Cherté de la vie : LA TVA NE SERA PAS REDUITE

Le 24 mars 2012 par Fraternité matin - Les prix des denrées alimentaires ne baisseront qu’avec le concours de tous les opérateurs économiques en synergie avec le gouvernement. Les opérateurs économiques se sont trop

Ahoussou Jeannot et Mabri Touakeusse en visite sur un marché. De fratmat.info.

Le 24 mars 2012 par Fraternité matin - Les prix des denrées alimentaires ne baisseront qu’avec le concours de tous les opérateurs économiques en synergie avec le gouvernement. Les opérateurs économiques se sont trop

vite réjouis, à l’annonce des mesures prises par le gouvernement, dont la réduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (Tva) pour lutter contre la cherté de la vie, à l’issue du dernier Conseil des ministres. Le Premier ministre Jeannot Ahoussou a été catégorique sur cette question hier vendredi lors de la réunion initiée par le ministère du Commerce à l’intention des opérateurs économiques de la chaîne de distribution et de commercialisation des produits de première nécessité. Pour lui, la solution à la cherté de la vie ne réside pas seulement dans la réduction de la Tva.
Cette réunion qui s’est tenue à la Caistab au Plateau, dans le cadre de la lutte contre la cherté de la vie, s’inscrit dans le cadre d’une interaction entre ces acteurs et le gouvernement, chacun devant jouer sa partition pour aboutir à l’objectif commun : la baisse des prix des denrées alimentaires sur les marchés.
«Après avoir écouté les uns et les autres, il s’avère qu’il y a plein de faux frais, au port, dans le transport, etc. Le gouvernement a la volonté de réduire ces faux frais avant d’envisager éventuellement une réduction de la Tva. Je le dis avec insistance, il n’est pas question immédiatement de réduction de la Tva. Il est plutôt question de suppression de ces fausses mesures ou taxes fixées au goût du jour par certains opérateurs économiques», a-t-il insisté. En le disant, le Premier ministre demande aux opérateurs économiques de ne pas se focaliser seulement sur la Tva comme étant la seule solution pour leur permettre de baisser les prix sur les marchés. Il est évident que le budget national étant déjà bouclé, l’Etat qui est en attente des recettes fiscales dont celles provenant de la Tva ne sera pas en mesure de la réduire. C’est pourquoi, le Premier ministre veut que la priorité soit accordée à la Lutte contre les faux frais dont les seuls bénéficiaires sont des intermédiaires. A titre d’exemple, dans la filière bétail, le ministre du Commerce, Dagobert Banzio, a révélé que malgré les efforts du gouvernement pour supprimer les barrages illicites, les prix ne cessent d’augmenter sur les marchés. Selon lui, la principale raison de cette flambée n’est rien d’autre que l’instauration des faux frais estimés 344 500Fcfa par camion de 35 têtes de bœufs. «Et nous constatons que la viande reste encore chère et beaucoup d’anomalies sont à corriger. Qu’il s’agisse de la commercialisation du poisson ou de la viande, il faut nécessairement que disparaissent les faux frais liés aux nombreux intermédiaires et aux nombreux prélèvements qui annihilent les efforts du gouvernement», a confirmé le ministre Banzio. En effet, les surcoûts et surtaxes sont pour beaucoup dans la fixation des prix sur le marché, à en croire Farikou Soumahoro, président de la Fédération des commerçants. Il souligne que cela est vécu à plusieurs niveaux de la chaîne de distribution et de commercialisation des produits, notamment au niveau du port, au niveau de la Bivac, des compagnies maritimes, des acconiers, des droits de douane. « Le commerçant est obligé de mettre sa marge entre 3% et 6% sur les produits de grande consommation pour pouvoir équilibrer ses comptes », explique Farikou.
La situation est plus critique chez les opérateurs du vivrier dont la plupart des produits sont périssables. Botti Rosalie, présidente de la Coopérative des commerçants du vivrier de Cocody (Cocovico), parlant au nom de ses collègues du secteur, a égrainé une série de difficultés qui les obligent à appliquer des prix élevés sur les denrées. Il s’agit, entre autres, de l’épineuse question du financement de la production et de la commercialisation du secteur vivrier. « Les produits étant périssables, les banques ont peur de nous accorder des lignes de crédit pour financer nos activités. Malgré cela, on fait tout pour approvisionner les marchés », soutient-elle. Le coût élevé des intrants, la précarité des voies d’accès qui rend difficile l’écoulement des produits sont également des contraintes auxquelles sont confrontées les opératrices du vivrier.
Dans la chaîne, existent les consommateurs qui ne demandent que les mesures prises par le gouvernement soient « effectivement appliquées ». Appel lancé par Marius Comoé, président de l’Association des consommateurs de Côte d’Ivoire.

GERMAINE BONI