Bernard DOZA, Journaliste-écrivain et homme politique: Hommage aux résistants ivoiriens morts au combat ou partis en exil

Le 07 décembre 2012 par Correspondance particulière - La bataille d‘Abidjan.

Dans l’histoire des peuples libres, ceux qu’on appelle les combattants de la liberté sont les volontaires pour la résistance qui prennent les armes, lorsque dans un pays envahi par l’étranger, le destin du peuple autochtone est en péril.

Bernard DOZA, Journaliste-écrivain et homme politique ivoirien.

Le 07 décembre 2012 par Correspondance particulière - La bataille d‘Abidjan.

Dans l’histoire des peuples libres, ceux qu’on appelle les combattants de la liberté sont les volontaires pour la résistance qui prennent les armes, lorsque dans un pays envahi par l’étranger, le destin du peuple autochtone est en péril.

A la veille d‘un nouveau printemps pour la liberté du peuple de Côte-d‘Ivoire, j’écris ces lignes en l’honneur des résistants, morts où partis en exil.
Et surtout à ceux des héros morts au combat (entre le 27 mars et le 11 avril 2011), au cours des affrontements farouches qui ont opposé les résistants aux armées étrangères, sous le bombardements intensif des hélicoptères français.

Je salue ici la mémoire du grand combattant de la liberté ‘’Maguy le Tocard‘’, qui a vaillamment combattu l’ennemi avec ses 1600 hommes.
C’était un jeune parolier de la Sorbonne d‘Abidjan, devenu chef de guerre pour la défense de la patrie.
Mort en juillet 2011 à la suite des graves blessures causées par les soldats d’Ibrahim Coulibaly dit (IB), Maguy le Tocard a d’abord été exhibé dans des spots publicitaires par la télévision de la dictature-Ouattara, comme le symbole de la reddition des combattants pro-Gbagbo.

En Côte-D’ivoire, les patriotes se sont portés volontaires pour le combat de la libération dès 2002, lorsque les légions de la revendication du nord ont délité le combat pacifique pour la démocratie qui a commencé depuis 1980 contre le parti unique, vers la violence armée le 19 septembre.
Une violence inouïe qui a fait 1300 morts en une demi-journée sur l‘ensemble du territoire ivoirien par des mercenaires, soldats, porteurs d’une cause sectaire, venus pour tuer de sang froid.
L’instrumentalisation de la violence aveugle, non pour la libération du peuple ivoirien (dans son intégralité du joug néocolonial), mais pour l’affirmation identitaire d’une ethnie, d’une région, au profit d‘un homme politique douteux, à posé les jalons définitifs de la déchirure nationale, contre le vivre ensemble .

C’est pour cela qu’en 2011, ce que les médias internationaux ont appelé la crise postélectorale en Côte-d‘Ivoire pour mieux installer l’imposture Ouattara, dans l‘inconscient collectif du petit peuple européen, a été un grand test pour le combat de la libération nationale.
Car la crise postélectorale d‘Abidjan a permis le premier véritable affrontement sur le continent noir, d’une armée occidentale appuyée de supplétifs locaux(FRCI et ECOMOG) contre des patriotes insurgés venant d’un peuple africain, désormais déterminé à se défendre fusil à la main contre la volonté affirmée de l‘impérialisme international.

C’est pour cela que le « final » de la bataille d’Abidjan, qui avait débuté en novembre 2004 par les premiers tirs de l‘armée française sur le peuple ivoirien devant l‘hôtel Ivoire, fut le lieu d’un combat terrible ( pendant un mois) dans l‘après 11 avril, dès l‘arrestation de Laurent Gbagbo.

Tout a commencé lorsque le bombardements des avions français qui surviennent à la surprise générale le 27 mars 2011 sur les sites militaires de l’armée ivoirienne, démasquent et provoquent la fuite des officiers supérieurs et met fin à la comédie de la résistance chantée par des barons de la refondation et par certains leaders patriotes, qui affirmaient « être prêt à mourir pour Gbagbo » .

C’est dans ce climat de fuite généralisée que naît la « nouvelle armée de libération de la Côte d’Ivoire », dont les soldats affirment sur les écrans de la télévision ivoirienne assiégée par les pro-Ouattara ceci: ‘’Nos supérieurs nous ont abandonnés‘’. Ce sont des militaires volontaires, civils, étudiants patriotes, des nationalistes de tout bords, qui ont refusé de fuir le combat, pour mourir les armes à la main.

