CHERTE DE LA VIE: Fausses promesses du gouvernement. Le riz toujours trop cher
Le 06 novembre 2012 par Notre voie - Le gouvernement a annoncé des mesures visant à faire baisser les prix des denrées de première consommation, notamment le riz. Notamment la réduction
de moitié des taxes douanières. Sur le terrain, les commerçants refusent de baisser les prix. Les prix des différentes qualités de riz restent inchangés s’ils n’augmentent pas plutôt par endroits. Et le gouvernement reste impuissant face au diktat des importateurs et des commerçants.
Le 06 novembre 2012 par Notre voie - Le gouvernement a annoncé des mesures visant à faire baisser les prix des denrées de première consommation, notamment le riz. Notamment la réduction
de moitié des taxes douanières. Sur le terrain, les commerçants refusent de baisser les prix. Les prix des différentes qualités de riz restent inchangés s’ils n’augmentent pas plutôt par endroits. Et le gouvernement reste impuissant face au diktat des importateurs et des commerçants.
Le gouvernement Ouattara a déclaré en août dernier, que les taxes douanières (manutention, frais portuaires, taxes phytosanitaires, frais affaires maritimes….) sur l’importation du riz ont baissé de 50%. Pourtant les prix des différentes qualités du riz importé n’ont pas baissé d’un iota.
A titre d’exemple, au marché de Gesco Petit Bouaké, le kilogramme de riz semi-luxe (100% taux de brisure) est vendu à 500 FCFA au lieu de 477 FCFA, prix conventionnel. Le sac de 5 kilo de riz Mama coûte 2500 FCFA, au marché de Bingerville, contre 2300 FCFA auparavant. Le sac du riz Uncle Sam de 5 kilo qui était 3000 FCFA est passé à 3550 FCFA. Au super marché « Jour de marché » à la Riviera 3, le riz Mama de 5 kilo est commercialisé à 2590 FCFA.
A Abobo sur la voie qui mène au zoo, les commerçants mauritaniens déclarent dans l’ensemble pratiquer les prix en fonction des importateurs et des grossistes. « L’Etat peut réduire les taxes en interne, mais les problèmes liés au prix de la tonne à l’extérieur ont un impact sur les prix pratiqués par les importateurs et les grossistes. Si le riz est acheté en Thaïlande en dollars et qu’il faut tenir compte du transport, vous vous imaginez les coûts que cela engendre. En outre, même s’il y a réduction des taxes douanières, je ne pense pas que cela puisse avoir un impact sur le prix d’achat», argumente Ould T. un boutiquier mauritanien. Il a pris l’exemple du sac de 50 kilo de sucre qui coûte 33000 FCFA. «C’est excessif selon moi, d’autant plus que le sucre est fabriqué en Côte d’Ivoire. A plus forte raison un produit qui vient de l’extérieur comme le riz», justifie-t-il. Il indique gagner à peine 6 FCFA sur le kilo de riz. «Nous pouvons gagner 50 FCFA sur un sac de riz de 50 kilo. Les temps sont durs. Mais puisqu’on ne peut pas fermer, on fait avec.», indique un boutiquier, en face de la pharmacie Aboboté. Au carrefour Chaine avion, un autre boutiquier est plus critique. « On ne nous a pas communiqué les prix à pratiquer depuis la baisse des taxes douanières sur les importations du riz», a-t-il révélé.
Pendant que les populations se lamentent, le ministre du Commerce, Dagobert Banzio, les invite à être plutôt heureuses. « Les prix pratiqués sont actuellement inférieurs aux prix de ces quatre dernières années. C’est-à-dire de 2008 à 2011. A l’exception de deux qualités de riz de luxe. Le riz semi-luxe et le riz de luxe Hom», a-t-il dit. Ces deux qualités, selon lui, sont respectivement vendues à 543 FCFA (contre un prix variant de 300 à 544 FCFA) et 710 FCFA (contre un prix variant de 585 à 694 FCFA).
Le président de l’Union générale des consommateurs de Côte d’Ivoire (Ugcci), N’guessan Kouakou, a du mal à s’expliquer cette hausse du prix du kilo du riz malgré toutes les mesures prises. Il accuse le gouvernement de démission pour son incapacité à prendre les mesures pour faire appliquer les accords. Aussi annonce-t-il une journée ville morte, le 17 novembre prochain, pour demander à l’Etat de prendre des dispositions pour faire baisser le prix du riz.
Le président de la Fédération des associations de consommateurs actifs de Côte d’Ivoire, Comoé Marius, est convaincu que le ministère du Commerce est débordé par les contraintes du marché. « Le ministère du Commerce n’est pas à mesure de faire appliquer les textes. En plus, il ne peut couvrir tout le territoire faute de logistique et de moyens humains nécessaires. Avec 50.000 boutiques que peuvent faire les 50 agents du ministère du Commerce dotés de 8 véhicules ? », s’interroge-t-il. Marius Comoé se demande ce qu’il en est de la commission de concurrence et de lutte contre la vie chère promise par Alassane Ouattara lors de la campagne présidentielle.
Gomon Edmond