Côte d’Ivoire: Les révélations de Don Mello sur le 11 avril 2011. REGARD SUR LE PASSE, LE PRESENT ET L’AVENIR

Le 11 avril 2012 par IVOIREBUSINESS - Le 28 mars 2011,dans l’attente de la mission du 5 avril 2011 du Ministre des affaires étrangères du Cap-Vert désigné par l’Union Africaine pour

une solution négociée du contentieux électoral, la France, l’ONUCI et les rebelles déclenchent la guerre à la Côte d’Ivoire à partir de la ligne de front qui sépare les Forces de Défense et de Sécurité (FDS : forces loyalistes) des rebelles.

AHOUA DON MELLO.

Le 11 avril 2012 par IVOIREBUSINESS - Le 28 mars 2011,dans l’attente de la mission du 5 avril 2011 du Ministre des affaires étrangères du Cap-Vert désigné par l’Union Africaine pour

une solution négociée du contentieux électoral, la France, l’ONUCI et les rebelles déclenchent la guerre à la Côte d’Ivoire à partir de la ligne de front qui sépare les Forces de Défense et de Sécurité (FDS : forces loyalistes) des rebelles.

A Duékoué les rebelles attaquent le front Ouest et exterminent 800 civils en une journée après avoir établi leur identité. Leur sort est ainsi scellé : souvent égorgés, leur sang est bu comme breuvage d’invulnérabilité.
A Daloa, sur le front centre-Ouest, protégés par des tirs aériens de l’ONUCI, les rebelles prennent possession du deuxième bataillon de l’armée ivoirienne.
A Tiébissou sur le front centre, les FDS sont stoppées par des tirs aériens de l’ONUCI.
A Bondoukou, sur le front Est les chars de l’ONUCI encadrent les rebelles dans leur progression.
Sur tous les sites de combat, l’ONUCI est la compagnie de transport officielle et privilégiée des rebelles et de leurs armes.
Dans leur progression de la ligne de front vers Abidjan, des villages entiers sont brulés, les maisons des pro-GBAGBO saccagées, des civils massacrés et tous les bâtiments publics sont systématiquement pillés, des prisonniers sont libérés et armés pour grossir en nombre le rang des rebelles.
Les forces de défense et de sécurité décrochent des fronts et se regroupent à Abidjan pour organiser la résistance.
La bataille d’Abidjan commence le 31 mars 2011 et les rebelles appuyés par l’ONUCI battent en retraite sous les feux des forces de défense et de sécurité.
Face à cette déroute, dans la nuit du 3 au 4 avril 2011, 7 avions cargos transal de l’armée française débarquent un régiment de bérets verts de la légion étrangère avec des armes lourdes et prennent par effraction l’aéroport international d’Abidjan. Près de 50 chars de l’armée française quadrillent l’aéroport pour permettre le débarquement des hommes, des munitions et des armes lourdes.
Du 4 au 6 avril 2911, les Français sont exfiltrés de leur résidence pour le 43eme BIMA qui est l’actuel camp militaire de l’armée française : la Licorne.
Le bombardement des sites stratégiques des FDS commence le 6 avril 2011 simultanément par des hélicos français et Onusiens.
Le bombardement de la résidence du Président Laurent GBAGBO s’intensifie le vendredi 8 et le samedi 9 avril 2011.
Après avoir détruit le dispositif sécuritaire de la résidence présidentielle et massacré à la bombe des centaines de jeunes patriotes amassés devant la résidence, la chambre du Président est directement visée le dimanche 10 avril 2011 par deux tirs d’hélico à 16h47 et à 16h49 avec pour objectif clair : atteindre mortellement le Président de la République.
N’ayant pas eu le résultat escompté, les tirs reprennent à 18h 41 pour s’achever à 23h47 se soldant par 15 bombardements sur la résidence.
Le lundi 11 avril à 10h les chars de l’armée française se positionnent sur les axes routiers conduisant à la résidence du chef de l’Etat. A 10h20, deux bombardements fracassent l’entrée principale de la résidence et les chars pénètrent dans la résidence.
A 14h05, le ministre Tagro Désiré est mortellement atteint, le Président GBAGBO est arrêté par les forces de l’armée française et remis aux rebelles qui le conduisent au Golf Hôtel d’Abidjan avec son épouse, son fils et certains de ses collaborateurs.
Un homme a été arrêté mais le peuple s’interroge encore et toujours et ces interrogations constitueront autant de contentieux à régler pour juguler totalement la crise ouverte en Côte d’Ivoire et identifier clairement les responsables de la destruction de l’Etat et des massacres ante et post-crises.
