Chili : le sauvetage des mineurs entre dans sa dernière phase

MINE SAN JOSE (AFP) le 11.10.2010 - Le sauvetage des mineurs bloqués depuis plus de deux mois au fond d'une mine du Chili est entré dans sa dernière phase dimanche, avec

MINE SAN JOSE (AFP) le 11.10.2010 - Le sauvetage des mineurs bloqués depuis plus de deux mois au fond d'une mine du Chili est entré dans sa dernière phase dimanche, avec

pour objectif de ramener à la surface les "33" autour de mercredi.
"Nous sommes en train de commencer en ce moment la descente du premier tube" destiné à gainer les 96 premiers mètres du puits afin de faciliter le passage de la capsule "Phénix", qui remontera les mineurs un par un, a déclaré l'ingénieur en chef, Andres Sougarret, peu avant 10H00 locales (13H00 GMT).
"Nous espérons achever cette opération vers 09H00 (12H00 GMT) demain (lundi) matin", a-t-il précisé.
Les secouristes doivent poser 16 tubes métalliques de 66 cm de diamètre et les souder au fur et à mesure, afin de gainer les 96 premiers mètres du puits de 622 mètres de profondeur.
Une fois ce travail achevé, 48 heures de plus seront nécessaires pour procéder à l'installation à l'extérieur du dispositif de grues, de treuils, et de poulies, qui commandera les va-et-vient de la nacelle.
L'évacuation des "33" commencera ensuite "le plus rapidement possible", de jour ou de nuit, a souligné le ministre des Mines, Laurence Golborne, confirmant que la date la plus probable devrait être le mercredi. L'opération devrait prendre un jour et demi à deux jours, à raison d'une heure ou un peu plus par personne.
Dans le même temps, un autre puits de secours, le "plan C", continue à être foré pour parer à toute éventualité. Il a atteint 447 mètres de profondeur sur un objectif de 597 mètres. Le plan "A", le plus lent des trois, est en revanche à l'arrêt depuis une semaine.
"La seule angoisse désormais, c'est l'attente jusqu'à mercredi, ça va être de la folie", se réjouit Janet Lagües, tante de Jimmy Sanchez, 19 ans et benjamin des mineurs pris au piège depuis le 5 août après un éboulement dans cette mine isolée en plein désert d'Atacama, dans le nord du Chili.
Le moral ne cesse en effet de s'améliorer sur le site envahi par des centaines de journalistes du monde entier, venus assister au "happy end" de cette épopée de survie sous terre sans précédent.
Alors que les autorités tablaient sur trois à quatre mois de travaux pour extirper les mineurs de la mine, quand ils ont été repérés 17 jours après l'accident, le 22 août, les délais n'ont cessé d'être revus à la baisse.
Dimanche matin, le clown Rolly, arrivé peu après l'accident pour divertir les enfants des mineurs vivant dans le campement "Espoir" installé au bord de la mine, se promenait avec des bambins déguisés en spiderman, princesse ou sorcière.
"Hier (samedi), nous avons organisé une fête costumée pour les 30 ans du clown et aujourd'hui, j'organise une fête d'adieu", a-t-il déclaré.
Au fond de la mine, aussi, les 32 Chiliens et le Bolivien "gardent un esprit admirable de solidarité et de camaraderie", a déclaré le ministre de la Santé, Jaime Manalich, racontant que plusieurs mineurs lui avaient demandé samedi à sortir en dernier.
La méthode pour déterminer l'ordre de sortie est cependant déjà définie.
"Les premiers qui vont sortir seront quatre ou six", surnommés les "habiles" car ils sont capables de faire face à un imprévu. "Ensuite viendra un groupe, actuellement composé de dix personnes, dans un état plus faible, et enfin le groupe des plus forts", plus à même de supporter l'attente, a précisé le ministre de la Santé, Jaime Manalich.
"Les plus faibles" souffrent d'"hypertension, de diabète ou de problèmes pulmonaires chroniques", a-t-il détaillé.
Certains mineurs souffrent aussi d'"infections dentaires et de la peau assez importantes" et le groupe des plus faibles inclura également les plus fragiles psychologiquement, a ajouté le ministre de la Santé.
En attendant le jour J, les mineurs font des exercices de "préparation physique au stress du sauvetage" et "ont commencé un régime spécial" pour éviter d'avoir la nausée dans la nacelle, a-t-il encore indiqué.
Les mineurs subiront un examen médical dès leur remontée à la surface et pourront rencontrer une première fois leur famille proche, avant d'être transférés dans un hôpital de Copiapo, à moins d'un quart d'heure d'hélicoptère.
Sauf complication, ils n'y séjourneront que deux jours.