Côte d’Ivoire: Où est passé le FPI ?
Le 23 mai 2012 par IVOIREBUSINESS - Côte d’Ivoire: Où est passé le FPI ?
Le FPI a-t-il abandonné la lutte ? Pourquoi ce silence assourdissant sur le front des manifestations et meetings. Aucune lisibilité actuelle,
Le 23 mai 2012 par IVOIREBUSINESS - Côte d’Ivoire: Où est passé le FPI ?
Le FPI a-t-il abandonné la lutte ? Pourquoi ce silence assourdissant sur le front des manifestations et meetings. Aucune lisibilité actuelle,
aucun meeting de prévu. Rien. Tout se passe comme si l’opposition ivoirienne était allée en vacances.
A cette allure, Alassane Ouattara n’aura pas de raison de s’inquiéter et la réinstauration de la démocratie et de l’Etat de droit pourront attendre.
En effet, le FPI est depuis quelque temps porté disparu. La dernière fois qu’on en a entendu parler, c’était lors de sa Convention ordinaire, le dimanche 29 avril dernier, à l’Hôtel Belle Côte à la Riviera- Palmeraie. Depuis plus rien. C’est silence radio. Et ce silence coïncide bizarrement avec l’arrivée de François Hollande au pouvoir en France. Tout se passe comme si tout allait tomber du ciel en Côte d’Ivoire avec l’arrivée de ce dernier à l’Elysée.
Que fait Miaka Ouretto, le président du parti ? Que font tous les cadres du parti? Quelle strategie est actuellement concoctée ?
Et où sont passés les jeunes du parti, les dignes successeurs de Blé Goudé ? Où est passé Justin Koua, président des jeunes du FPI? Est-ce le moment de prendre des vacances? Au moment où le procès de Laurent Gbagbo avance à grands pas le 18 juin prochain à La Haye, est-ce une bonne stratégie que ce soit l’accalmie du côté d’Abidjan ? N’est-ce pas un mauvais signal à donner à la CPI que tout va bien dans le meilleur des mondes sur les bords de la lagune ébrié ?
A toutes fins utiles, François Hollande, socialiste de son état comme le FPI, est d’abord le Président des français, élu d’abord pour défendre les intérêts vitaux et stratégiques de son pays. Ce n’est pas à lui de mener le combat à la place des africains. Il a beau être socialiste comme le FPI, mais ce n’est pas lui qui apportera des changements en Côte d’Ivoire à la place des ivoiriens.
Si ces derniers dorment, rien ne pourra se faire et la réinstauration de la démocratie tant espérée pourra attendre longtemps, car ce n’est pas ADO qui va la donner. On sait ce qu’il a fait depuis un an : La fouler au pied chaque fois qu’il en a eu l’occasion.
Où est donc passée la combativité du FPI ? Celle-ci était paradoxalement très forte du temps de Nicolas Sarkozy, pourtant allié numéro 1 de Ouattara. Cette présence de Sarkozy à l’Elysée n’avait pas empêchée le FPI de faire des meetings éclatés dans tout le pays. La plus emblématique fut celle de yopougon-Ficgayo sauvagement réprimée par le régime Ouattara et qui fit 3 morts parmi les militants du parti de Laurent Gbagbo.
A cause de la présence de Sarkozy à l’Elysée, les condamnations internationales furent vite étouffées et on ne parla plus des enquêtes exigées par l’ONUCI et les USA.
Aujourd’hui, les choses ont changé et François Hollande a lui-même dit à plusieurs reprises que son accession au pouvoir sera une bonne nouvelle pour les démocrates et une moment terrible pour les dictateurs du monde entier.
Cela veut donc dire que toute répression d’une manifestation de l’opposition par Ouattara ne sera pas tolérée par le Président Hollande. Ce dernier ne se cache pas pour le dire, lui qui par deux fois à déjà refusé de rencontrer Ouattara.
Et c’est le moment choisi par le FPI pour prendre des congés. Si c’est une stratégie, elle est discutable car les maliens n’ont pas attendus que François hollande s’installe confortablement au pouvoir pour prendre d’assaut le palais de Koulouba.
La diaspora ivoirienne dans son ensemble est aujourd’hui inquiète de la mollesse du FPI et ne comprend pas ce qui se passe. Cette dernière, de l’avis général, a mouillé le maillot pour que Nicolas Sarkozy soit battu à la dernière élection présidentielle et que le combat de Laurent Gbagbo soit su du monde entier. Et tous les jours, elle continue de battre le pavé. De Paris à Londres, de Milan à Bruxelles en passant par La Haye et les Usa, les ivoiriens battent le pavé, envahissent les rues et font entendre leur voix. Mais si rien ne se passe du côté d’Abidjan, à quoi tout cela servira-t-il ?
Christian Vabé