1-Doit-on retenir définitivement, avec la jurisprudence ivoirienne, qu’en cas de contentieux électoral comme il en existe et en existera toujours dans toute démocratie, le règlement de ce contentieux se fera par la raison du plus fort? Pourquoi la communauté internationale est restée sourde au recomptage des bulletins de vote proposé par le Président GBAGBO comme dans toute démocratie moderne ou survient un litige électoral et a choisi le chemin de la barbarie pour compter des morts ?
2- Sur quelle base légale et selon quel ordre constitutionnel, sans procès verbal légal dûment signé par l’ensemble des membres de la commission électorale indépendante (CEI) comme le prescrit le code électoral ivoirien, le Président de la commission électorale indépendante et le représentant de l’ONU en Cote d’Ivoire ont-ils annoncé et certifié les résultats des élections présidentielles en Côte d’Ivoire? Est-il possible aujourd’hui d’exhiber un document légal signé par tous les membres de la CEI donnant les résultats des élections présidentielles en dehors de la tradition orale servie pendant la crise par le Président de la CEI et le représentant de l’ONU?
3-Sur quelle base légale, selon quel ordre constitutionnel et quel mandat, l’ONUCI dont l’unique raison d’être en Côte d’Ivoire depuis les accords de Linas-Marcoussis est le désarmement des rebelles a-t-elle convoyé, armé les rebelles et a assisté en spectateur actif au massacre de la population et au pillage de l’Etat et des civils ?
4-Sur quelle base légale, quel ordre constitutionnel, quelle charte ou convention, des banques installées en Côte d’Ivoire ferment-elles leurs portes d’une manière unilatérale, privant la population de ses propres avoirs pour se soigner et se nourrir ? Doit-on comprendre que les entreprises Européennes installées en Côte d’Ivoire échappent aux lois ivoiriennes ? Doit-on comprendre que les accords de coopération UE-ACP peuvent être amendés au gré de l’Union Européenne pour priver la population ivoirienne des biens vitaux à son existence ?
5-Sur quelle base légale, selon quel ordre constitutionnel et quel mandat, l’armée française s’autorise t-elle à braquer l’aéroport international de la République de Côte d’Ivoire pour débarquer ses militaires, bombarder les habitants d’un pays indépendant et souverain, massacrer sa jeunesse, bombarder la résidence du Chef de l’Etat et arrêter le Président constitutionnel de la République de Côte d’Ivoire ? Les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité des forces onusiennes et françaises sont-ils impunis ? L’ONU donne t-elle des mandats pour perpétrer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité et combattre les décisions des institutions souveraines d’un pays membre?
6-Sur quelle base légale et quel ordre constitutionnel, le candidat à la présidence de la République du RDR s’autoproclame Président des ivoiriens et le secrétaire général des forces rebelles se fait-il élire Président de l’Assemblée Nationale sans remplir les conditions d’éligibilité?
7- Sur quelle base légale et quel ordre constitutionnel des milliers d’ivoiriens sont contraints à l’exil, d’autres emprisonnés sans motif, des comptes bancaires gelés, des plantations occupées par des étrangers, des étudiants en vacance permanente, des travailleurs licenciés pour leur appartenance politique ou leur origine ethnique ?
8- Sur quelle base légale et quel ordre constitutionnel, des civils appelés DOZOS, sans permis de port d’armes et sans avoir été recrutés dans l’armée, la gendarmerie ni la police, se donnent pour mission d’assurer la sécurité des ivoiriens avec droit de vie et de mort sur chaque citoyen en toute impunité ?
9- Sur quelle base légale et quel ordre constitutionnel, les manifestations pacifiques de l’opposition sont systématiquement réprimées avec morts d’hommes et destruction de bien en toute impunité ? Quel est ce modèle de démocratie qui a peur de la concurrence politique et qui préfère emprisonner le Président et les vice-présidents, des cadres du plus grand parti pour mieux installer la démocratie?
10-Quel Etat de droit, quelle démocratie et quel ordre constitutionnel veut-on promouvoir dans la sous région lorsqu’on les ignore notoirement chez soi, imitant ainsi le cordonnier mal chaussé ?
