Côte d`Ivoire: l`UE décide de geler les avoirs du camp Gbagbo

Le samedi 15 janvier 2011 | AFP BRUXELLES - L`Union européenne a accru la pression vendredi sur Laurent Gbagbo et ses proches en Côte d`Ivoire en

décidant de geler leurs avoirs en Europe, notamment dans le secteur du cacao et du pétrole, après des interdictions de visa du fait de la crise politique.

Simone Ehivet Gbagbo, Première dame de Côte d'Ivoire.

Le samedi 15 janvier 2011 | AFP BRUXELLES - L`Union européenne a accru la pression vendredi sur Laurent Gbagbo et ses proches en Côte d`Ivoire en

décidant de geler leurs avoirs en Europe, notamment dans le secteur du cacao et du pétrole, après des interdictions de visa du fait de la crise politique.

Les sanctions visent au total 85 personnes - dont le président sortant qui
refuse de céder la place au chef de l`Etat reconnu par la communauté
internationale, Alassane Ouattara, issu de l`élection présidentielle de fin
novembre - ainsi que onze "entités" économiques, selon la porte-parole de la
chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, Maja Kocijancic.

Elle avait auparavant affirmé que la liste comportait 88 noms, alors que
des sources diplomatiques faisaient état de 85 personnes.

Les sanctions ciblent notamment les secteurs pétrolier, portuaire,
bancaire, ainsi que les filières du cacao, du café et du caoutchouc naturel,
selon des sources diplomatiques.

La société nationale d`opération pétrolière de la Côte d`Ivoire Petroci, la
société ivoirienne de raffinage, les ports d`Abidjan et de San Pedro, la
Banque nationale d`investissement (BNI), la Banque pour le financement de
l`agriculture, Versus Bank font partie des entités économiques visées.

Le Comité de gestion de la filière café-cacao, l`Association des
producteurs de caoutchouc naturel, la Société de gestion du patrimoine du
secteur de l`électricité (Sogepe) et la radio-télévision ivoirienne sont
également visées, selon les diplomates.

Ces sociétés sont visées parce qu`elles "contribuent au financement de
l`administration illégitime de Laurent Gbagbo", selon une liste vue par l`AFP.

La décision européenne de gel des avoirs a été prise lors de réunions
d`experts des 27 pays de l`Union européenne à Bruxelles. Elle a été validée
par les différentes capitales à l`issue d`une procédure qui s`est achevée
vendredi.

Elle intervient huit jours après une décision similaire des Etats-Unis qui
ont gelé les avoirs du président ivoirien sortant ainsi que ceux de sa femme
et de trois de ses proches aux Etats-Unis.

Un diplomate européen reconnaît que Laurent Gbagbo et ses proches ont sans
doute eu le temps de transférer leurs avoirs financiers hors d`Europe "mais la
mesure reste importante au-delà pour le symbole politique", selon lui.
Au-delà du caractère symbolique, ces sanctions auront "surtout un impact
sur les transactions futures", estime un autre diplomate européen.

L`UE s`attache, par cette liste, également à viser des personnes impliquées
dans la gestion de fonds non officiellement enregistrés, même s`il est
difficile de les déterminer car il s`agit de "circuits changeants et pas
toujours connus", souligne-t-il.

Ces sanctions s`ajoutent à une première liste de personnes frappées
d`interdiction de visa dans l`Union européenne, sur laquelle figuraient déjà
59 personnes dont le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo et son épouse,
adoptée fin décembre.

Trois personnes figurant sur cette première liste de 59 personnes ont été
retirées entre-temps, parmi lesquelles un couple d`entrepreneurs français
actif dans le secteur de la sécurité, selon un diplomate européen.
La liste des personnes sanctionnées doit être publiée samedi au journal
officiel de l`UE.

La quasi-totalité de la communauté internationale exige le départ de M.
Gbagbo et lui demande de laisser la place à Alassane Ouattara, qu`elle
reconnaît comme le vainqueur de la présidentielle du 28 novembre et, de ce
fait, comme le chef de l`Etat légitime de la Côte d`Ivoire.

Parmi les personnes sanctionnées figurent les membres du "gouvernement
illégitime" de M. Gbagbo, les membres du Conseil constitutionnel accusés
d`avoir "participé à la validation de faux résultats", des militaires ou des
membres de la garde rapprochée du président sortant, des directeurs de
journaux, ainsi que des conseillers de M. Gbagbo.

Par Afp