Auditionnée mercredi dernier à Odienné Simone Gbagbo : 3h 30 mn de vérité

Publié le vendredi 16 novembre 2012 | Notre Voie - Contrairement à ce que certains médias ont écrit, c’est le mercredi 14 novembre 2012 que l’audition de Mme Simone Ehivet Gbagbo s’est tenue.

SIMONE EHIVET GBAGBO autour des anciennes premières dames de Côte d'Ivoire, qu'elle n'hésitait pas à honorer.

Publié le vendredi 16 novembre 2012 | Notre Voie - Contrairement à ce que certains médias ont écrit, c’est le mercredi 14 novembre 2012 que l’audition de Mme Simone Ehivet Gbagbo s’est tenue.

Détenue au secret à Odienné, nord ouest du pays, depuis 19 mois par le régime Ouattara, l’ex-Première dame a été entendue, pour la première fois, par la Justice ivoirienne. L’audition conduite par le juge d’instruction, Koné Mamadou, en charge du 10ème cabinet d’instruction du Tribunal de 1ère Instance d’Abidjan-Plateau, a duré, selon des sources judiciaires, de 10h30mn à 14h. En présence de Me Ange-Rodrigue Dadjé, l’un des avocats de Mme Gbagbo, qui n’est cependant pas en charge du dossier, a-t-on appris de sources crédibles. Curieusement, c’est lui que le cabinet du juge Koné Mamadou a informé de l’audition de Mme Gbagbo. Se gardant de saisir les avocats de l’ex-Première dame véritablement engagés dans le dossier. S’agit-il d’une erreur du greffe du 10ème cabinet d’instruction ou d’un piège tendue à Me Dadjé, en liberté provisoire après une détention arbitraire à la Dst puis à la Maca ? Nul ne le sait. Cependant, c’est en sa présence que Mme Simone Gbagbo a été entendue par le juge d’instruction relativement à l’inculpation de « génocide et crimes de sang » durant la crise postélectorale. Les avocats de Mme Gbagbo en charge du dossier dont Me Ciré Clédor Ly n’ont pas été informés par le 10ème cabinet d’instruction pour la tenue de cette audition initialement prévue pour le lundi 12 novembre dernier. Mme Gbagbo est apparue sereine durant l’interrogatoire, rapportent des sources sur place. Vérité et sérénité ont été ses atouts face à une procédure visiblement menée dans la précipitation par la Justice ivoirienne enfermée dans une partialité sans nom sous Ouattara. « Il y a une confusion dans tout ça. On nous avait dit que c’est le procureur Simplice Kouadio Koffi qui devrait se rendre à Odienné pour une enquête préliminaire relativement à l’inculpation de notre cliente pour génocide. Contre toute attente, nous apprenons qu’il y a une audition conduite par le juge Koné Mamadou. Nous n’avons pas été convoqués à cette audition pour assister notre cliente. Pour le respect des droits de Mme Gbagbo, on devrait convoquer ses avocats », soutient Me Ciré Clédor Ly. Avant d’ajouter : «l’ex-Première dame est poursuivie sur la base de tout le code pénal ivoirien. C’est inadmissible ». Comme on peut le constater Simone Gbagbo est victime de la Justice des vainqueurs qui a cours depuis l’installation au pouvoir d’Alassane Ouattara.

Didier Depry