Voilà dix questions dont les réponses permettront, à notre sens, de régler définitivement la crise ivoirienne, de situer les responsabilités et clarifier nos rapports avec les partenaires internationaux pour emprunter le chemin de la démocratie, de la paix et du développement dans l’unité.
La destruction de l’Etat de Côte d’Ivoire a commencée en fait le 19 septembre 2002. Elle s’est achevée par la destruction de la résidence du Chef de l’Etat et son arrestation par les forces françaises le 11 avril 2011, laissant un pays exsangue et sans Etat où le banditisme à grande échelle est organisé pour piller les ressources du pays, massacrer, emprisonner et exiler toute forme de résistance. L’occident impérialiste, criblé de dette et avec un chômage croissant, a trouvé comme solution à la crise de la dette et au redressement de son économie, le pillage à mains armées par rebelles interposés des richesses des pays faibles. L’Afghanistan, réservoir de gaz, de pétrole, de cuivre, de fer et de pierres ornementales, a ouvert le bal suivi de l’Irak, du Soudan, de la République Démocratique du Congo (RDC), de la C ôte d’Ivoire, de la Libye etc.
La procédure est bien rodée. Cela commence par une campagne médiatique qui désigne le régime du pays de dictature et donc son Dirigeant de dictateur qui massacre ses compatriotes à l'arme lourde ou à l’arme de destruction massive. Alors la machine se met en branle, la France, l'Angleterre ou les USA font voter à l'ONU une résolution à but humanitaire mais qui dans son exécution se transforme en bombardement du pays voire l'assassinat de son dirigeant. La CPI menace uniquement un camp et passe sous silence les crimes de l’autre camp. Le chaos se met en place pour permettre le pillage des matières premières du pays.
Tout pays faible possédant des matières premières et non soumis à cet ordre, est ou sera considéré comme un pays de dictature où les dirigeants sont subitement pris de folie, massacrant leurs citoyens et détournant les richesses de leur pays. Les anciens colons qui n’ont pas fait preuve de respect des droits de l’homme lorsqu’ils colonisaient ces pays, se découvrent des dons de protecteurs des peuples qu’ils ont opprimé des siècles durant et qu’ils continuent d’exploiter. A l’inverse, les dirigeants de tout pays installés par bombardement, ont le droit de massacrer leur peuple et de piller ses richesses avec le silence assourdissant de leurs parrains. Les régimes actuels d’Afghanistan, d’Irak, du Soudan du Sud, de la Côte d’Ivoire et de Libye enregistrent plus de massacres et de pillages que les régimes les ayant précédé mais sont considérés comme des exemples de démocratie et de respect des droits de l’homme par leurs parrains avec la bénédiction de la Cour Pénale Internationale. La population quant à elle, attend toujours les pluies de milliards promis dans ces différents pays depuis dix ans pour certains et ne voit autour d’elle que des pluies de massacres et de pillages.
La Côte d’Ivoire s’est malheureusement inscrite sur cette longue liste d’attente de pluie de milliards et le régime n’a d’autre choix que de prolonger la campagne électorale là où le peuple attend des solutions à ses problèmes. Incapable de rassembler les ivoiriens et d’assurer la mission première d’un Etat : la sécurité des biens et des personnes, le régime s’est lancé dans une campagne d’auto réconciliation et d’auto satisfaction sur l’achèvement des travaux et programmes du régime précédent et un recours massif à l’assistance technique et militaire française en mettant au chômage les compétences nationales avec un ré endettement incontrôlé hypothéquant dangereusement l’avenir.
Durant plusieurs siècles, avec la complicité de certains de ses fils, l’Afrique a toujours pensé que son salut viendrait de l’extérieur et de l’extérieur est venu l’humiliation, la soumission et la pauvreté. Aujourd’hui encore, il en existe malheureusement certains qui attendent des pluies de milliards sous un ciel peu nuageux asséché par l’harmattan de la dette de l’occident impérial.
Le temps de la responsabilité pleine et entière est venu et le développement de l’Afrique ne sera que l’œuvre des africains dignes et responsables débarrassés de tout complexe agissant dans l’unité et la solidarité. Les dignes fils d’Afrique doivent donc rompre avec l’inaction et le silence pour se donner les moyens nécessaires de redresser le destin tordu de notre continent et fermer la honteuse parenthèse de la tentative de recolonisation.

