Burkina : « Les élections ne sont pas une priorité » (capitaine Traoré)

Par APA- Burkina. « Les élections ne sont pas une priorité » (capitaine Traoré) .

APA - Ouagadougou (Burkina Faso)By APA - OUAGADOUGOU (BURKINA FASO)01 octobre 2023

Le président de la transition burkinabè a jeté, vendredi, le doute sur la tenue prochaine des élections tout en rassurant que son pari de mettre un terme à cette période en juillet 2024, est toujours d’actualité.

« Notre pari tient toujours », a affirmé le capitaine Ibrahim Traoré, en référence aux conclusions des Assises nationales d’octobre 2022, de mettre fin à la Transition en mi-2024, ajoutant que « le rendez-vous de juillet 2024 n’est pas encore arrivé ».

Toutefois, il a fait savoir que sans sécurité, il n’y aura pas d’élections. Il a dit avoir pris le pouvoir pour instaurer la sécurité, afin que les Burkinabè puissent vivre dignement et tranquillement.

« Il n’y aura pas d’élections qui vont se concentrer uniquement à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso et quelques villes autour. Il faut que tous les Burkinabè choisissent leur président. Il faut que ceux qui vont postuler pour les élections puissent aller partout au Burkina, aller faire leur campagne. Donc il faut qu’on assure la sécurité d’abord (…). Aller aux élections nest pas une priorité; c’est la sécurité qui est une priorité », a insisté le Chef de l’Etat.

Pour lui, « la guerre [contre le terrorisme] est toujours à son introduction. (…) Nous espérons qu’à la sortie de la saison pluvieuse, nous puissions avancer sérieusement dans la lutte ».

Le capitaine Ibrahim Traoré a accusé certains acteurs de la vie publique de lui avoir rendu « la vie dure ».

« Le premier jour, nous avons dit que nous souhaiterions faire le minimum de temps possible dans cette lutte [contre le terrorisme]. Si certains acteurs nous avaient aidé à lutter sérieusement, on ne serait pas à cette étape », a déploré le président de la transition.

En février 2023, le capitaine Ibrahim Traoré, avait donné à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), des assurances que les élections seront tenues à bonne date.

« Nous avons reçu de la part du Chef de l’Etat, ses encouragements. Il nous a rassuré de son soutien et des efforts qui sont faits actuellement dans notre pays pour créer un climat sécuritaire favorable à la tenue d’élections libres, transparentes et équitables », avait indiqué Elysé Ouédraogo, le président de la CENI, à sa sortie d’audience avec le capitaine Traoré.

La Charte de la transition, signée le 14 octobre 2022 par le président Traoré, prévoit l’organisation d’élections générales, au terme d’une période de 24 mois à compter du 02 octobre dernier.

La promesse du capitaine Ibrahim Traoré intervenait à un moment où plusieurs personnes, réputées lui être proches, appelaient à ne pas tenir d’élections.

En janvier dernier, le Premier ministre Apollinaire Kyelem de Tembèla s’en était pris aux instances régionales, sous-régionale et internationale qui appellent au retour à l’ordre constitutionnel normal.

SD/ac/APA