Côte d'Ivoire: Tout sur la mort du colonel Dosso Adama

Le 14 juin 2012 par Le Temps - Les vrais assassins

Colonel Dosso Adama.

Le 14 juin 2012 par Le Temps - Les vrais assassins

Selon le communiqué du parquet d’Abidjan du 8 juin 2012, sur la situation sur les mandats d’arrêt internationaux et les autres infractions, il avait été dit en point B : « sur l’enlèvement, la séquestration et l’assassinat du colonel major Dosso Adama » : 05 individus ont été inculpés et placés en détention préventive. Pour toutes ces procédures, les juges d’Instruction ont commencé à se rendre à l’intérieur du pays pour procéder aux interrogatoires au fond des personnes y détenues » Mais dans « Le Commandant invisible raconte la bataille d’Abidjan », le livre de Germain Séhoué, qui vient de paraître aux Editions L’Harmantan en France (pages 69 et 70), Sémefia Sekou ou « Colonel Sékouba » qui fut le commandant du théâtre des opérations du mythique Commando invisible d’Ib, explique dans les détails comment et pourquoi ses hommes ont tué le colonel Dosso Adama : La question : « C’est cette guerre entre vous qui a emporté le colonel Dosso ? » La réponse : « L’assassinat du colonel Dosso, ce sont certains de mes éléments qui l’ont fait pour des raisons de règlements de comptes. Même bien d’autres qui ont été assassinés. Et pour trouver des prétendus coupables, ils incarcèrent des innocents des forces loyalistes pro-Gbagbo. Ce jour-là, j’avais donné l’ordre de kidnapper et d’abattre Dominique Ouattara ainsi que tous ceux qui seraient avec elle. Car même Dosso était avec elle. Mais quand mes hommes arrivaient sur les lieux, elle n’y était plus. Dosso n’était pas désigné au départ pour être abattu. Seulement, après avoir réussi notre plan et que Gbagbo avait été capturé avec ses proches et que tout avait été accompli, c’était convenu qu’on reçoive de grosses parts financières et que Dramane installe IB comme Général, chef d’Etat-major, et case tous nos nombreux combattants dans la nouvelle armée à des postes nobles et bien mérités, c’est cela, Frci. Mais Dramane n’a pas tenu sa parole. Et sentant cette trahison, alors on a opté lors d’une de nos rencontres entre Généraux du clan IB, de capturer Dominique. Or, Dominique était à la résidence de Dosso où Dosso lui-même se trouvait avec certains autres éléments du clan Touré Vetcho. Donc on a envoyé des hommes et à leur arrivée, Dominique n’y était plus, mais Dosso si ! Alors ils ont abattu tous les éléments de Touré qui s’y trouvaient et Dosso avait été capturé, même filmé, et Dosso a été abattu. Mais avant qu’il ne soit abattu, nos éléments lui avaient demandé de rappeler Dominique afin qu’elle revienne à son domicile en urgence et il a refusé de s’exécuter à plusieurs reprises. Même mes éléments me l’ont passé au téléphone, alors à trois reprises, je lui ai demandé de le faire, de s’exécuter, mais il a tout refusé, ainsi l’ordre de l’abattre est tombé, ce qui fut fait. Ensuite il a été mis dans l’une de ses voitures et conduit hors de sa résidence et abandonné dans son véhicule. »

Comment à la lumière de cet aveu du Commandant invisible, le « Colonel Sékouba », le pouvoir Ouattara peut-il soutenir encore que sa justice est crédible, elle qui poursuit des innocents quand les coupables sont en liberté ? Comment le pouvoir Ouattara, la justice nationale et internationale peuvent-ils convaincre encore l’opinion que les crimes dont Laurent Gbagbo est accusé, sont vraiment les siens ? Comment la justice ivoirienne peut-elle donc expliquer de mettre en prison, faire souffrir des personnes, des pères de familles, alors qu’elle n’a pas fait une enquête poussée et sérieuse. Comme le dit le « Colonel Sékouba » lui-même, il y a certainement plusieurs personnes qui croupissent en prison pour crimes commis par d’autres, dans le cadre d’un règlement de compte entre camps pro-Ouattara. Le livre recèle d’autres révélations qu’il convient de connaitre. Car c’est le Commandant du théâtre des opérations de Commando invisible qui parle et relate comment son organisation a agi, sous la direction d’Ibrahim Coulibaly et pour le compte d’Alassane Dramane Ouattara.

Odette Latey