DON MELLO Ahoua
Docteur Ingénieur des Ponts et Chaussées
Ministre de l’Equipement et d’assainissement
du Gouvernement AKE NGBO

CÔTE D’IVOIRE : 11 AVRIL 2011, L’AUTRE 11 SEPTEMBRE 2001

Nul esprit n’oubliera l’attaque terroriste perpétrée contre les USA le 11 Septembre 2001. La violence des attaques ainsi que les dégâts qu’elles ont engendrés, inscrivent celles-ci dans le classique des actes les plus ignobles que le monde ait connu. La Cote d’ivoire a aussi connu son 11 Septembre, qui lui, s’est produit le 11 Avril 2011. Cette journée apocalyptique, en raison, de sa nature et des dégâts, est aussi détestable que celle vécu 10 ans plutôt par le peuple américain. Même si les acteurs ne sont pas les mêmes et les circonstances différentes, il n’en demeure pas moins que cette journée nous rapproche du traumatisme vécu par les américains.

Lundi 11 Avril 2011, il est 12 h lorsque les médias internationaux, précisément la chaine française de propagande « France 24 », annonce (avant de se dédire peu après), la capture du Président Laurent Gbagbo par les forces françaises. Une opération savamment préparée par les autorités françaises en relation étroite avec les forces de l’Onuci, les rebelles pro-Ouattara et l’état major du Rhdp regroupés pour la circonstance à l’hôtel, Qg de Campagne de Dramane Ouattara. L’objectif était d’installer Ouattara au pouvoir par les moyens les plus inconstitutionnels possibles. Le 11 avril 2011 s’offre à tous comme le parachèvement du coup d’état longtemps goupillé par l’Elysée avec la bénédiction de certaines mains noires ivoiriennes (qui en jouissent aujourd’hui) et africaines. L’apocalypse du 11 avril consacre, à n’en point douter, la victoire du faux et se présente comme une véritable catastrophe pour les démocrates.
11 avril 2011, la victoire du faux
Procédons à une mise en parallèle entre le Président Gbagbo et Dramane Ouattara avant d’énumérer les actes qui traduisent la victoire du faux.
Laurent Gbagbo, on ne le dira jamais assez, a sacrifié sa vie à lutter pour une vraie alternance en Côte d’Ivoire. Pour y arriver, il a formé avec ses camarades de lutte, un parti politique : le FPI. Pendant plus de 30 ans, Laurent Gbagbo a été opposant et n’a jamais été tenté de prendre des armes pour parvenir au pouvoir d’Etat. Son seul leitmotiv, l’alternance par les urnes. C’est pourquoi toutes les avancées démocratiques réalisées en Côte d’Ivoire portent son nom. Le vote à 18 ans, l’urne transparente, le bulletin unique, la Commission électorale indépendante, les PV de dépouillements des bureaux de vote destinés aux représentants des candidats. Laurent Gbagbo est parvenu au pouvoir en Octobre 2000 après avoir battu le Général Guéi Robert dans les urnes et mis fin à sa tentative de coup d’Etat électoral. C’est donc régulièrement qu’il a été porté au sommet de l’Etat. En homme d’état, il a toujours tendu la main à ses opposants c’est ce qui explique le fait qu’il ait fait rentrer d’exil Ouattara et Bédié, amnistier les rebelles et offert la primature au chef de la rébellion Soro Guillaume.
Alassane Ouattara est l’antithèse de Laurent Gbagbo, le jour et la nuit. Ouattara est apparu dans l’univers politique ivoirien en 1989 d’abord comme président d’un comité interministériel, ensuite comme premier ministre. Ses pratiques hitlériennes l’ont conduit à fomenter le complot du 18 Février 1992 qui s’acheva par l’emprisonnement des démocrates ivoiriens. A la mort de Félix Houphouët Boigny, il tenta, naturellement, de confisquer le pouvoir en écartant Henri Konan Bédié, le dauphin constitutionnel aux termes de l’article 11 de la constitution. Ses Problèmes avec la justice ivoirienne déclenchés sous le règne de Bédié expliquèrent son départ pour l’exil d’où il rentra comme annoncé pour « passer le réveillon » en Côte d’Ivoire au soir du coup d’état contre Henri Konan Bédié. Il ne serait pas inutile de préciser qu’il avait averti Bédié qu’il frapperait son pouvoir moribond et que celui-ci tomberait. Sûrement pas par la voie des urnes. Le pouvoir moribond de Bédié tomba le 24 Décembre 1999 sous les assauts des proches de Ouattara dont feu Ibrahim Coulibaly. Ouattara se frotta les mains en affirmant qu’il s’agissait d’une « révolution des œillets » et qu’il rentrait en Côte d’Ivoire comme « le nouveau Président. » Les acteurs de la rébellion déclenchée en septembre 2002 sont tous des proches de Ouattara. Sur ce sujet, il n’y a aucun mystère puisque même les médias internationaux l’affirment sans gène. Cela nous amène à dire que Ouattara et la rébellion forment un couple parfait. Son séjour volontaire au Golf hôtel répond à l’idée qu’il n’a jamais fait des urnes, le mode d’accession au pouvoir. C’est