Bureau politique du Pdci le 2 juin 2012 : Le président du parti doit prendre ses responsabilités
Publié le jeudi 31 mai 2012 | Le Nouveau Réveil - La question de devenir des partis politiques en général et du PDCI en particulier défraie périodiquement la chronique dans la presse ivoirienne. C’est un thème qui permet d’afficher à la une des débats qui
Publié le jeudi 31 mai 2012 | Le Nouveau Réveil - La question de devenir des partis politiques en général et du PDCI en particulier défraie périodiquement la chronique dans la presse ivoirienne. C’est un thème qui permet d’afficher à la une des débats qui
vendent. La réunion du Bureau politique du PDCI projetée pour le samedi 2 juin 2010 nous semble aller dans ce sens depuis. Le Nouveau Réveil rappelle quotidiennement la convocation du parti sexagénaire pour une réunion exclusivement réservée aux membres du Bureau Politique. La mention exclusivement réservé au Bureau politique pose problème. Voilà donc un parti dans lequel la convocation de l’organe statutairement responsable de la prise de décisions importantes dans la gestion du Parti pose curieusement problème.
Qu’est-ce qui fonde cette contestation ? Un très respectable Doyen est monté au créneau pour soulever une question de jurisprudence, le Bureau Bolitique ayant accoutumé le Conseil politique à prendre part à ses débats. Cette tradition qui date d’une dizaine d’années lie donc en quelque sorte le Bureau politique qui semblerait perdre son autorité et sa nouvelle identité en l’absence des « Elders ». Il faut relever que l’UFPDCI et la JPDCI qui étaient aussi admises à siéger à des réunions du Bureau Politique ne se sont pas encore manifestées bruyamment pour n’avoir pas été convoquées à la réunion du 2 juin. Pourquoi le principe de la jurisprudence évoqué ne devrait-il pas être appliqué dans ces deux cas pour transformer un bureau politique déjà pléthorique en un forum difficile à gérer au niveau de la gestion de la prise de parole ?
Le problème posé a le mérite de poser un autre problème : celui du redimensionnement du PDCI pour lui donner respectabilité, efficacité et solennité comme hier. Cela ne l’empêchait pas de consulter des personnes ressources de très grande expérience de la dimension du Conseil Politique ; mais le Bureau Politique statuait et décidait en toute et exclusive responsabilité cous l’égide du chef du Parti.
Pour l’information des militants, il est bon de savoir que le Président Bédié avait confié au Secrétariat général la responsabilité de piloter la préparation du Bureau politique projeté. Deux personnes ont été désignées pour faire des propositions sur la liste des membres des commissions et une démarche adoptée par les Commissions qui ont planché pendant deux mois. La première liste a été elle-même contestée mais il fallait avancer. Les travaux des Commissions sont passées en plénière à deux reprises avant la rédaction des conclusions finales présentées au Président du Parti. Il n’y a rien de caché et à cacher; aucun secret en ce qui concerne les responsabilités au niveau des échecs aux présidentielles et aux législatives, et en ce qui concerne aussi le futur des relations entre le PDCI et le RHDP.
Les travaux ont été conduits sans état d’âme, en esquivant les problèmes de personne. Par contre, les questions de structure et d’organisation, des invariants des tendances lourdes inquiétantes et des résistances au changement dans un environnement national et international marqué par l’accélération des mutations ont été mis en exergue et synthétisés. Il y a donc matière à débats pour stimuler des échanges allant dans le sens de la cohésion du Parti et son redéploiement. On ne peut pas être toujours premier dans un système politique national comportant plusieurs partis.
Chaque chose a son temps, et les conclusions d’échanges déjà largement partagés qui ne relèvent nullement du secret donneront sans aucun doute l’occasion de dégager des pistes de réflexion et d’actions pour faire face aux problèmes soulevés et aux enjeux du futur. S’il y a agitation avant même que l’objectif de la réunion : communiquer le résultat des réflexions commandées par le Président du Parti, c’est peut-être parce qu’il y a anguille sous roche. Nous avons peur que ce ne soit, encore une fois, des querelles inutiles de personnes.
Le Président Houphouët n’a cessé de nous mettre en garde contre les querelles de personnes, les plus grands facteurs de division et d’affaiblissement pour un parti politique. Il avait su maintenir avec autorité la discipline, la cohésion et le rayonnement sur le pays et la sous-région autour de sa forte personnalité. La tradition, au PDCI, était le strict respect du Bureau politique comme institution du Parti, même durant la longue période de 10 ans, de 1949 à 1959, où le plus vieux parti du pays avait fonctionné sans congrès, sans pour autant éclater. Mais les temps ont changé.
Depuis la disparition du Président Houphouët, on est frappé par l’apparition d’un nouveau phénomène : la contestation qui a pris l’allure d’une endémie au sein du Parti. On est frappé également par un deuxième phénomène : l’appui de militants du PDCI à d’autres formations politiques tout en se proclamant militants de leur parti. Ces comportements suspects sont inadmissibles dans une formation politique où règne la cohésion. Il est même arrivé que l’on crie au scandale et à l’exclusion pour des décisions arrêtées pour exclure régulièrement, en s’appuyant sur les statuts et règlement du parti, des militants dont le comportement était aux antipodes de ces statuts et règlements. A quoi servent alors les statuts et règlement dans un parti et la loi dans un pays tant qu’ils n’ont pas été modifiés ? Quand le temps sonnera-t-il pour stabiliser le fonctionnement de notre Parti comme institution sur la base de ses statuts et règlements, sans nuire pour autant à l’éclosion de nouvelles ambitions légitimes ?
La loi est dure, mais elle demeure la loi. Dans une Côte d’Ivoire en quête d’institutions fortes et d’un Etat de droit, l’organisation et le fonctionnement de notre Parti doivent se fonder sur les principes régissant l’Etat de droit. Les plus aniciens et plus sages militants sont eux aussi soumis aux mêmes contraintes. Mais cela ne les diminue pas pour autant dans leur mission de Conseil et de veille stratégique pour la pérennité du Parti qu’ils ont fondé, et dont les autres sont des héritiers.
On ne peut pas enlever au Chef la responsabilité d’apprécier, avec les risques inhérents à sa fonction et à sa mission, le choix du moment de bénéficier de conseils, avant ou après une réunion du parti, surtout à la veille de grandes assemblées préparatoires d’importantes décisions dont la mise en œuvre conditionnera l’avenir du Parti. Une fois n’est pas coutume. Et dans le cadre d’une réunion dont la préparation a pris en compte des avis à un niveau très élargi, le Chef et le Bureau politique doivent prendre leurs responsabilités.
Pr KOBY Assa Théophile
Secrétaire National chargé des Etudes et Prospectives du PDCI-RDA