Côte d'Ivoire - Mauvaise gouvernance: Selon Transparency International, la Côte d'Ivoire est mieux gérée sous Gbagbo que sous Ouattara
Par IvoireBusiness - la Côte d’Ivoire perd annuellement plus de 300 milliards de fcfa dans le racket et corruption.
Photo: Huguette Labelle, présidente de Transparency international.
La Côte d’Ivoire a perdu six places dans l’Indice de perception de la corruption 2013 de Transparency International publié mardi, en passant du 130e au 136e pays le plus corrompu au monde.
Dans son rapport qui intervient quelques jours après la nomination de René François Aphing-Kouassi à la tête de la Haute autorité de la bonne gouvernance en Côte d’Ivoire, Transparency International rappelle que les abus de pouvoir, les transactions secrètes et les commissions occultes continuent à faire des ravages partout dans le monde.
Plus des deux tiers des 177 pays étudiés dans le cadre de l’indice 2013 obtiennent une note inférieure à 50, sur une échelle allant de 0 (pays perçu comme étant extrêmement corrompu) à 100 (pays perçu comme étant très peu corrompu).
« L’Indice de perception de la corruption 2013 démontre que tous les pays sont encore confrontés aux risques de corruption à tous les niveaux de l’administration, qu’il s’agisse de l’octroi de permis à l’échelle locale à l’application des lois et des règlements », déclare Huguette Labelle, présidente de Transparency International.
Le Danemark et la Nouvelle-Zélande partagent la tête du classement de l’Indice de perception de la corruption 2013, avec une note de 91. L’Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie ferment la marche avec une note de 8 points seulement.
Sur le continent africain, le Botswana est le meilleur élève. C’est le premier pays où la corruption est moins perçue. La Côte d’Ivoire perd annuellement plus de 300 milliards de fcfa du fait du racket et de la corruption, selon des études menées par des institutions financières internationales et d’autres partenaires au développement.
Le classement 2012 de l’Indice de perception de la corruption publié par Transparency International classait le pays au 130ème rang sur 180 pays avec un score de 29 sur 100.
Ce rang était en progrès par rapport au classement de 2011 dans lequel, il occupait la 154ème place sur 182 pays avec une note de 22 sur 100.
« Les pays obtenant les meilleurs résultats montrent que la transparence pousse les pouvoirs publics à rendre davantage de compte aux citoyens, permettant ainsi de mettre un frein à la corruption », poursuit Madame Labelle.
« Ces pays n’en demeurent pas moins confrontés à des problèmes comme les pratiques de captation par l’État, le financement occulte de campagnes électorales et le manque de contrôle des contrats publics d’envergure, autant d’éléments qui constituent des risques importants de corruption », ajoute-t-elle.
L’Indice de perception de la corruption s’appuie sur l’opinion d’experts concernant la corruption dans le secteur public. L’accès aux documents administratifs et l’encadrement du comportement des élus sont des éléments déterminants pour l’obtention d’un bon score.
A l’inverse, l’incapacité de l’administration à rendre des comptes aux citoyens et l’inefficacité des institutions publiques sont perçues comme des facteurs négatifs.
Pour Transparency International, la corruption dans le secteur public demeure un des problèmes majeurs dans le monde, en particulier au sein des partis politiques, des services de police et de l’appareil judiciaire.
L’impératif de transparence doit présider à l’action publique et à la prise de décision. Un impératif d’autant plus fondamental que les observateurs s’accordent à dire qu’il est toujours difficile d’enquêter sur les cas de corruption et d’engager des poursuites à l’encontre des responsables.
Transparency International met en garde la communauté internationale sur le danger que représente la corruption face aux efforts entrepris pour apporter des solutions au changement climatique, à la crise économique et aux situations d’extrême pauvreté.
Il est primordial selon cette ONG que les organismes internationaux comme le G20 répriment plus sévèrement le blanchiment d’argent, qu’ils invitent les entreprises à se montrer plus transparentes et qu’ils œuvrent au recouvrement des avoirs volés.
« L’heure est venue de mettre un terme à l’impunité dont jouissent certains responsables corrompus. Les failles juridiques et le manque de volonté politique ouvrent la voie à la corruption à l’échelle nationale comme à l’échelle transnationale. Nous devons intensifier nos efforts pour ne pas laisser la corruption impunie »,conclut Huguette Labelle.
Source: LS/APA