de cet hôtel que Ouattara fit porter à la tête de l’Etat de Cote d’Ivoire le 11 Avril 2011. Sa présence à la tête de l’Etat ivoirien consacre la victoire du faux. La victoire du faux c’est aussi l’arrestation de Gbagbo opérée, non par les hommes de Dramane Ouattara, mais par les forces françaises de Nicolas Sarkozy. La chaine France 24 ne manqua pas de saluer le mérite des forces françaises en affirmant publiquement que Laurent Gbagbo a été capturé par les forces de Sarkozy. C’est également la remise, par des forces étrangères, d’un Président régulièrement élu et déclaré comme tel par le Conseil Constitutionnel, a des forces rebelles n’ayant aucune légitimité et qui ont attaqué la Côte d’Ivoire le 19 Septembre 2002. La victoire du faux, c’est en outre le transport de Laurent Gbagbo à l’hôtel du Golf, aux pieds de Dramane Ouattara, Konan Bédié, entourés des forces rebelles coalisées. La victoire du faux c’est enfin la présentation de Gbagbo sur la chaine pirate TCI offerte par la France à Ouattara en violation de la loi ivoirienne. Chacun des actes ci-devant énumérés constitue en soi un rabaissement de l’éthique, de la morale politique et un mauvais exemple pour les jeunes générations. C’est la raison pour laquelle ces actes constituent une catastrophe sans précédent.
11 Avril 2011, une véritable catastrophe pour les démocrates.
Aucun démocrate sérieux ne peut et ne doit applaudir la négation des règles démocratiques portées en triomphe le 11 Avril 2011. Heureusement que tous ceux qui arborent la date du 11 Avril comme un trophée de guerre n’ont jamais été cités, par les intellectuels sérieux, comme des démocrates. Toutes les personnes qui s’agitent à qualifier de démocratique le triste avènement de Ouattara au pouvoir, ont un réel problème avec la définition du terme démocratie. Ce ne sont ni les rebelles, qui sont la perfection des contre valeurs, ni Sarkozy qui définit la démocratie selon ses intérêts du moment, encore moins les membres du Rhdp qui savent tout sauf la définition de la démocratie, qui nous en diront le contraire.
La première catastrophe fut l’érection du Golf Hôtel en centre de coordination des actes de déstabilisation et de déconstruction de l’Etat. La proclamation parallèle de la prétendue victoire de Ouattara au golf hôtel, rejetant ceux du conseil Constitutionnel, est un acte de gangstérisme politique de haute portée. L’histoire de l’humanité ne nous a pas encore offert un exemple du genre. Il a fallu qu’un homme nommé Nicolas Sarkozy et son ami Dramane Ouattara existent pour que l’organisation des nations unies se rabaisse au point de perdre sa crédibilité dans la poussière. La deuxième catastrophe est le soutien apporté à des rebelles par la France, l’Onu et la Cedeao et l’UA, pour saper les bases démocratiques d’un Etat. C’est la même opération qui s’est produite en Libye et qui, grâce à la vigilance de la Chine et de la Russie, peine à être mise en œuvre en Syrie. La troisième catastrophe consiste dans le refus d’un recomptage des voix proposé par le Président Laurent Gbagbo et refusé par Dramane, fort du soutien d’un secrétaire Général de l’Onu qui juge juste le recomptage des voix en Haïti, aux USA, mais injuste lorsqu’il s’agit de la Côte d’Ivoire. La dernière catastrophe réside dans le fait qu’une armée étrangère bombarde pendant des jours la résidence d’un chef d’état africain avec la complicité de certains chefs d’état, des présidents paillasson. Ces actes constituent une véritable catastrophe, en cela qu’ils réduisent à néant tous les acquis démocratiques capitalisés dans la douleur. Une catastrophe nationale car, ils nous replongent tristement dans les paradigmes de gouvernance de l’ère Houphouët Boigny, au grand bonheur de la France. C’est pourquoi, le 11 Avril 2011 est pour nous, ainsi que pour tous les démocrates africains, une journée de deuil national, de recueillement, de réflexion profonde sur l’Etat, le droit international, la notion de souveraineté, le droit d’ingérence, la démocratie.
C’est donc une défaite pour les tenants du pouvoir d’être regardés, à raison, comme des personnes qui n’ont pas assez de cran pour mener un combat politique loyal. C’est aussi un déshonneur pour le pouvoir d’avoir déshonoré la Côte d’ivoire au point de faire de ce beau pays, un pays tyrannique situé à milles lieues de la démocratie. La mémoire collective doit retenir pour toujours que le 11 Avril est la journée qui mis un terme à la démocratie en Cote d’Ivoire et consacra le règne du mal.
Tous, en union de prière, tenons nous les mains pour nous souvenir du jour où la démocratie a été assassinée en Côte d’Ivoire.

Alain BOUIKALO
Juriste-consultant
bouikhalaud@deboutciv.com