Côte d’Ivoire/ Affaire Dienderé: Règlements de comptes Ouattara/Soro. Ouattara confie les renseignements à son petit frère. Les services de Soro dissous. La DST et le CCDO mis à l’écart
Par IvoireBusiness – Rebondissement dans le putsch du Général Dienderé. Le torchon brûle entre Ouattara et Soro. Ouattara confie les renseignements à son petit frère. Les services de Soro dissous. La DST et le CCDO mis à l’écart.
Règlements de comptes au sommet de l’Etat ivoirien après le coup d’Etat manqué du Général Dienderé dans lequel la Côte d’Ivoire est impliquée. Selon le quotidien ivoirien « Le Temps » de ce vendredi 16 octobre 2015, on assiste actuellement à un règlement de comptes au sommet de l’Etat. Le torchon brulerait entre le chef de l’Etat Alassane Ouattara et le président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro.
Selon nos informations, les deux têtes de l’exécutif ivoirien s’accusent mutuellement dans le coup d’Etat manqué du Général Gilbert Dienderé dans lequel la Côte d’Ivoire est impliquée, au point que le chef de l’Etat décide de confier les services de renseignements à son propre petit frère Ibrahim Ouattara dit photocopie, et de dissoudre les services de renseignements de Guillaume Soro.
Dans la foulée, la direction de la surveillance du territoire (DST) et la centre de commandement des décisions opérationnelles (CCDO), ont été mis à l’écart de toutes les activités sécuritaires du régime.
La paranoïa se serait à l’évidence installée au sommet de l’Etat, le chef de l’Etat n’ayant plus confiance en personne, à part à sa famille.
Ce nettoyage dans les renseignements du régime a lieu alors que le Général Gilbert Dienderé est poursuivi pour crimes contre l’humanité dans l’enquête sur le coup d’Etat manqué du régiment de la sécurité présidentielle (RSP).
Pour rappel de l’implication de la Côte d’Ivoire dans le putsch du Général Dienderé, un appel présumé d’une quinzaine de minutes entre Soro et Bassolé aurait eu lieu alors que les hommes du RSP s’étaient repliés dans leur camp de Naaba Koom, derrière la présidence, et que les unités loyalistes prenaient le contrôle de la capitale. Cette discussion a évidemment posé un problème aux autorités de la transition. A partir de nos differentes sources, nous avons pu reconstituer le contenu le l’échange téléphonique entre Soro et Bassolé: "Soro dit à Djibril de faire attaquer les postes frontaliers du Burkina par les barbus et ainsi l'armé qui encercle Ouagadougou sera obligée de desserrer l 'étau et de replier. Djibril est partant mais a aussi besoin de deux milliards pour motiver les putschistes. Pas de problème rétorque Soro et d'ajouter que si les choses se calment, de lui envoyer le nommé Sy pour qu'il s'en occupe personnellement comme il l'a fait pour IB et Tagro". Bassolé a été interpellé deux jours plus tard par la gendarmerie. Selon une source proche de l’enquête, l’ensemble de ces éléments ont été présentés à Bassolé lors de son audition par le juge d’instruction chargé du dossier. Signe de l’intérêt des enquêteurs pour la piste de collusion des putschistes du RSP avec une force étrangère, la villa de Soro à Ouagadougou a été perquisitionnée le 6 octobre dernier. Selon nos informations, dans sa résidence de waga 2000 au Burkina Faso, les autorités burkinabé lors de leur perquisition auraient saisi plus de 6 milliards de franc CFA, 2 caisses de lingots d'or et des bijoux d'une valeur de 30 millions.
Nous y reviendrons.
Patrice Lecomte