Côte d’Ivoire : FRCI épinglés, mainmise de Soro... Les confidences d'un conseiller d'ADO qui refuse de se tirer une balle dans la tête
Le 27 juin 2011 par le Nouveau courrier - Le grand «nettoyage» au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) pour lequel Alassane Ouattara sollicite une
Le 27 juin 2011 par le Nouveau courrier - Le grand «nettoyage» au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) pour lequel Alassane Ouattara sollicite une
implication pleine et entière des Forces étrangères (Licorne et Onuci) dans le retour de l’Etat de droit a plusieurs objectifs.
Au moment où le Garde des Sceaux, ministre de la Justice s’acharne sur le président Laurent Gbagbo et ses proches pour que ceux-ci répondent des allégations à leur endroit, les organisations internationales des droits de l’homme n’hésitent pas à attirer l’attention des nouvelles autorités ivoiriennes sur les exactions commises par leur camp. J.M. Fardo, porte-parole de Human Rights Watch (HWR) avait déjà donné le ton fin mai en indiquant qu’il «faut urgemment mettre sur pied en Côte d’Ivoire, une justice impartiale et indépendante pour punir les coupables de ces différents crimes qui doivent du reste, cesser immédiatement. Si ce n’est pas fait, il pense que son organisation pourrait saisir la Cour pénale internationale (CPI) pour que justice soit faite.»
Son organisation venait d’épingler ouvertement des chefs de guerre, Shérif Ousmane, Ben Laden et Eddy Meddy qui, selon elle, ont donné des ordres pour l’exécution sommaire de civils. «Au moins 149 personnes, supposées être des partisans du président Laurent Gbagbo, reconnu par le Conseil constitutionnel ivoirien avant que ce dernier ne se parjure, ont été tués par les combattants d’Alassane Ouattara, depuis l’installation au pouvoir de ce dernier», lit-on dans le rapport de HRW. «54 exécutions extrajudiciaires » ont également été constatées dans la commune de Yopougon auxquelles Chérif Ousmane, Ousmane Coulibaly, selon des témoins, ont participé. A Duékoué, contrôlé par les hommes d’Eddy Meddy, un autre chef de guerre, autrefois basé à Danané, ce sont de milliers de civils qui ont été massacrés.
Ouattara refuse de se tirer une balle dans la tête
Pour Corinne Dufka, chercheuse à HRW, c’est maintenant et plus que jamais le moment de faire la lumière sur toutes les exactions et autres crimes, qui ont toujours cours et qui doivent cesser urgemment. Selon un Conseiller de l’actuel chef d’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, œuvre à ce que «son image de technocrate policé ne fonde pas comme du beurre au soleil».
«Le dossier de ces chefs de guerre ouvertement impliqués dans des massacres de civils un peu partout sur toute l’étendue du territoire est difficilement gérable d’autant plus que ce sont eux qui contrôlent actuellement la situation. On ne se débarrasse des magnans lorsqu’on est dans ces magnans-là», nous a-t-il indiqué. Ajoutant que la priorité, c’est le retour à un Etat de droit. La reprise en main de la sécurité par la gendarmerie et la police avec l’appui déterminant de l’armée française et des Casques bleus. Dès lors, l’on comprend l’empressement avec lequel le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, s’évertue à solliciter l’aide de la France. Alassane Ouattara veut se donner les moyens pour contrôler lui-même la situation qui semble être, pour le moment, du ressort du Premier ministre Guillaume Soro avec qui les chefs de guerre et leurs soldats ont cohabité durant plusieurs années.
Les ivoiriens attendent un signal fort
Certes Alassane Ouattara attend d’avoir une autorité pleine et entière sur la situation sécuritaire du pays pour donner un avis favorable à la requête des organisations des droits de l’homme, mais il apparaît opportun, au moment où son ministre de la Justice donne l’impression d’œuvrer dans un sens unique, de rassurer l’ensemble des Ivoiriens. C’est pourquoi, au moment où les Ivoiriens s’y attendent le plus, il doit suspendre de leurs fonctions les chefs de guerre ouvertement mis en cause pour les mettre à la disposition de la justice. Le procureur Ange Kessi doit également y songer. Ils doivent aller plus loin en ressassant tous les crimes de sang et autres délits graves commis au cours de cette crise qui dure plus d’une décennie
Le Nouveau courrier