Côte d’Ivoire - Insécurité: Suite au dernier rapport de HRW, le seigneur de guerre Amadé Ouremi lâché par Ouattara

Par IVOIREBUSINESS - Amadé Ouremi lâché par Ouattara.

Le dernier rapport de Human rights watch sur la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire, où les seigneurs de guerre administrent en toute impunité des portions entières du territoire ivoirien, a fait l’effet d’un séisme dans le monde. L’opinion internationale a découvert en Côte d’Ivoire, non pas un état moderne démocratique, mais un état voyou, sans foi ni loi, où des seigneurs de guerre sortis de nulle part, administrent des pans entiers du territoire ivoirien, qu’ils pillent en toute impunité, avec la bienveillance du régime Ouattara.
C’est le cas du chef de guerre d’origine burkinabé, Amadé Ouremi, qui règne en maître absolu sur la forêt classée du Mont Peko, à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, dans le département de Bangolo.
L’intense pression internationale qui s’est exercée sur la Côte d’Ivoire concernant l’impunité de ces chefs de guerre qui pillent, tuent, violent, et volent sans que quiconque ne lève le petit doigt, a obligé le régime Ouattara à lâcher ses chiens de guerre qui l’ont porté au pouvoir, et qui aujourd’hui, se payent sur la bête.
Ainsi le régime Ouattara a enfin décidé que « Amadé Ouremi partira du Mont Peko, de gré ou de force » (Le Patriote 06/04), sonnant ainsi la fin programmée de ce chien de guerre, véritable hors la loi, qui règlent tous ses différends à la kalachnikov. Avec à la clé, des milliers de morts innocents.

Eric Lassale

QUI EST AMADE OUREMI, SEIGNEUR DE GUERRE DANS LE MONT PEKO (BANGOLO) ?
COMMENT LE CHEF MILICIEN FRCI GERE SA REPUBLIQUE ? (IN Notre Voie-4/4/2013)

Arrivé de son Burkina Faso natal tout jeune en 1984 comme réparateur de vélos à Nidrou dans la Sous préfecture de Duékoué, Ouédraogo Rémi alias Amandé Ouréimi est depuis la rébellion armée en Côte d’Ivoire, devenu un richissime personnage dans le département de Duékoué. Sa fortune, il l’a bâtie en s’installant par la force et en exploitant illégalement la Forêt classée du Mont Péko, dans le département de Bangolo où à la faveur de la crise post électorale, il a installé son armée. Dans cette zone il règne en maître absolu en établissant sa « république » Selon des personnes interrogées dans la zone, c’est à Bagohouo , Sous préfecture située à une vingtaine de kilomètres de Duékoué que l’homme a établi son « Qg » Pour y entrer il faut son autorisation. Des témoins racontent que l’accès sur son territoire n’est pas donné au premier venu. « Une pancarte sur laquelle on peut lire danger de mort » est même visible dès que vous foulez le sol de la Sous préfecture de Bagohouo qu’il contrôle. Les populations révèlent que des barrages des hommes du chef milicien Frci sont dressés avant l’accès à cette localité. « Il peut accepter ou refuser de recevoir n’importe quelle pesrsonnalité sur son territoire. Pour accéder à lui, vous devez préciser le motif de votre visite, s’il refuse de vous recevoir, vous rebroussez chemin » revèle un ressortissant de Duékoué. Même les acheteurs de produit sont interdits de pénétrer sur son territoire. « Ils sont contraints de s’arrêter à la rivière Son et n’ont pas le droit d’aller au délà » témoigne un autre qui a requis l’anonymat. A Duékoué, il se raconte que même l’Onuci n’a pas accès au territoire « Amandé » et que les autorités administratives doivent demander la permission du chef milicien Frci avant de s’y rendre. « Les préfets ne sont rien devant lui, il règne comme un roi là bas c’est un état dans un état il a tout ce qu’il faut pour être autonome, c’est une autorité, il est comme un président là bas » renchérit une source rencontrée dans la ville . Les personnes interrogées soutiennent que toutes les maisons qui sortent de terre actuellement dans la ville sont l’œuvre de ses hommes. Sans oublier les coopératives qu’il a crées et qui lui ont permis d’amasser d’immenses fortunes dont des véhicules et de réaliser des constructions dans la ville. Le comble et le plus révoltant selon des sources très sûres c’est le fait que le chef milicien Frci circule dans son véhicule de type 4×4 avec un drapeau du Burkina Faso. Avec son armée forte selon des militaires de 300 hommes, Amandé est un chef milicien intouchable qui a droit de vie ou de mort sur les populations parce que protégé par le régime Ouattara depuis la crise post électorale. Pour preuve, le général Soumaila Bakayoko chef d’état Major général des Frci avait annoncé publiquement à la télévision nationale il y a quelques mois, que tous ceux qui occupent illégalement les forêts classées allaient être délogés. Depuis cette propagande plus rien n’a été fait dans ce sens. Un responsable des Frci notamment de la Brigade de sécurisation de l’ouest avait à son tour annoncé dans une interview au quotidien Nord Sud qu’il allait engagé le dialoque avec Amandé Ouréimi. Et que si cette option ne porte pas ses fruits la manière forte allait être envisagée. Après toutes ses déclarations, le chef milicien a même fait remarquer qu’il ne bougerait pas de son territoire tant qu’il n’a pas fini les récoltes. Le 23 mars dernier dernier, le Directeur de l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration ( Addr) avait envisagé une visite dans le Mont Péko pour y rencontrer le maître des lieux. A la dernière minute, la visite a été annulée. Selon Fidèle Sarasoro, le Directeur de l’Addr, un contretemps avec ceux qui devaient établir le contact avec le chef milicien en est la raison. Mais selon d’autres sources, Amandé Ouréimi qui a eu vent de ce que le Directeur de l’Addr était escorté par la force spéciale partie d’Abidjan ne souhaiterait pas que ces éléments Frci entrent sur son territoire avec des armes. Est-ce donc pour cette raison qu’il n’a pas accepté que le patron de l’Addr ne se rendre pas dans son fief ? L’avenir nous situera.

Vincent Deh (envoyé spécial)