Cacao: proche de sa production, le Ghana veut ravir le premier rang mondial à la Côte d`Ivoire
Publié le mardi 23 octobre 2012 | Xinhua YAOUNDÉ -- En augmentation nette de sa production portée à un million de tonnes en 2010-2011 contre 350. 000 tonnes dix ans plus tôt, le Ghana,
deuxième mondial, ne cache point son ambition de ravir à sa voisine la Côte d'Ivoire, passée quant à elle de 1,2 million à 1,4 million de tonnes, la palme d'or au palmarès des pays producteurs de cacao dans le monde.
Publié le mardi 23 octobre 2012 | Xinhua YAOUNDÉ -- En augmentation nette de sa production portée à un million de tonnes en 2010-2011 contre 350. 000 tonnes dix ans plus tôt, le Ghana,
deuxième mondial, ne cache point son ambition de ravir à sa voisine la Côte d'Ivoire, passée quant à elle de 1,2 million à 1,4 million de tonnes, la palme d'or au palmarès des pays producteurs de cacao dans le monde.
"Nous sommes le deuxième plus grand producteur mondial, la Côte d'Ivoire est numéro un. Ils produisent environ 1,2 million de tonnes(1,4 million selon des sources officielles, NDLR), nous sommes à un million. Nous espérons que dans un avenir proche, le Ghana va ravir la première place à la Côte d'Ivoire", a avancé à Xinhua à Yaoundé I.Y.Opoku, directeur exécutif adjoint du Cocoa Research Institute of Ghana, basé à Accra.
A 30% d'apport au PIB (produit intérieur brut) du pays contre 40%pour son concurrent ivoirien, la cacaoculture emploie 600.000 planteurs ghanéens, de l'avis du Pr. Opoku, participant à une conférence internationale sur la recherche cacaoyère qui a réuni plus de 150 chercheurs de 30 pays du monde du 15 au 20 octobre dans la capitale camerounaise.
De 650.000 tonnes la saison précédente, l'actuelle performance de un million de tonnes de cette filière est qualifiée de cru historique par ses acteurs.
"Elle était plus basse que cela. Aux environs de 2000,elle était environ 350.000 tonnes. Nous avons identifié un certain nombre de problèmes qui expliquaient cette faible production", a fait savoir Opoku.
Pour le chercheur, le bas niveau de production déclaré identifiait parmi ses principaux facteurs la dégradation des sols, des insectes ravageurs et pathogènes redoutables et à fort impact négatif sur le rendement comme la pourriture brune, les mirides encore appelées capsides puis le swollen shoot.
Il est vrai que,d'après lui, aucun matériel végétal immunisé contre les attaques des maladies citées n'a été encore été mis au point. Et s'agissant surtout du swollen shoot qui sévit dans toute la région d'Afrique de l'Ouest qui, avec le Nigeria en plus, abrite les trois principaux producteurs de cacao du monde, le défi s'avère plus grand,puisqu'aucun procédé chimique ne permet de l'éradiquer.
Seule méthode de lutte utilisée contre la terrible maladie : la destruction des arbres contaminés et de ceux situés aux alentours.
"C'est ce que nous faisons pour l'instant au Ghana. A l'heure actuelle,à peu 217 millions d'arbres ont été détruits", confie Opoku.
Par le biais de l'organe de régulation Ghana Cocoa Board, le gouvernement ghanéen a institué un important programme dénommé National Mass Spread Programm visant notamment à lutter contre les maladies ravageuses par la promotion de l'accès à coûts réduits des producteurs de cacao aux engrais et pesticides pour améliorer la productivité de leurs exploitations.
De même, le Cocoa Research Institute développe des matériels végétaux tolérants à la pourriture brune et aux mirides dont les produits de traitement sont jugés très onéreux pour les petits planteurs, lesquels comme dans les autres pays de l'Alliance des pays producteurs de cacao (COPAL) représentent plus de 95% de la production.
Par ailleurs identifié comme une des destinations du cacao exporté frauduleusement de Côte d'Ivoire, le Ghana avait déjà ravi au Nigeria son deuxième rang mondial. Il totalise à ce jour une dizaine de nouvelles variétés de cacao à haut rendement et de production précoce,mis à disposition dans plusieurs sites d' approvisionnement au profit des planteurs, selon le Pr. Opoku.
"Depuis que le cacao été introduit au Ghana en 1879, les plants pouvant aller jusqu'à huit ans pour pouvoir produire. Maintenant, nous avons développé des variétés qui ne prennent que dix-huit à vingt-quatre mois pour commencer à produire", affirme le directeur exécutif adjoint du Cocoa Research Institute.
"Cocoa Research Institute est le premier institut de recherche du pays. Le gouvernement à travers le Ghana Cocoa Board nous accorde des financements adéquats pour notre travail. Nous mettons en place tous les procédés agronomiques. Nous réhabilitons les plantations, nous formons les planteurs et puis nous mettons à leur disposition de nouvelles variétés", assure-t-il.
Se refusant à révéler les montants des financements gouvernementaux, il martèle que "le Ghana produit la meilleure qualité de cacao du monde entier. Nous voulons préserver cet acquis".
A cet objectif vient s'ajouter l'ambition de devenir le premier producteur mondial modestement proclamé par le Pr Opoku soulignant: "Notre objectif premier, c'est de produire un cacao de qualité. Mais, si nous détrônons la Côte d'Ivoire, ce sera un bonus pour nous".
Au registre de ses atouts, la filière se réjouit en outre d'un prix stabilisé au profit des producteurs, grâce au Ghana Cocoa Board. "Les prix du cacao y compris pour cette année ont été augmentés par le gouvernement. Les producteurs ne pourront pas souffrir d'une réduction des cours internationaux", insiste-t-il.
Par exemple, un package de 64 kilos de cacao se vend 205 cedis ghanéens, soit l'équivalent de 100 USD.
Mais, la bataille en vue pour le titre peut être considérée comme étant âpre avec la Côte d'Ivoire, puisque celle-ci annonce un potentiel de production de près de trois millions de tonnes, qu'elle s'est toujours gardée de ne pas atteindre pour éviter d' entraîner une offre plus abondante que la demande et préjudiciable pour les prix au producteur.
Xinhua