Côte d'Ivoire: bataille judiciaire en perspective autour du sort de Justin Koné Katinan

Le 28 août 2012 par RFI - Un juge ghanéen devrait être nommé ce mardi 28 août pour statuer sur la demande d'extradition de Justin Koné Katinan formulée par la Côte

Koné Katinan Justin.

Le 28 août 2012 par RFI - Un juge ghanéen devrait être nommé ce mardi 28 août pour statuer sur la demande d'extradition de Justin Koné Katinan formulée par la Côte

d'Ivoire. Sa défense assure qu'elle parviendra à convaincre le Ghana de refuser d'accéder à la demande des autorités ivoiriennes. Ses avocats comptent pour cela se baser sur plusieurs textes qui leur permettront, selon eux, d'empêcher le transfèrement de leur client en Côte d'Ivoire. Mais les autorités ivoiriennes ont aussi leurs arguments. Une importante bataille judiciaire s'annonce, c'est la première fois que la Côte d'Ivoire demande officiellement l'extradition de l'un de ses ressortissants exilé au Ghana.

Il y a d'abord le statut de réfugié politique dont jouit Justin Koné Katinan, et qui le protègerait d'une éventuelle extradition. Mais d'après les autorités ghanéennes chargées de la question des réfugiés, s'il est prouvé que l'un d'eux a commis des crimes dans son pays, son statut peut alors être levé.

Mais les avocats du porte-parole de Laurent Gbagbo affirment la suprématie en la matière de la convention de l'UEMOA sur les réfugiés politiques.

Enfin, c'est l'absence d'accord d'extradition entre le Ghana et la Côte d'Ivoire qui devrait permettre, selon sa défense, de convaincre le juge de la Haute Cour de justice ghanéenne de refuser l'extradition de Justin Koné Katinan. Une décision que ses avocats souhaitent ériger en jurisprudence – car ils sont de nombreux proches de Laurent Gbagbo exilés au Ghana à être recherchés par la Côte d'Ivoire – plus d'une dizaine selon une source proche du gouvernement.

De leur côté, les autorités judiciaires ivoiriennes ne comptent pas en rester là. Le Ghana comme la Côte d'Ivoire est membre de la communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest et les accords de coopération judiciaire de la Cédéao autorisent les extraditions entre les Etats membres de l'organisation sous-régionale.

À Abidjan, les leaders du FPI (Front populaire ivoirien) tentent de réagir après les multiples arrestations de membres du parti. Dernier en date : le porte-parole, Laurent Akoun, suspecté d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Pour le président du Front populaire ivoirien, Miaka Oureto, le pouvoir cherche a décapiter le Front populaire ivoirien.

« Le pouvoir veut tuer la démocratie ! Nous sommes véritablement inquiets. Les choses se succèdent à une cadence qui donne le tournis. Pas plus tard que la semaine dernière, c'est notre secrétaire général adjoint en la personne du ministre Douati, qui a été interpellé, et dans le même week-end, sa fille plus d’autres militants ont été interpellés. Heureusement, sur intervention de personnes de bonne volonté, ils sont passés en procédure, ils ont été relâchés.

Et puis, donc, le dimanche qui suit, c’est Laurent Akoun, qui est quand même une des grosses têtes de notre parti, qui est arrêté.

Certainement, le pouvoir a arrêté un projet, et peut-être que nous sommes tous dans le viseur du pouvoir. Si tant est que l’objectif est ce que nous pressentons, décortiquer le FPI, comme l’a dit Guillaume Soro, peut-être ce plan de décapitation a été mis en œuvre et nous sommes vraiment inquiets ».

rfi.fr