Côte d'Ivoire: Quand Bouygues lâche Ouattara pour Essy Amara ! Par Dapa Donacien

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Côte d'Ivoire: Quand Bouygues lâche Ouattara pour Essy Amara ! Par Dapa Donacien.

Alassane Ouattara, a reçu en audience à la mi-journée, M. Martin Bouygues, Président Directeur Général (PDG) du Groupe du même nom, le 06 mai 2013 au palais présidentiel d'Abidjan. Image d'archives.

Décidément, Essy Amara, a l'air d'être un homme chanceux.
Alors que le Rapport produit par la Commission Infrastructures et Travaux Publics commise par le candidat lui-même en début du mois d'avril 2015, faisait la recommandation à Essy Amara, d'engager les discussions cordiales et amicales avec la SODECI et la CIE, dès sa réélection en vue de promouvoir l'énergie solaire à grand échelle en en Côte d'Ivoire, voilà que déjà, Bouygues fait le lit d'Essy Amara (tout aussi cordialement et amicalement), en se retirant des secteurs de l'eau et de l'électricité.
Qu'est ce qui a pu bien se passer ? Bouygues entend-t-il faciliter la tâche à l'Elysée ou à Essy Amara, ou aux deux à la fois?

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette décision de Bouygues n'est pas faite pour plaire à Alassane Ouattara.
Mais ne dit-on pas que les multinationales n'ont pas d'amis mais des intérêts à défendre? Le diplomate a-t-il déjà entamé ses pourparlers ?
A Abidjan, il se dit que "Essy Amara est comme le vent."Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va".

A la suite de ce dossier de Jeune Afrique publié par Ivoirebusiness.net, nous vous publions pour la première fois un extrait de la recommandation faite à Essy Amara par ses experts en infrastructures et travaux publics.

Dapa Donacien

...........................................................................................................................................................

Côte d’Ivoire : Bouygues se retire complètement des secteurs de l’eau et de l’électricité

Exclusif. Le groupe français Bouygues a cédé à plusieurs filiales d'AXA les parts qu'il détenait encore dans la Compagnie ivoirienne d'électricité et dans la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire.
Selon les informations de Jeune Afrique, le groupe français Bouygues est totalement sorti de l’eau et de l’électricité ivoirienne, en cédant les parts qu’il détenait indirectement dans la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), opérateur privé qui a en charge la fourniture de l’électricité en Côte d’Ivoire, ainsi que dans le producteur indépendant Compagnie ivoirienne de production d’électricité (Ciprel) et dans la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire (Sodeci). Via la SAUR, Bouygues était un actionnaire historique de ces entreprises qui gèrent des services publics fondamentaux.
Au moment où nous publions ces lignes l’opération n’a pas été rendue publique mais la cession est intervenue le 31 juillet. Elle s’est déroulée via la cession des 18,63% que Bouygues détenait encore dans le holding Eranove (ex Finagestion), basé à Paris et détenteur de plusieurs actifs énergétiques en Afrique subsaharienne francophone, principalement en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
Trois filiales d’AXA
Les parts de Bouygues, qui cherchait à vendre depuis plusieurs années, ont été acquises par trois entités du groupe AXA : Axa France, Axa Suisse et Axa Italie.
Les administrateurs représentant Bouygues (dont Olivier Bouygues) au capital d’Eranove ont aussitôt démissionné de leurs fonctions, remplacés par AXA et par Philippe de Martel, l’un des dirigeant d’AXA Reim, la filiale du groupe d’assurance dédiée à l’investissement immobilier.
ECP vers la sortie ?
Eranove, qui opère également depuis peu au Mali, où il a remporté la construction d’un barrage hydraulique, reste majoritairement détenu par le capital-investisseur Emerging Capital Partners, qui avait racheté en 2008 et 2009 la majorité du capital du holding à Bouygues. Mais, toujours selon nos informations, ce dernier (qui a investi via un fonds dont la fin de vie est proche) prépare lui aussi activement la cession de ses parts.
ECP n’a pas souhaité répondre aux questions de Jeune Afrique.

Frédéric Maury et Marion Douet

........................................................................................................................

" 2.2.5. Infrastructures d’eau potable et d’assainissement
En dépit des bons résultats passés de la SODECI, unique opérateur de fourniture d’eau, et dans les limites conciliables avec les clauses du contrat d’affermage qui lie l’Etat de Côte d’Ivoire et la SODECI, le constat qui demeure, c’est la difficulté des ménages à l’eau potable.
La solution consistera à engager des discussions franches avec le partenaire traditionnel sauvegardant les intérêts des deux parties pour la résolution définitive de ce problème. La forte demande d'accès à l'eau potable en zone hors d’Abidjan et hors des villes dans lesquelles la SODECI opère déjà pourrait par exemple être approvisionnée par d’autres opérateurs assortie d’une obligation de réaliser leurs propres forages dans les nouvelles localités non munies de branchements de réseaux SODECI.

2.2.6. Infrastructures énergétiques (la révolution de l’énergie solaire)
La distribution d’électricité en Côte d’Ivoire est devenue peu fiable ces dernières années. À mesure que l’économie ivoirienne se relève de la crise et que les taux de croissance économique remontent, la demande énergétique augmente. En même temps, les investissements dans le secteur électrique ont été négligés. Ceci a entraîné un déficit général de distribution. Les réseaux de transport et de distribution se surchargent, et il n’y a pas de marge de capacité pour couvrir une demande en croissance, tant au niveau national que de la part des pays voisins. Il en résulte des délestages.

Solution novatrice
L’énergie solaire est vivement appelée à suppléer les difficultés manifestes de la CIE à raccorder les ménages à partir de l’énergie hydraulique ou thermique.

La Côte d’ivoire est condamnée à s’embarquer dans la mouvance des énergies renouvelables comme le font déjà le mali et le Burkina Faso.

Mais cela ne signifie pas un abandon de l’énergie thermique ou hydraulique. Cette solution traditionnelle pourrait avoir en exclusivité le marché d’alimentation des entreprises (publiques ou privée ainsi que le vaste marché des besoins énergétiques de l’Administration".

Extrait du Rapport de la Commission Infrastructures et Travaux Publics, soigneusement remis au Comité Scientifique en charge de la Synthèse du Programme de Gouvernement d'Essy Amara, très attendue de l'autre côté de l’atlantique, à Abidjan.

Une investigation de Hessan Bobing TOUBENIANTY
Bruxelles

Une contribution de Dapa Donacien