Augmentation des prix du gaz butane et du super : « Le Patriote » enfonce Ouattara

Publié le samedi 5 janvier 2013 | Notre Voie - « La parole est d’argent, le silence d’or ».

Ce dicton, le quotidien “Le Patriote”, proche du Rdr, parti d’Alassane Ouattara, aurait pu se l’approprier après l’augmentation des prix du gaz butane et du super. Mais non ! Le confrère, proche du régime, a choisi de justifier l’injustifiable.
En effet, dans un article qui frise le mépris pour la souffrance des Ivoiriens, ce quotidien a tenté vainement de faire endosser l’augmentation des prix de ces produits de grande consommation au régime du président Gbagbo. « Gouverner c’est prévoir. Le gouvernement du président Alassane Ouattara ne veut pas que les populations ivoiriennes soient à payer continuellement les dysfonctionnements de l’ancien régime qui, 10 années durant, a plongé le secteur de l’énergie dans le noir, avec son corollaire de délestage. Et l’on se rappelle bien que pendant cette période, il n’y a pas eu de renouvellement du parc électrique, aucune réhabilitation de lignes électriques. L’énergie précédant le développement, le gouvernement ivoirien est donc décidé à mettre un point d’honneur au rétablissement de l’équilibre financier du secteur énergétique dont le déficit est évalué à 200 milliards FCFA », peut-on lire dans l’article du Patriote.
Si ce n’est de la moquerie, ça en a tout l’air. Parce qu’on ne peut pas comprendre cela du porte-voix du régime, qui avait suffisamment relayé la déclaration du RDR, aujourd’hui au pouvoir, suite à la décision d’augmentation des prix du gaz butane et du carburant par le régime Gbagbo. A l’époque, le parti d’Alassane Ouattara, avait qualifié cette mesure d’ « acte de mépris » et proposait : « une réduction des prélèvements de l’Etat, l’optimisation de la structure des prix par ajustement du niveau de péréquation transport, de la vérification des montants collectés et mise en œuvre des excédents collectés au titre de la Péréquation transport, de la suppression du prélèvement pour Stock de Sécurité, d’un audit urgent des fonds collectés par la Gestoci au titre des stocks de sécurité, de l’utilisation de ces fonds et de la mission et du statut de cette entreprise et de la mise en œuvre des importants excédents financiers constitués grâce à la part ivoirienne dans les revenus d’exportation de pétrole brut, estimés à 90 000 barils/jour en moyenne en 2006, et à 100 000 Barils/jour en moyenne en 2007, chiffres confirmés par les institutions financières internationales, par les grands centres mondiaux de l’économie pétrolière et par tous les experts ». Aujourd’hui, les Ivoiriens sont à se demander pourquoi le régime Ouattara n’a pas choisi d’appliquer ses propres propositions « de simple bon sens » et a opté pour une augmentation de prix au moment même où « l’argent ne circule pas, mais il travaille ». C’est sur ce terrain qu’on attendait le confrère. Mais il a préféré se lancer dans un labyrinthe d’explications dans lequel lui-même ne s’en sort pas.
Cependant, l’article a ceci d’avantageux qu’il dégage une nette différence entre l’ex-régime ivoirien et celui de Ouattara.
En effet, il explique que « pour des raisons sociales, l’Etat a décidé de procéder à un blocage des prix à la pompe malgré la hausse tendancieuse du prix du pétrole brut sur le marché international depuis environ 10 ans». Passons sous silence le raccourci que prend le confrère pour faire croire que le FPI est à la base des difficultés de la SIR pour ne mentionner que sa démonstration qui révèle le visage humain de l’ex-régime. Oui, Laurent Gbagbo avait choisi de subventionner le secteur plutôt que de faire supporter une augmentation supplémentaire aux Ivoiriens. Il l’a fait, dans un contexte où la Côte d’Ivoire ne fonctionnait qu’avec les revenus de la moitié du pays. Contrairement à Alassane Ouattara qui fait fi des difficultés des Ivoiriens et augmente les prix au moment où la population est déjà très éprouvée par la cherté de la vie.
Autre révélation du confrère, cette décision a été prise sur recommandation des bailleurs de fonds qui ne connaissent pas forcément les souffrances des Ivoiriens ou qui les ignorent volontairement. On aura tous compris. En fait, cette décision n’a pas été prise pour réparer, comme veut le faire confrère, un quelconque tort causé aux Ivoiriens. La vérité est qu’Alassane Ouattara a décidé de suivre les recommandations des bailleurs de fonds au mépris des intérêts de la population, simplement parce qu’il veut rester dans leurs bonnes grâces. Il le démontre toujours, l’actuel chef de l’Etat ne peut gouverner sans l’extérieur. Et, en agissant ainsi, il donne une fois de plus raison à Laurent Gbagbo qui affirmait qu’il était le candidat de l’étranger.
En définitive, la sagesse aurait voulu que le confrère se taise s’il ne pouvait compatir aux souffrances des Ivoiriens. Mais il a choisi de se discréditer en se cherchant un bouc-émissaire : le régime Gbagbo. Mais, personne n’est dupe. On n’aura tous compris que, comme celui qui se noie balance les bras en quête d’un quelconque soutien, « Le Patriote » tente de blanchir le régime Ouattara. Mais, l’exercice est difficile. Et le confrère patauge dans tous les sens sans pouvoir expliquer cette mesure impopulaire. Pourtant, il aurait fallu tout simplement se taire. Parce que quand Laurent Gbagbo arrivait au pouvoir par les urnes, le secteur du pétrole traînait aussi des déficits colossaux. Mais il a choisi de ne pas faire souffrir son peuple et gérer la situation. C’est cela un chef.

Koné Modeste