ATTAQUE ARMÉE: DES FRCI MÉCONTENTS ASSIÈGENT LA VILLE. LE CHEF DE GUERRE FOFIE DANS LE VISEUR
Le 04 février 2013 par SOIR INFO - BRUITS DE BOTTES A KORHOGO.
Les rumeurs d’attaques de la prison civile, des corridors et de la sous-préfecture, qui se sont doublées, hier vendredi 1er mars 2013, de l’occupation de la préfecture de Korhogo par un groupe d’ex-combattants mécontents, ont fait réagir le commandant Fofié Kouakou Martin commandant du 4e bataillon d’infanterie.
Il a sévèrement mis en garde les « révoltés ». « Intéressez-vous aux propositions qui vous sont faites, chacun est libre de manifester mais si cela doit mettre en cause la sureté de l’Etat, je suis militaire, d’autres sont des gendarmes, alors nous allons prendre nos responsabilités… », a-t-il averti.
La préfecture de Korhogo, capitale du district des Savanes au nord de la Côte d’Ivoire a été assiégée hier pendant de longues heures, par des démobilises (ex- combattants) venus massivement manifester leur mécontentement. Ils ont demandé à rencontrer le préfet Daouda Ouattara préfet du département de Korhogo et préfet de la région du « Poro » pour lui « cracher » leur exaspération. Ces ex-combattants ont réclamé l’amélioration de leurs conditions de vie. Une délégation de ces soldats mécontents, a été reçue par le représentant local du gouvernement dans la salle de réunion. Le préfet avait donc à ses côtés, le commandant de la 4e région militaire, le colonel Fofana Lacina, celui du 4ème bataillon d’infanterie, Fofié Kouakou Martin, le capitaine Tchéa représentant le commandant de la 4e Légion de la gendarmerie nationale, le colonel Murphy de l’Onuci et le Député de Soro Kanigui Mamadou.
Le dernier cité est l’ex délégué général des Forces nouvelles et ex responsable du bureau des démobilises de Korhogo … Les démobilisés à travers leurs porte-parole, ont fait savoir qu’ils sont oubliés dans le recrutement prévus dans les corps de la Douane, des Gardes pénitentiaires, des Eaux et forêts…, et que ces recrutements, ont-ils dénoncé, continuent de se faire au sud… Selon l’ancien délégué général des Forces nouvelles, le député Soro Kanigui Mamadou qui a nommément cité l’un des démobilisés qui serait à la base de l’organisation de la manifestation.
Une rumeur de détournement de l’argent destiné aux démobilisés et qui serait bloqué dans un établissement financier de la place, a davantage enfler la colère des démobilisés. « Une information » que l’un des leurs a dit avoir « lu » sur Internet.
En réalité, il s’agissait d’un article de presse publié en 2010 lors du paiement des primes à ces démobilisés …, a expliqué l’ancien délégué des Forces nouvelles. Soro Kanigui Mamadou a toutefois précisé que le Président de la République a dissout le Pnrr au profit de l’Addr pour une bonne gestion des dossiers des démobilisés. Le commandant Fofié Kouakou Martin prenant la parole, a indiqué qu’il y a trois catégories d’ex-combattants. « D’abord, ceux qui ignorent ce qui se passe, ceux qui observent ce qui se passe et ceux qui sont auteurs de ce qui se passe et qui nourrissent l’ambition de prendre les armes », a-t-il classifié. « Il y a près de 32000 démobilisés dans la région et c’est seulement un groupuscule qui se manifeste », a-t-il regretté.
Le commandant du 4e bataillon d’infanterie a fait une mise en garde aux ex-combattants, dont certains menacent « d’attaquer certains sites et envisagent l’élimination physique de personnalités dont lui-même ». « Intéressez-vous aux propositions qui vous sont faites, chacun est libre de manifester. Mais, si cela doit mettre en cause la dureté de l’Etat, je suis militaire, d’autres sont des gendarmes, alors nous allons prendre nos responsabilités. », s’est emporté Fofié Kouakou, visiblement, à bout de nerfs.
Le commandant de la 4eme région militaire, le colonel Fofana Lacina s’est dit surpris de la réaction des démobilisés dont 500 sont logés sur le site du camp militaire, précisant que des rencontrent ont lieu tous les lundis et vendredis. « Ce vendredi matin 1er mars 2013 (hier, Ndlr), ils ne m’ont rien dit pendant et après la rencontre », a-t-il déploré. Il est également revenu avec précision sur les rumeurs d’attaque de la prison civile, la sous-préfecture et les corridors .
Avant de conseiller aux démobilisés mécontents de s’éloigner de tels agissements «j’attends de vous une collaboration franche », a indiqué le colonel Fofana. Le préfet Daouda Ouattara a fait savoir aux démobilisés que le quota de Korhogo est respecté. « Observez la patience, l’ordre et le respect des règles, et ne pas surtout vous croire pour des oubliés », a-t-il rassuré.
Aly OUATTARA
Correspondant régional
NB: Le titre est de la rédaction.