Côte d`Ivoire : l`inculpé Blé Goudé pour la deuxième fois devant la justice
Le 30 janvier 2013 par AFP - Blé Goudé devant la justice.
PHOTO: Blé Goudé entendu par le juge le Mercredi 30 janvier 2013 au Palais de justice du Plateau.
ABIDJAN - Charles Blé Goudé, proche de l`ex-président
ivoirien Laurent Gbagbo, inculpé de "crimes de guerre" pour son implication
présumée dans la crise de 2010-2011, a été présenté mercredi pour la deuxième
fois à un juge d`instruction à Abidjan.
Arrêté le 17 janvier au Ghana après plus d`un an et demi de cavale, et
extradé dès le lendemain, l`ex-chef des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo a
"refusé" d`"aborder les questions de fond" pour protester contre la "torture
morale" qu`il subit, a affirmé Me Claver N`Dri, l`un de ses avocats.
"Il se trouve dans une maison quelque part, et non dans une maison
d`arrêt", a-t-il expliqué. L`avocat a dénoncé devant la presse une
"injustice", à l`issue d`une audience de plusieurs heures.
Jadis surnommé "général de la rue" pour sa capacité de mobilisation,
Charles Blé Goudé est arrivé dans la matinée au tribunal entouré de policiers
encagoulés et armés, sous les cris et acclamations de quelques sympathisants.
"Il a le moral", a affirmé à l`AFP son épouse Solange, qui l`a rencontré
juste avant l`audition.
L`ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo a été inculpé le 21
janvier de "crimes de guerre" mais aussi d`"assassinats, vols en réunion,
dégradation et destruction de biens d`autrui".
Il était visé par un mandat d`arrêt international émis par la justice
ivoirienne pour son implication présumée dans les violences postélectorales de
décembre 2010-avril 2011, qui ont fait environ 3.000 morts.
Sous sanctions de l`ONU depuis 2006 et considéré par ses détracteurs et des
ONG internationales comme responsable de nombreuses violences, Charles Blé
Goudé a été régulièrement cité comme une cible possible de la Cour pénale
internationale (CPI).
L`un de ses avocats internationaux avait déclaré à l`AFP avoir appris que
la justice ghanéenne avait arrêté son client dans le cadre d`un mandat d`arrêt
de la CPI, mais la Cour n`en a ni confirmé ni infirmé l`existence.
Laurent Gbagbo est détenu depuis fin 2011 à La Haye par la CPI, qui le
soupçonne de crimes contre l`humanité.