Côte d’Ivoire – Inauguration du pont de Jacqueville: Alassane Dramane Ouattara rend enfin hommage à Gbagbo
Par IvoireBusiness – Inauguration du pont de Jacqueville. Alassane Dramane Ouattara rend enfin hommage à Gbagbo
Samedi 21 mars dernier lors de la cérémonie d’inauguration officielle du pont de Jacqueville, le chef de l’Etat Alassane Dramane Ouattara a enfin reconnu que la pose de la première pierre et la construction de ce pont avaient été commencés par le Président Laurent Gbagbo. Il lui a fallu quatre ans pour reconnaître enfin les mérites de son prédécesseur dont il n’a de cesse de copier les projets.
«En 2009, l’ancien président de la République, Laurent Gbagbo, avait également pris l’engagement et essayé de démarrer les travaux de construction de ce pont», dira-t-il dans son discours d’inauguration, en présence du président du Pdci-Rda Henri Konan Bedié.
En effet, le président Gbagbo avait effectivement démarré les travaux de construction de cet ouvrage, car lors de son renversement par l’armée française et l’ONU le 11 avril 2011, les piliers du pont étaient déjà bien visibles de tous.
Alassane Ouattara a également annoncé que le pont Philippe yacé n’était pas à péage, contrairement au péage du pont Henri Konan Bedié en plein centre ville d’Abidjan. Une fois de plus, le chef de l’Etat a fait le contraire de ce qui était attendu, car partout dans le monde, les péages concernent les routes ou ponts de provinces.
«Ce pont n’est pas un pont à péage. Oui, je le dis, ce n’est pas un pont à péage (…) J’ai vu sur le Net que la Sotra disait que le pont était gratuit jusqu’à la mise en place du péage. Ce pont n’est pas à péage. Parce que nous vous le devons», dira-t-il.
Un rétropédalage en réalité, car ce pont devait être lui aussi à péage comme le confirment les propos du Premier ministre Kablan Duncan sur le chantier du pont en 2013:
« L’idée pour nous est de donner des ponts et des routes de qualité, mais toute qualité se paye. Il faut donc avoir des péages, même si c’est pour des montants relativement acceptables, de manière à ce que les usagers participent à l’amortissement du financement de ces ouvrages », avait dit le Premier ministre. D’ailleurs on peut constater que les postes à péage ont commencé à être construits avant d’être laissés à l’abandon.
Mais l’opposition farouche des populations des 3A (Ahizi, Akouri, Alladjan) au péage l’en a dissuadé.
Des jeunes 3A contactés par IvoireBusiness ont été clairs: « Jamais nous n’aurions acceptés que ce pont soit à péage après tous les sacrifices faits par les populations et après toutes ces années d’enclavement. La cérémonie aurait tourné court si on nous avait parlé de péage car nous n’avons pas d’argent », diront ces jeunes fiers que le peuple 3A sorte enfin sa tête de l’eau.
Patrice Lecomte