier, qu'il tomberait. Au moment où nous mettons sous presse (23 h), hier, 31 janvier 2011, Laurent Gbagbo n'était pas sur le point de tomber. La réalité du terrain est clair, constat d'échec pour le camp Ouattara qui avait, pourtant prédit, tambour battant cette chute. « Laurent Gbagbo partira avant la fin du mois de janvier. J'ai toute une série de mesures en cours qui vont faire qu'il va tomber comme un fruit, pas mûr, mais comme un fruit pourri », avait déclaré le 5 janvier 2011 Alassane Ouattara, au cours d'une conférence de presse au golf hôtel. Quand notre équipe de reportage s'est rendue dans le périmètre du palais présidentiel (au Plateau), en milieu d'après-midi, elle n'a pas remarqué de dispositions spéciales. Nous avons pu observer des allées et venues fréquentes et régulières au palais présidentiel et
à la Primature. Un détour dans le bâtiment des « conseillers » nous a permis de constater que ses occupants affichaient la sérénité.
Nous sommes habitués à ce genre de tapages médiatiques. Nous savions très bien que ce n'était que du bluff », a commenté un employé qui requis l'anonymat . « Il faut qu'on arrête de nous distraire avec ces ultimatums à n'en point finir. Qu'il (Alassane Ouattara, ndlr) fasse le bilan de ses ultimatums. Il se rendra bien compte de son inefficacité. C'est toujours lui qui fait des déclarations tapageuses. Écoutez, qu'il nous laisse travailler en paix! Même leurs puissants alliés ont arrêté leurs menaces parce qu'ils se sont rendus compte que malgré tout, la Côte d'Ivoire est débout et que Laurent Gbagbo bénéficie du soutien de son peuple », a-t-il martelé. Pour lui, la situation aurait bien évolué si le camp Ouattara avait voulu faire preuve de réalisme. « On leur a proposé le recomptage des voix. S'ils avaient accepté, depuis on aurait progressé », a-t-il fait remarquer. Notre interlocuteur qui affichait la sérénité
a indiqué que la vigilance était toutefois de mise. Enfin, il a invité les « habitants du golf (hôtel, ndlr) » à regagner la République. « Qu'ils viennent, le pays a besoin de tous ses fils. Cela ne sert à rien de s' auto- flageller. Depuis deux mois qu'ils ont engagé un bras de fer on a pu mesurer la puissance de chacun », a-t-il conclu. Augustin Guéhoun, secrétaire national chargé de la communication et du marketing politique du Front populaire ivoirien (Fpi) que nous avons joint au téléphone a fait remarquer que « les appels au désordre d' Alassane Ouattara sont infructueux ». « On ne peut pas diriger un pays aussi petit soit il, à partir d'un hôtel », a-t-il noté. Au cours d'un entretien téléphonique, en début d'après- midi hier, Anne Désirée Ouloto, porte-parole de Alassane Ouattara a fait la précision suivante: « Ouattara n'a jamais dit qu'il ferait un putsch à la fin de ce mois ». Pour elle, Alassane
Ouattara s'est engagé sur la voie d'une sortie de crise pacifique. « Ouattara est soucieux de la vie des Ivoiriens. Ce n'est pas un va-t-en guerre. Sinon, il a les moyens, les hommes et tout ce qu'il faut pour faire partir Laurent Gbagbo par la force. Mais ce n'est pas cette voie qu'il entend utiliser », a souligné Anne Ouloto. Qui a ajouté que Alassane Ouattara veut donner une chance à la médiation initiée par l'Union africaine. En sus, toujours selon elle, l'ultimatum signifie, qu'à compter de la fin de ce mois de janvier, « les jours de Gbagbo sont comptés ». « S'il continue de faire souffrir les populations ivoirienne et s'il ne fait pas preuve de bonne foi en levant notamment le blocus autour de l'hôtel du golf le président Ouattara sera dans l'obligation de réagir. Et au regard les engagements pris de favoriser une sortie de crise pacifique, il serait en position de légitime défense. Il sera donc dans son bon droit
d'appeler à une mobilisation populaire. A compter du 1er février, Laurent Gbagbo n'aura plus d'excuses », a-t-elle indiqué.
Jonas BAIKEH