Bangolo / Dépôt volontaire d’armes à l’Ouest : L’opération piétine

Publié le vendredi 22 juin 2012 | L'intelligent d'Abidjan - Malgré les propos rassurants du Commissaire Principal Léon Djokouehi de la ComNat-ALPC (commission nationale de lutte contre la prolifération des

Cérémonie de DDR des milices pro-Ouattara.

Publié le vendredi 22 juin 2012 | L'intelligent d'Abidjan - Malgré les propos rassurants du Commissaire Principal Léon Djokouehi de la ComNat-ALPC (commission nationale de lutte contre la prolifération des

armes légères et de petits calibres) et de l’officier DDR, Pierrot Mutombé Daie de l’ONUCI, la récolte d’armes à Bangolo a été maigre. Contrairement à l’étape de Danané où des milliers de munitions et armes ont été déposées les 15 et 16 juin 2012. Le jeudi 21 juin 2012, les populations de Bangolo n’ont pas exprimé un grand enthousiasme lors de la séance de dépôt volontaire d’armes organisée par l’Etat de Côte d’Ivoire et ses partenaires. Seulement 2 armes (1 kalach, 1 calibre 12) et une quinzaine de munitions ont été réceptionnées dans cette zone considérée comme une poudrière.

Les raisons évoquées par des ressortissants de la ville sont nombreuses. Selon Tegnet Jeanne, fille de la localité et présidente d’une ONG féminine, il faut comprendre que la méfiance entre la population et les autorités militaires est l’une des raisons de cet échec. «Aussi, a-t-elle indiqué, que plusieurs phases de désarmement ont eu lieu ici par le passé et les déposants avaient été trahis par des discours sans lendemain.» Quant au chef du canton Zibiao, Gouhé Patrice, il a déclaré que l’Etat ne connaît pas encore le point sensible de ses ex-combattants.

«Au delà des discours, les jeunes ne sont pas rassurés. C’est nous qui les connaissons et savons qui a des armes. Mais en nous excluant du processus, c`est peine perdue», a lâché Gouhé Patrice. Quelques jeunes autochtones rencontrés sur place ont exigé des préalables : «Il faut que les dozo soient désarmés d’abord». Et pourtant, Fofana Lassina, préfet du département et Doué Noguess, président des jeunes de Bangolo avaient emboîté le pas au maire résident, Kohou Georges, en encourageant et en rassurant l’assistance qu’il n’y aura pas de représailles contre les déposants volontaires d’armes. Face à la réticence, le Commissaire Djokouehi a relativisé le couac : «C’est une étape de sensibilisation. Vous verrez qu’après quelques jours, plusieurs personnes viendront se débarrasser de leurs armes, comme ce fut le cas à Guiglo, San-Pedro et ailleurs». Après Danané, Guiglo et Bangolo, force est de constater que la région du Guémon peine à obtenir la confiance des autorités. La ComNat-ALPC déposera ses valises à Gagnoa les 25 et 26 juin prochains.

Bayo Lynx, correspondant