Campagne pour la libération de Gbagbo en Afrique du Sud: Les grandes décisions de la rencontre de Johannesburg
Par AUJOURD'HUI - Campagne pour la libération de Gbagbo en Afrique du Sud. Les grandes décisions de la rencontre de Johannesburg.
Dans notre édition d’hier, nous indiquions qu’à l’initiative de l’avocat russe, Alexander Mezyaev, une vaste campagne internationale contre la CPI et par ricochet, pour la libération du président Laurent Gbagbo, a été lancée le même jour, à l’Université de Johannesbourg. Et cela, en présence d’un plateau relevé d’invités dont des diplomates, des universitaires de renom, des hommes politiques, des leaders d’opinion et des membres influents de la société civile locale. Pendant un peu plus de deux heures, le Pr Mezyaev, qui officie à la cour pénale internationale (CPI), a tenu le crachoir devant une assistance des plus studieuses.
Selon certains participants, l’initiateur de la croisade contre la CPI, en des mots bien choisis, a montré la laideur et la nocivité de la cour de la Haye, qui à ses yeux, inscrit son action dans la combine politique plutôt que de dire le droit. Dans son exposé, le juriste a longuement puisé dans le cas du président Laurent Gbagbo, pour illustrer les aberrations et autres incongruités de la cour pénale internationale, dans ses poursuites sélectives notamment. En somme, un grand oral jugé d’instructif et fort enrichissant, de l’avis de certains participants, vu que rapportent nos sources, beaucoup de personnes, dans l’assistance dont des diplomates, ont appris beaucoup de choses qu’elles ignoraient jusquelà sur la crise ivoirienne. Certains auraient même décidé par la suite de rallier et plaider la cause du dirigeant ivoirien dans leurs différentes sphères de compétences. Deux principales décisions ont été prises lundi dernier, à l’Université de Johannesbourg.
Premièrement, la campagne internationale pour la libération du président Laurent Gbagbo, partout où elle sera faite, devra prendre pour principales cibles, les universitaires, les hommes de culture, la société civile et les leaders d’opinion. En somme, une démarche qui devra ignorer les chefs d’Etat et de gouvernement, qui dans l’entendement des promoteurs de la caravane, ont un agenda politique dont ils ne sont pas toujours maîtres. A contrario, la priorité devra aller plutôt aux peuples qui eux, dans la dynamique de l’affranchissement, vont imposer par la suite, le changement aux élites. Deuxièmement,pour question de stratégie, il a été également convenu de ne pas dévoiler à l’avance, les capitales qui devront accueillir au fur et à mesure, la croisade contre la CPI. Ceci, pour mieux surprendre les obligés de l’occident qui ne manqueront pas d’attendre leurs contradicteurs au détour du sentier.
Dans la même veine, il a été admis de frapper d’une omerta, la présence à cette rencontre, de certains leaders politiques africains bien connus pour leur penchant panafricaniste. Des personnalités qui, observe-t-on, ont décidé de se la jouer bien discret, pour ne pas gêner, dit-on, « le travail colossal, abattu en silence » pour la libération du président Laurent Gbagbo, pour ce qui est de la crise ivoirienne et l’extinction des poursuites de la CPI contre les président et vice-président du Kenya. Notons qu’après Jo’burg, lundi dernier, le Pr Alexander Mezyaev et les siens, mettront le cap, dans les prochaines heures, sur Pretoria pour renforcer le visuel de leur combat en élargissant davantage leur horizon d’attente. Selon des sources proches de la caravane, l’Afrique du Sud a été choisie pour ouvrir cette campagne contre la cour pénale internationale (CPI), en raison de son passé fait de lutte contre le système horrible de l’apartheid qui a abouti à l’affranchissement et à la liberté du peuple noir, assujetti pendant de longues années par une minorité blanche. Et dans cette entreprise, l’avocat russe bénéficierait du soutien massif de certaines personnalités politiques de poids du pays de Nelson Mandela.
Hasard du calendrier, la présence du Pr Mezyaev en terre sud-africaine, intervient au moment où l’homme fort du pays a décidé de rester à la maison plutôt que de participer au sommet Afrique-Union européenne qui s’ouvre aujourd’hui dans la capitale belge. Un rendez-vous que le pouvoir ivoirien a choisi d’honorer pour sa part en y dépêchant le premier ministre Daniel Kablan Duncan qui représentera en définitive le président Alassane Ouattara annoncé auparavant, en personne, par les communicants du régime. De quoi nourrir à nouveau le débat sur la santé du chef de l’Etat ivoirien.
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