Côte d'Ivoire: journée de tous les dangers à Abidjan, marche pro-Ouattara sur la TV d'Etat
Le 16 décembre 2010 par Afp ABIDJAN - Jeudi s'annonce comme la journée de tous les dangers en Côte d'Ivoire: le camp d'Alassane Ouattara, l'un des deux présidents proclamés, prévoit de marcher sur la télévision d'Etat, faisant
Le 16 décembre 2010 par Afp ABIDJAN - Jeudi s'annonce comme la journée de tous les dangers en Côte d'Ivoire: le camp d'Alassane Ouattara, l'un des deux présidents proclamés, prévoit de marcher sur la télévision d'Etat, faisant
craindre un affrontement sanglant avec les forces de son rival Laurent Gbagbo.
La France a appelé "à la retenue de part et d'autre", a déclaré jeudi la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie à la chaine de télévision française LCI.
"Je crois à l'acceptation par Gbagbo des résultats de l'élection où les Ivoiriens ont très clairement désigné Ouattara comme leur président", a ajouté la ministre.
Le Premier ministre de M. Ouattara, le chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) Guillaume Soro, veut se rendre à la RTI, la radio-télévision ivoirienne installée à Abidjan, avec son gouvernement et ses partisans pour y mettre en place un nouveau directeur général.
Il s'agit pour eux de s'emparer d'un pilier du pouvoir du chef de l'Etat sortant Laurent Gbagbo: la RTI est, depuis l'éclatement de la crise née de la présidentielle du 28 novembre, tout entière dédiée à la défense du régime.
Vendredi, M. Soro et les siens comptent cette fois prendre possession de la "Primature", occupée par le Premier ministre du camp adverse, Aké N'Gbo. Ces bureaux sont voisins du palais présidentiel où siège M. Gbagbo, tandis que le camp Ouattara est retranché dans un grand hôtel.
Mais RTI et siège du gouvernement étant par nature des lieux ultra-stratégiques, une confrontation violente est à craindre entre partisans d'Alassane Ouattara et Forces de défense et de sécurité (FDS) loyales à Laurent Gbagbo.
Déjà mercredi, plusieurs manifestants pro-Ouattara ont été blessés par balles dans la capitale politique Yamoussoukro (centre) quand les FDS ont voulu empêcher un défilé.
Alors que le chef de l'ONU Ban Ki-moon redoute un "retour à la guerre civile" dans ce pays coupé en un sud aux mains du camp Gbagbo et un nord FN depuis le putsch manqué de 2002, l'armée a averti qu'elle tiendrait les Nations unies, qui selon elle soutiennent la marche, pour responsables d'éventuelles violences.
M. Ouattara a été désigné vainqueur de la présidentielle par la commission électorale et reconnu président par une communauté internationale quasi-unanime. Mais le Conseil constitutionnel ivoirien, acquis au sortant, a
invalidé ces résultats et proclamé la victoire de M. Gbagbo.
Face à ce blocage lourd de menaces, le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, pourrait se rendre d'ici vendredi à Abidjan pour relancer les efforts de médiation.