Côte d'Ivoire: « L’évangile de la paix » selon Alassane Dramane Ouattara
Le 06 octobre 2011 par Correspondance particulière - Hier, Paix = Amnistie générale des rebelles. Oui
Aujourd’hui, Réconciliation = Libération de tous les prisonniers. Non
Le 06 octobre 2011 par Correspondance particulière - Hier, Paix = Amnistie générale des rebelles. Oui
Aujourd’hui, Réconciliation = Libération de tous les prisonniers. Non
« L’évangile de la paix » selon Alassane Dramane Ouattara
Depuis bientôt trois mois, le chef de l’Etat Alassane Dramane Ouattara installé par la communauté internationale ne cesse de « prêcher » la paix. Il veut la paix parce que sans la paix aucun développement n’est possible dit-il. Il veut que tous les ivoiriens se retrouvent pour bâtir ensemble une patrie de paix. Alassane Dramane Ouattara tient à ce que chacun puisse vivre en paix, car sans paix, sans sécurité, il ne peut y avoir ni réconciliation, ni développement solidaire. C’est pourquoi (il) continue de tendre la main en particulier à (ses) frères et sœurs du FPI et de LMP. C’est ce qui explique la création de la commission dialogue, réconciliation, vérité dirigée par le premier ministre Charles Konan Banny. Cette initiative est louable. Mais, les ivoiriens croient savoir qu’avant lui, un autre président, lui avait également tendu la main du dialogue pour bâtir une patrie de paix ; main qu’il a refusée. Cette main tendue du président Laurent Gbagbo puisque c’est de lui qu’il s’agit, était destinée à rechercher les solutions de nos problèmes par nous même et pour nous même sans interférence extérieure en vue d’une paix par nous même et pour nous même. Il n’a ménagé aucun effort pour qu’ils s’asseyent et discutent. Rien ni fît. ADO a refusé, car il avait une autre solution pour y parvenir ; la guerre. Et, il a fait la guerre aux ivoiriens aidé en cela par la communauté internationale. Mais, il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix.
« Aujourd’hui la guerre est terminée. Il s’agit à présent de gagner la paix.» dixit Laurent Gbagbo. Mais, ne nous trompons pas, ce n’est pas de cette paix du parti unique que ADO « solution » et sa coalition ne cessent de prôner depuis un moment dont il parle mais plutôt de cette paix intérieure qui permettra au peuple ivoirien de dépasser toutes ces humiliations, frustrations et colères que ces bourreaux lui ont imposé. Elle, seule lui permettra de retrouver son équilibre interne qu’il a perdu ces derniers temps.
Cette confrérie de sorciers (ils sont tous francs-maçons) des temps modernes ne sait pas de quoi elle parle quant il s’agit de parler de paix. Le président Laurent Gbagbo l’a recherchée dix années durant. Voilà pourquoi en connaissance de cause, il déclarait: « Il ne suffit pas d’invoquer la paix pour l’avoir, ni de la décréter pour la vivre. Les solutions que nous recherchons pour sortir notre pays de la crise et bâtir l’avenir de notre nation ne se trouvent pas dans ce passé nostalgique. Le parti unique n’est pas et ne peut être un modèle à revendiquer. Au contraire nos difficultés actuelles sont le legs de ce régime politique dont nous n’avons pas su tirer les leçons. Partout où les peuples ont été longtemps soumis à un régime de parti unique, il y a eu tôt ou tard des turbulences. La paix du parti unique est en effet une paix factice imposée dans la violence, et sous laquelle la violence couve en permanence. » Fin de citation. Le « préfet » (le mot vient de la « tantie » Henriette Diabaté lors de l’investiture) Alassane Dramane Ouattara doit savoir que la paix doit reposer sur l’Etat de droit, sur la République et les institutions qui l’incarnent, sur le respect des choix exprimés par les ivoiriens à travers des élections. On ne peut construire la paix dans un pays qui sort de dix années de guerre en appliquant une justice de « vainqueur », et cela en pourchassant tous les leaders de l’opposition et sympathisants à travers des mandats d’arrêt intempestifs ou des décisions fantaisistes de gel de leur avoir. En nommant sous les yeux des victimes, les bourreaux à de haut poste. Une paix durable passe par le pardon comme ce fut le cas en 2007 où l’Etat a pardonné à ses fils indignes c’est-à-dire au premier ministre Soro Guillaume et sa bande de rebelles braqueurs, violeurs, éventreurs, qui lui ont porté le glaive à travers une loi d’amnistie générale de tous les crimes en faveur des auteurs, des co-auteurs ou complices militaires ou civils, d’infractions commises contre la sûreté de l’Etat et la défense nationale pendant la période allant du 17 septembre 2000 au 12 avril 2007. Ce n’étaient pas des motifs d’inculpation qui manquaient. Mais, c’est parce que c’est le rôle de la République de savoir être tolérante souvent quand cela est nécessaire et vitale pour la survie de la Nation. Alors, une réconciliation vraie et une paix durable passe par « l’évangile du pardon » qui doit conduire à la libération de tous les prisonniers, la restitution de leur bien, le dégel de tous les fonds bloqués, le retour de tous les exilés.
Félix Houphouët Boigny a dit : « la paix n’est pas un mot, c’est un comportement. » Le pardon en est un. Donc, que le premier Soro Guillaume arrête d’être arrogant et de se leurrer parce que la réconciliation ne peut se faire sans la libération de Laurent Gbagbo et de tous les autres détenus.
Une contribution de Charles Tiekpo
tiekpocharles@yahoo.fr