Côte d’Ivoire : Addis-Abeba peut-il être un piège ?

Le lundi 07 mars 2011 par IvoireBusiness – Foi des chefs d’Etat du panel ! La solution consensuelle trouvée vendredi dernier à Nouakchott pour départager les protagonistes ivoiriens ouvrira une ère

Accolades chaleureuses entre le Président du panel, Ould Abdel Aziz, et le Président Laurent Gbagbo, au palais présidentiel d'Abidjan.

Le lundi 07 mars 2011 par IvoireBusiness – Foi des chefs d’Etat du panel ! La solution consensuelle trouvée vendredi dernier à Nouakchott pour départager les protagonistes ivoiriens ouvrira une ère

nouvelle en Côte d’Ivoire. Et le pays en sera bouleversé durablement. Pour cela, il faut primo, arrêter les tueries qui ont lieu dans le pays. Secundo, il faut que les protagonistes de la crise, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, acceptent de se parler le 10 mars prochain à Addis Abeba.
Toutes les dispositions sont prises pour qu’ils y aillent et reviennent en toute sécurité. Certains sceptiques avancent déjà la thèse d’un piège tendu à Laurent Gbagbo. D’autant plus que seul Paul Yao N’Dré, le président du Conseil constitutionnel est invité. Le panel a sciemment omis d’inviter le certificateur des élections, Young Jin Choi, et le président de la Commission électorale indépendante Youssouf Bakayoko, pourtant d’un apport crucial dans la recherche d’une solution pacifique, consensuelle, et acceptable par tous.
Vilenies et billevesées que toutes ces odieuses supputations de piège tendu.
Le panel ne peut se laisser aller à de tels errements dignes d’un autre siècle.
L’urgence ici n’est pas le confort des protagonistes, mais qu’ils se parlent urgemment le 10 mars prochain à Addis-Abeba en Ethiopie.
Et gare à Laurent Gbagbo s’il ose parler de piège et de sécurité, pour se défiler. Ce sera la preuve que c’est lui qui tue l’opposition, qui bloque la résolution de la crise, qui bloque la paix. Bref, ce sera la preuve que c’est encore lui le problème.
Et gare à celui qui évoquera la mort tragique de Samuel Doe en septembre 1990 au Liberia.
En effet, convié à une réunion avec la Cedeao pour trouver un dénouement à la guerre qui l’opposait aux rebelles de Charles Taylor et à ceux de Prince Johnson, ce dernier est tombé dans une embuscade tendue par les hommes du dernier rebelle cité, aidé en cela par les soldats de l’Ecomog qui ont pris soin de préparer le terrain en cachant les rebelles dans la salle attenante à celle de ladite réunion.
On jettera aussi la foudre sur tous ceux qui auront en mémoire l’assassinat du Président rwandais Juvenal Habyarimana dont l’avion a été abattu par un missile de l’Onu alors qu’il venait de signer des accords de paix pour son pays en Tanzanie. Il péri avec le Président du Burundi qui était dans le même avion que lui.
La période avait été faste pour les déstabilisateurs de la région des Grands lacs qui avaient réussi à dégommer d’un coup de missile magique deux Présidents. Evidemment, deux valent mieux qu’une.
Bien évidemment, l’asphyxie financière, le blocus des médicaments, la fermeture des banques, le parti pris de l’Onuci, la salve de sanctions contre Gbagbo et tous ceux qui lui sont proches en valaient la chandelle.
C’était le minimum pour qu’on ait la paix en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, la Cour pénale internationale est prête à sanctionner immédiatement et probablement le camp Gbagbo, si ce dernier essaie de rouler tout le monde dans la farine.
Alors, les observateurs et analystes, la réponse coule de source : Addis-Abeba est peut-être le plus gros piège jamais tendu à Gbagbo.
Réussira-t-il à le déjouer ?
Selon nos informations, oui ! Le Président Gbagbo n’ira pas à Addis Abeba. Il se fera représenter par Laurent Dona Fologo, le Président du Conseil économique et social, ou par son Premier ministre.

Christian Vabé