Ils se sont battus autour de la télévision nationale, où le chef rebelle Guillaume Soro, qui venait d’être reconduit dans ses fonctions de premier ministre par Alassane Ouattara, (lui rajoutant le poste de ministre de la défense), redevient chef de guerre en troquant le costume pour le treillis militaire, pour diriger lui-même la prise de la télévision.
Et finalement, c’est dans la violence des bombardements que le signal de l’émetteur de la télévision nationale est coupé. Alors le combat se déplace à Yopougon.

Dans le dernier bastion de la résistance, le ballet des hélicoptères franco-onussien, qui tirent des balles explosives sur les insurgés est assourdissant. Ensuite vont suivre les corps à corps des résistants contre les militaires étrangers. Ce sont des soldats de la légion française, armés de haches et de couteaux à doubles tranchants. Beaucoup de légionnaires sont restés sur le pavé de yopougon, tués par de jeunes garçons armés, déterminés à défendre leur pays.

Dans cette guerre imposée par Alassane Ouattara, il ya eu plus dix mille morts au sol, entre l’ouest de la Côte d’Ivoire où Guillaume Soro et ses hommes ont commencé la marche de la victoire sur le régime de Gbagbo, en massacrant femmes et enfants, et Abidjan où la bataille contre les résistants de Yopougon, s’est arrêtée par le manque de munitions des combattants de la liberté.
10 mille morts pour installer un président de la république au pouvoir. C’est le chiffre véritable.
Car le chiffre de trois milles morts servi par Alassane Ouattara aux médias européens, est celui que Maurice Kakou Guikahué du PDCI à donné (en précisant qu’il s’agit bien des militants du RHDP) au cours d’un point de presse.
Aux combattants de la liberté qui n’ont pas fui la Côte-d’Ivoire assiégée par les tirs des hélicoptères et les obus, je rend un grand hommage.
Surtout, pour l’amour du pays qu’ils ont montré dans la résistance (qui a duré un mois).

Aujourd’hui à l’orée d’un nouveau printemps de la résistance, je salue les combattants par leurs codes d‘identification:
Le Cdt Yokoyoko (alias Papa roméo) Le Cdt Zagbayou, Zeguen, Capo chef Bino, le Cdt Eko, Kamel Abayomi, Gbizré capo, ComZone Koutouan Blétiokloè, KoKolédjà, Silencieux, Virus, Macdog, Sergent Côte-d’Ivoire, Senateur, Pkm, A52, Delta, CP1-Côte-d’Ivoire, Hôtel, la mère Colette, PC, Vectho-Côte-d‘Ivoire, Rougeot Marie-claire(aliasgrakoi), Rougeot Jumeaux, Rougeot koré, Junior Gbagbo, Dragonba, Gbotou, Bauer, Ayèrè-toujours, le prophète, Cyclone, Cdt Tchang, Gademè, Cdt Gbagbamlin, Petit Konan, Ousmane, Mougoudja, Zélor, Denco, Carin, Anaconda, Parrain, Brico-Côte-d’Ivoire, Charlie-Bravo, Gbeuliakou, Michant, Dadis, Rafale, Freeman, Aquelle heure, Kolo Didier, Robot, Bobby, Esprit, Dro, Coq à petits zo(alias Zagoté) Le saint, Mourihno, Sakmo, et à tout ceux dont on a pas cité les noms.….

Je rends gloire à ceux qui sont tombés au front, dans l‘enfer d‘Abidjan, les armes à la main, ce sont: Le Cdt Bogota, Gnérin Dadouè, Andimélo, koko, Maguy le Tocard, Zoulou, K.Charles, Petit Piment, Zoulou Zeguedoua, Gbagbadè…..,

Aux soldats présents, il faut dire que le combat pour la libération de la Côte-d’Ivoire n’est pas terminé. C’est une bataille qui est momentanément perdue, mais pas la cause encore moins le combat ou la guerre.
Et pour cela, il faut que le moral reste haut.
Car toute l‘Afrique nous regarde, le monde entier regarde, les combattants de notre pays qui ont su dire non en 2011.
Depuis la guerre de libération de l’Algérie, aucun pays de l’Afrique noire francophone n’a jamais essayé de se libérer les armes à la main des entraves de la colonisation et de la néo-colonisation.
Alors l’Afrique noire francophone entière, se pose aujourd’hui des questions: « la libération des griffes de la colonisation, passera-t-elle par les nationalistes insurgés de Côte-d’Ivoire? ».
C’est à nous de répondre pour la continuité de la bataille, où de nous refugier dans la défaite. Le défi sera relevé.

Bernard DOZA, journaliste-écrivain, en retrait à Cotonou(Benin)