Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, l’homme qui tend la main à Ouattara

Le 10 décembre 2010 par IvoireBusiness – A peine annoncée et déjà balayée du revers de la main par le camp Ouattara. La main tendue mardi par le Président Gbagbo à son rival malheureux, Alassane

Le Président Laurent Gbagbo lors de son adresse à la nation le 21 décembre 2010.

Le 10 décembre 2010 par IvoireBusiness – A peine annoncée et déjà balayée du revers de la main par le camp Ouattara. La main tendue mardi par le Président Gbagbo à son rival malheureux, Alassane

Ouattara, a été un coup d’épée dans l’eau. En effet, Cissé Bacongo, directeur national de campagne adjoint d’Alassane Ouattara, a accusé Gbagbo de vouloir rouler tout le monde dans la farine, de ruser, de faire du dilatoire et de gagner du temps, comme chaque fois que l’étau de la Communauté internationale se resserrait contre lui.
Pour lui, Gbagbo a une chose à faire : Quitter le pouvoir et le laisser au Président reconnu par la Communauté internationale, Alassane Ouattara. Rejetant du revers de la main toute forme de discussions avec le camp Gbagbo.
Pourtant hier soir dans son adresse à la nation, Laurent Gbagbo est apparu comme un homme sincère qui tendait la main à son rival Alassane Ouattara, qui était soucieux de sa sécurité et de ceux des ministres du Golf, et qui lui demandait de rentrer chez lui, lui donnant toutes les garanties pour sa sécurité.
"Je tends la main du dialogue. Je tends la main à l'opposition, à M. Ouattara et à la rébellion armée (Forces nouvelles, FN) qui le soutient", a-t-il lancé.
Il s'est dit disposé à "accueillir un comité d'évaluation sur la crise post-électorale" qui "aura pour mission d'analyser objectivement les faits et le processus électoral, pour un règlement pacifique de la crise".
Ce comité serait "dirigé par un représentant de l'Union africaine" et comprendrait des représentants de l'ONU, de la Cedeao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), des Etats-Unis, de l'Union européenne, de la Russie, de la Ligue arabe et de la Chine ainsi que "des Ivoiriens de bonne volonté".
Pour montrer sa bonne foi, le Président Gbagbo a annoncé la levée du couvre-feu dès ce mardi. Cette annonce est apparue aux yeux de nombreux ivoiriens comme un cadeau de Noël.
Mais pas aux yeux d’Alassane Ouattara qui dès la fin du discours de Gbagbo, a mis en branle tout son réseau international de pression contre son ennemi le plus intime.
En effet, la Cedeao a annoncé une réunion d’urgence vendredi à Abuja pour statuer sur les derniers développements de la situation en Côte d’Ivoire.
Les heures qui viennent nous situeront sur l’impact de l’adresse à la nation du Président Laurent Gbagbo, qui a déclaré haut et fort qu’il était le Président élu de la Côte d’Ivoire, reconnu comme tel par le Conseil constitutionnel.
L’Elysée, dont l’ultimatum de Nicolas Sarkozy à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir a expiré dimanche, n’a pour l’instant fait aucune déclaration.

Christian Vabé