Côte d’Ivoire : « Comment toi, un Dioula bon sang, peux-tu suivre Laurent Gbagbo ? » (Dahico)

Le 20 juillet 2011 par IvoireBusiness ABIDJAN – Victime d’un enlèvement, l’humoriste ivoirien Adama Dahico a échappé à une mort certaine le 23 mai, rapporte-t-il dans une

Dolo Adama dit Adama Dahico.

Le 20 juillet 2011 par IvoireBusiness ABIDJAN – Victime d’un enlèvement, l’humoriste ivoirien Adama Dahico a échappé à une mort certaine le 23 mai, rapporte-t-il dans une

interview publiée mardi dans le quotidien d’opposition « Notre Voie ».
« Comment toi, un Dioula bon sang, peux-tu suivre Laurent Gbagbo ? », lui auraient reproché ses agresseurs qui se sont présentés comme des FRCI (Forces Républicaines de Côte d’Ivoire, nouvelle armée créée par Ouattara).
Ceux –ci l’ayant conduit dans un cimetière, non sans l’avoir préalablement dépouillé, ont affiché leur intention de « le tuer rapidement ». « Mais quand ton heure n’est pas encore arrivé, c’est ça », justifie Adama Dahico qui dit devoir sa vie aux « prières ».
L’humoriste n’a toutefois pas gardé rancune mais demande aux « nouvelles autorités ivoiriennes de mettre tout en œuvre pour la sécurité des citoyens que nous sommes ».
Les nouvelles autorités ivoiriennes sont de plus en plus interpellées sur la situation sécuritaire du pays. Alassane Ouattara, installé par la coalition armée Licorne-ONUCI-FRCI, avait annoncé le retour à une situation normale pour juin.
Charles Blé Goudé, dernier ministre de la jeunesse du Président Gbagbo, a interpellé dans un enregistrement datant du 9 juillet, « la communauté internationale » sur les conditions de sécurité qui demeurent précaires en Côte d’Ivoire.
Le Ministre Lazare Koffi Koffi, un autre proche du Président Gbagbo avait lui dénoncé la « dictature rampante» du nouveau régime ivoirien. « On est poursuivi, vilipendé, toisé, apostrophé etc. si on rame à contre- courant de la volonté du pouvoir. Des titres de la presse libre sont quotidiennement traqués et des journalistes poursuivis», avait constaté depuis son exil ghanéen l’ex-Ministre.
Les ivoiriens sont de plus en plus préoccupés par « leur sécurité », « la paralysie de l’école », « la chute du prix du cacao », le panier de la ménagère de plus en plus faible, « les conditions d`exercice de la liberté de presse ».
Quant aux prisonniers politiques, ils sont traités dans des conditions matérielles inhumaines. Une vidéo révèle le traitement humiliant infligée aux détenus de Bouna où se trouvent le fils du Président déchu, Michel Gbagbo et le chef du FPI (parti fondé par Gbagbo), Affi N’Guessan.
La situation sécuritaire du pays n’a pas évolué 100 jours après le renversement du Président Laurent Gbagbo, détenu sans « assignation » au nord du pays. Les FRCI, fidèles au nouveau pouvoir, sont de plus en plus pointés du doigt. Les exactions se multiplient au point de susciter le courroux des populations.
Le Président Laurent Gbagbo est détenu (officiellement) dans une résidence à Korhogo (nord du pays). Son épouse, députée, est elle aussi incarcérée en dépit de son immunité parlementaire ainsi que plusieurs hautes personnalités du régime déchu. Les manifestations et autres actions se poursuivent pour demander leur libération.

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