BLÉ GOUDÉ ARRÊTÉ HIER AU GHANA : COMMENT A-T-IL ÉTÉ ENLEVÉ ? QUI EST LE COMMANDO ? LA HAINE DE OUATTARA

L’arrestation de Charles Blé Goudé, président du Cojep, hier jeudi 17 janvier à son domicile d’Accra-Tema s’est répandue comme une trainée de poudre. L’onde de choc s’est propagée dans le monde entier, relayée par tous grands les médias africains et européens. Selon nos sources, il a été arrêté vers 9H à son domicile d’Accra à Tema avec son chauffeur et en présence de son domestique.
L’enlèvement de Blé Goudé s’est fait par un Commando de huit (8) personnes lourdement armés et arrivés sur les lieux à bord de deux véhicules 4x4. Ces derniers parlaient anglais et français. Leurs véhicules 4x4, selon nos sources, portaient des plaques d’immatriculation ivoiriennes.
Une fois face au préqsident du Cojep, le Commando lui intime l’ordre de les suivre, lui et son chauffeur. Les deux obtempèrent sans broncher.
Le cortège démarre en trombe pour une destination inconnue. Probablement pour Abidjan car il s’agit d’un enlèvement en bonne et due forme du leader de la galaxie patriotique, afin de l’extrader sur Abidjan et le remettre aux autorités ivoiriennes, qui lui vouent une haine tenace.
La tentative d’enlèvement va échouer grâce à la vigilance du domestique de Blé Goudé, lequel donnera l’alerte à ses proches résidant en Europe. Ces derniers à leur tour informent la galaxie patriotique exilée au Ghana et les anciens dignitaires du régime de Laurent Gbagbo à Accra.

Ceux-ci informent immédiatement les autorités ghanéennes de ce qui est en train de se tramer.
Le gouvernement ghanéen réagit sans attendre, en mettant ses services de renseignements aux troupes du Commando.
Le cortège du Commando est alors intercepté par la BNI (DST) ghanéenne, et dérouté au siège de cette dernière à Accra, faisant échec à l’enlèvement de Blé Goudé.
Le Commando se présente alors aux services de renseignements ghanéens comme étant des policiers ivoiriens avec leurs collègues d’Interpol-Ghana.
La BNI décide alors de retenir Blé Goudé en détention dans ses locaux et d’ouvrir une enquête. Au moment où nous mettons sous presse, Charles Blé Goudé et son chauffeur s’y trouvent toujours. Ils n’ont donc pas encore été libéré comme on l’a entendu ici et là.
Son extradition sur Abidjan vient de se solder par un échec cuisant.
A Paris, les partisans de Charles Blé Goudé et les patriotes ivoiriens vivant en France entreprennent de se réunir en urgence, sous la houlette de Zap Krasso, président du Cojep France, pour évaluer la situation.
C’est à Paris Porte de la chapelle que la réunion a eu lieu, hier soir.
Il a été décidé l’envoi d’une importante délégation de jeunes patriotes au consulat ghanéen à Paris ce vendredi 18 janvier 2013 à 10h, pour interpeller les autorités ghanéennes sur le caractère purement politique de cette affaire. Car pour eux, Blé Goudé qui jouit d’un statut de réfugié politique tout comme ces milliers d’ivoiriens exilés au Ghana, Togo, Bénin… ne peut faire l’objet d’une extradition ni en Côte d’Ivoire, ni à la CPI.

La haine viscérale que lui voue le chef de l’Etat ivoirien Alassane Dramane Ouattara, vient une fois de plus d’éclater au grand jour.
La politique de vengeance et de division prônée par le régime d’Abidjan contre les partisans de Laurent Gbagbo, continue donc de battre son plein.
A cause de cette politique, la réconciliation nationale est aujourd’hui au point mort. Le pays va très mal et les ivoiriens plus que jamais divisés.
Dommage pour un pays comme la Côte d’Ivoire où seule la réconciliation nationale paraît aujourd’hui comme la seule voie pour sortir le pays de la grave crise dans laquelle il est actuellement plongé.
Dans ces conditions, on doute fort que le dialogue gouvernement-opposition, qui a lieu en ce moment, soit franc et sincère.
Une alternative à la politique actuelle du gouvernement Ouattara, qui a fait de la vengeance son cheval de bataille, nous paraît plus que jamais nécessaire.

Amangoua Jonas,
Correspondant au Ghana, avec Mireille (Mimi) Kouamé