Bilan du 1er tour de l`élection présidentielle / Laurent Gbagbo (candidat de Lmp) : “Je n`ai jamais dit que Ouattara est candidat étranger”
Le 10 novembre 2010 par le Nouveau Réveil - Laurent Gbagbo, candidat de LMP, a animé une conférence de presse à son Qg de campagne, sis à la Riviéra-Attoban pour redonner courage à
Le 10 novembre 2010 par le Nouveau Réveil - Laurent Gbagbo, candidat de LMP, a animé une conférence de presse à son Qg de campagne, sis à la Riviéra-Attoban pour redonner courage à
ses militants devant leur tristesse, selon lui, " parce qu'ils pensaient qu'on allait gagner au 1er tour ". C'est dans cette perspective qu'il a voulu d'entrée clarifier les choses : " Il y en a qui étaient tristes parce qu'ils pensaient qu'on allait gagner au 1er tour. Mais, moi, je ne vous ai jamais dit qu'on allait gagner au 1er tour. Je vous ai toujours dit qu'on allait gagner ". Il a ajouté que l'essentiel est qu'il est en tête. D'ailleurs, il a affirmé avec un brin de satisfaction qu'il est " le seul à avoir un électorat véritablement national ". Quant à ses adversaires, il a dit les avoir " confinés dans des électorats tribaux et ethniques ". C'est pourquoi, il s'est dit étonné que ses partisans " rechignent au labeur ". Car, de son avis, le défi est de poursuivre dans la voie de la conquête des zones qui n'ont pas voté pour lui : " Le serpent n'est pas encore mort. Tant que le serpent n'est pas mort, il ne faut pas laisser tomber le bâton pour ne pas être surpris ". Au cours de son intervention, Laurent Gbagbo a beaucoup parlé de son adversaire au 2e tour de l'élection présidentielle par dose homéopathique et tenté de le disqualifier. Au point où le journaliste de Reuters lui a posé la question sur la motivation qu'il a à qualifier son adversaire Alassane Dramane Ouattara de " candidat étranger ". Laurent Gbagbo a promptement réagi pour dire qu'il "n'a jamais dit que Ouattara est un candidat étranger." Il a donc rectifié les choses pour que tout soit clair pour tout le monde, pour ne laisser aucune ambiguïté. Pour lui, il y a une grande différence entre candidat étranger et candidat de l'étranger : " J'ai dit que ce sont des candidats de l'étranger. Il y a une très grande différence. Par exemple, à peine a-t-on proclamé les résultats que, Ouattara, on lui envoie un avion et il s'en va à Dakar. Ça, c'est un candidat de l'étranger et aujourd'hui (hier, Ndlr) au moment où je vous parle, il est à Ouagadougou ". Et d'ajouter pour être plus clair : " Il ne faut pas dire n'importe quoi parce que ce que vous dites a une histoire en Côte d'Ivoire. Et ce n'est pas moi qui l'ai dit et je ne le dirai jamais puisque c'est moi qui ai signé le papier pour que Ouattara soit candidat. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ". A propos des agressions post-électorales sur les Baoulé dans son fief, Laurent Gbagbo a tout nié en bloc. Il a même menacé ceux qui distillent ce qu'il a appelé " rumeurs malveillantes ". Selon lui, aucun Baoulé n'a été frappé : " Je voudrais dire ici solennellement qu'aucun Baoulé, dans aucune région, n'a même été frappé avec un coup de poing. Je voudrais dire ici solennellement qu'aucun Baoulé n'a été frappé avec un instrument contondant, qu'aucun Baoulé n'a été frappé avec une machette. Il y a eu des heurts, des joutes verbales. Mais, où il n'y a pas de joutes verbales, même dans les foyers ? " Il est juste revenu sur des cas jugés mineurs à Banfla, village de Bouaflé où " une ribambelle de femmes et d'enfants s'est déplacée en ville parce qu'il y a eu des mots d'intimidation des jeunes du village ". Pour Laurent Gbagbo, c'est juste par peur qu'ils se sont déplacés. A Issia, " des jeunes se sont engueulés ", pas plus. A Lakota, c'est une banale affaire de moto arrachée à un chef Baoulé qui lui a été remise par la suite. Il a reconnu cependant que dans un village de Daloa, " N'Guessan Konan a été blessé et conduit au Chr de Daloa pour des soins ". Pour lui, ce sont des individus qui veulent enflammer le pays qui font circuler ce type de rumeurs. Il s'est donc voulu ferme : " Dès demain (aujourd'hui, Ndlr), je donnerai l'ordre à la gendarmerie tout entière pour rechercher, poursuivre, arrêter et juger ceux qui veulent embraser la Côte d'Ivoire par des rumeurs les plus fantaisistes ". Pour le reste, il a mis tous les ratés de son mandat sur le compte de la guerre. : " Le combat n'est pas terminé. Beaucoup d'Ivoiriens n'ont pas de travail et les entreprises ont fermé ou délocalisé à cause de la guerre " a-t-il affirmé avant de lancer à ses partisans : " Je ne comprends pas la timidité de mes amis. Allez leur dire qu'ils nous ont fait la guerre. Ils ont appauvri la Côte d'Ivoire ". Il a enfin minimisé l'appel du Rhdp à voter Ouattara parce que pour lui, les partisans de Bédié ont intérêt " à voter pour celui qui l'a fait revenir d'exil plutôt que celui qui l'a fait partir en exil ". Quant à l'accord du Rhdp, il a trouvé cela normal : " Ce n'est pas nouveau puisqu'ayant signé un accord. C'est normal ". Enfin, en réponse à l'affaire "Ado-Wade", il dit exactement ceci : " J'ai dit qu'il faut qu'on nous respecte, que n'importe qui ne peut venir jouer dans notre maison ".
François Konan