Côte d'Ivoire: Pour asseoir son pouvoir, Ado sacrifie IB

Le 30 avril 2011 par le Temps - Pour asseoir son pouvoir, Ado sacrifie IB.

IB est mort assassiné par ses anciens compagnons des Forces nouvelles.

Le rouleau compresseur du Président de la communauté internationale Alassane Ouattara est en marche. Après avoir muselé, fermé tout autour du régime Gbagbo, y compris la presse, Ado s’est attaqué

mercredi dernier à sa propre rébellion. Ainsi, dans une offensive menée et montée par ses filleuls, le fils adoubé d’hier, Ibrahim Coulibaly dit Ib, a été tué mercredi. Si pour le moment c’est la confusion autour de cette disparition, il n’en demeure pas moins que Ib a été seulement et simplement victime de sa propension à goûter aux délices du pouvoir d’Etat. Il y a quelques jours, l’un des artisans du coup d’Etat de 1999 conditionnait son allégeance au pouvoir d’Ado par la prise en compte de ses 5000 hommes. Une condition qui n’a duré que le temps d’un éclair. Wattao et ses hommes ont décidé de mettre fin à toutes négociations. Sur instruction d’Ado, Ib a été retrouvé mort, assassiné, criblé de balles. Il ne fallait pas attendre, Ado jubile. En attendant, l’on s’interroge sur le sort réservé aux pro Ib. A qui le tour ? Probablement, Koné Zacharia est inscrit dans le viseur d’Ado. Ce com-zone déchu, a toujours maille à partir avec le camp Ado. Selon des indiscrétions, Koné Zacharia, un des artisans du commando invisible d’Abobo, serait la prochaine cible. Jugé trop encombrant, Ado a décidé de mettre fin à la vie d’Ib aux fins d’asseoir son pouvoir acquis avec les armes. L’on se rend à l’évidence que l’accession au Palais présidentiel pose un problème au pouvoir illégal de Côte d’Ivoire. Depuis le 11 avril, le fauteuil présidentiel demeure toujours, véritablement inoccupé. La bataille se poursuit pour son occupation. Ado, très en verve au lendemain de la chute de Laurent Gbagbo, se contente de gouverner au travers des procès verbaux et comptes rendus des réunions tenues dans les états major de sa rébellion. Avec l’assassinat d’Ib, l’on peut conclure d’Ado ne veut négocier avec qui que ce soit. En un adepte de Machiavel, seule la fin importe pour le président putschiste.

Odette Latté

Après la mort d’Ib – Le malheur s’installe au sein du Rhdp

L’exécution d’Ibrahim Coulibaly (Ib) suscite encore des réactions, notamment au sein du Rhdp. En effet, selon des sources dignes de foi, la disparition d’Ib envénime les débats dans le camp Ouattara et risque de fragiliser les amis d’hier. La véritable pomme de discorde est à n’en point douter, l’assassinat du chargé de communcation d’Ib, Jean Ebah Enoch. Ce dernier qui, dans l’ombre, faisait office de chargé de communcation d’Ib, est en réalité un militant de l’Udpci de Mabri Toikeusse. Arrêté avec Ib, Jean Ebah Enoch avait été tué par les rebelles pro Ouattara, en dépit des supplications des membres politiques de la rébellion, notamment ceux de l’Udpci. Obnubilés par le pouvoir d’Etat, les rebelles ont rejeté toute négociation avant de passer à l’acte le plus ignoble. Depuis lors, Albert Mabri Toikeusse et ses amis voient d’un mauvais œil le comportement des forces rebelles de Côte d’Ivoire. Un climat de méfiance s’est installé entre les deux clans. L’on apprend d’ailleurs que le risque d’implosion est grand, vu le rôle important que jouait Ebah Enoch dans les relations Udpci-rebellion.

Odette Latté