ASSOA ADOU: "La Coordination FPI en exil dénonce avec vigueur la politique et les déclarations tribalistes de M. Ouattara, qui sont indignes d’un président"
Le 07 février 2012 par IvoireBusiness – COMMUNIQUE DE LA COORDINATION DU FPI EN EXIL
Le 07 février 2012 par IvoireBusiness – COMMUNIQUE DE LA COORDINATION DU FPI EN EXIL
En visite officielle chez son parrain Sarkozy en France, M. Alassane Ouattara a trouvé l’occasion de justifier ses nominations tribales à la tête de l’Etat ivoirien. De Félix Houphouët-Boigny à Laurent Gbagbo, en passant par Bédié et Robert Guéi, Ouattara est le seul chef de l’Etat ivoirien à reconnaître publiquement ses dérapages tribaux. Dans le document qui suit, la Coordination des militants FPI en exil dénonce la «destruction de la Nation ivoirienne» par Ouattara, comme Hitler l’a fait au profit de la race aryenne en Allemagne. «Attention, danger !», prévient la Coordination.
Lors de sa visite d’Etat en France du 25 au 27 janvier 2012, répondant à une question du journal l’Express sur les griefs ethnocentriques récurrents reprochés à son régime, M. Ouattara a fait la déclaration suivante:
"Il s'agit d'un simple rattrapage. Sous Gbagbo, les communautés du Nord, soit 40 % de la population, étaient exclues des postes de responsabilité.
S'agissant des hauts cadres de l'armée, j'ai eu à négocier avec les officiers des ex-Forces nouvelles (FN, ancienne rébellion nordiste), qui voulaient tous les postes. Et j'ai réussi à imposer cet équilibre dans la hiérarchie militaire, jusqu'au niveau de commandant : le n° 1 issu des FN, flanqué d'un n° 2 venu de l'ancienne armée régulière. Tous grades confondus ; il y a 12 % de nordistes dans la police, 15 % dans la gendarmerie et 40 % environ dans l'armée... Sur ce terrain-là, on ne peut rien me reprocher".
En 1991, parait une charte nordiste anonyme intitulée «Le Grand Nord en marche», largement diffusée sous forme de tract, puis reprise en tant qu’extraits dans différents journaux. Elle se prononce, dès sa première page, pour un «Grand Nord uni, fort, crédible, partenaire à part entière et arbitres des situations futures». Et la charte du Nord de préciser : «Faire bloc autour d’Alassane avait été notre intention première. Celle-ci date de 1989, comme l’atteste l’en-tête de ce document, alors qu’Alassane n’était encore que le président d’un Comité interministériel.»
En 1999, avant les élections présidentielles et lors d’un séjour en France, M. Ouattara indique que sa candidature aux élections présidentielles est récusée parce qu’il est du Nord et musulman. La charte nordiste constitue sans doute le début d’une mobilisation politique sur des bases essentiellement régionalistes et ethniques, que le RDR, puis la rébellion du MPCI, sauront utiliser en vue de peser toujours plus fortement sur la politique ivoirienne et conquérir le pouvoir. Elle a aussi contribué, avec les déclarations de M. Ouattara, à une division de plus en plus profonde du pays et de la population entre «nordistes» et «sudistes», entre musulmans et non-musulmans, entre Dioula et non Dioula. Après avoir décrié «l’ivoirité» conçue et diffusée par son adversaire devenu partenaire, M. Henri Konan Bédié, M. Ouattara défie son partenaire et les autres groupes ethniques en faisant la promotion du tribalisme nordiste. Après avoir fortement instrumentalisé les Nordistes pour conquérir le pouvoir d’Etat, M. Ouattara qui a dénoncé le danger de l’instrumentalisation de l’ivoirité de M. Bédié, a décidé de plonger la Côte d’Ivoire dans une autre crise identitaire en affichant clairement ses ambitions ethniques et en invitant implicitement les autres groupes à s’inscrire dans la logique empruntée par le couple RDR-MPCI. Le but inavoué est certainement de finaliser sa logique génocidaire des ethnies des autres régions à l’instar du génocide wè en cours pour faire passer le pourcentage de la population du Nord de 20% de la population totale selon le dernier recensement de la population ivoirienne de 1998 à 40% et de libérer les terres du Sud au profit des immigrants non-ayants droits étrangers après leur avoir distribué des pièces d’identité ivoiriennes.
Une nation fortement divisée, devient le tombeau de la paix. C’est pour lutter contre les effets pervers de la division introduite par l’ivoirité et promouvoir une vision féconde de notre Nation que le président Laurent Gbagbo a engagé en Côte d’Ivoire une politique pour que l’Ivoirien serve son pays indépendamment de son origine ethnique, politique et religieuse. Pour éviter le piège des partis à base tribale, il fonde son parti sur une base fortement idéologique ; ce qui a assuré sa représentation dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire comme l’atteste le résultat du premier tour de l’élection présidentielle 2010. Dans l’exercice du pouvoir, il a privilégié les appels à candidature et à des compétences aux postes stratégiques sans référence à l’ethnie, à la religion et à l’appartenance politique. Ainsi M. Charles Koffi Diby du PDCI, M. Fé Kessé de l’UDPCI aujourd’hui au RDR, M. Gnamien Konan désormais leader de parti politique ont tous été choisis par rapport à des critères objectifs indépendamment de leur appartenance politique, ethnique ou religieuse.
Ils ont respectivement dirigé pendant plusieurs années du mandat du président Gbagbo les trois principales régies financières ivoiriennes que sont la Douane, les Impôts et le Trésor public. Accuser le Président Laurent Gbagbo d’avoir exclu les ressortissants du Nord après avoir gouverné avec les partis-tribalistes du Nord comme le RDR et le MPCI pendant 8 ans et faire élire un ressortissant du Nord à la présidence de l’Assemblée nationale, en faisant de lui son dauphin constitutionnel, c’est vouloir justifier l’injustifiable, c’est-à-dire le tribalisme honteux et bien réel de M. Ouattara, en collant une image fausse au Président Gbagbo.
La construction d’une Nation à partir d’un Etat qui rassemble les composantes d’une société multiethnique, multiraciale et multi religieuse doit tendre à faire des membres de la communauté des citoyens, c'est-à-dire des personnes appartenant à un même ensemble ayant un destin commun, bénéficiant de la protection d’un Etat et ayant les mêmes droits et devoirs sans considération aucune de leur origine ethnique, politique ou religieuse. Faire autrement c’est mettre en péril la nation, c’est courir le risque de voir la société exploser et se détruire. L’expérience nazie est à cet égard instructive. L’accession au pouvoir d’Adolph Hitler après la grande crise de 1929 a permis à l’Allemagne, en trois ans, de construire plus d’usines que l’Allemagne n’en a construites en 50 ans ! Il n’a fallu aussi que 3 ans pour tout détruire car Hitler a fondé son régime sur la promotion de la race aryenne à l’exclusion de tout le reste, avec en tête l’exclusion et l’extermination des Juifs qui constituaient une force vive de l’Allemagne. En semant donc la graine de la division par l’ethnie et la religion, M. Ouattara sème ainsi la graine de la destruction de la Côte d’Ivoire.
Si les Ivoiriens n’ont pas pris au sérieux la Charte du Nord et les déclarations tribalistes et déstabilisatrices de M.Ouattara, nous avons tous vécu les conséquences en 1999 et de septembre 2002 jusqu’aujourd’hui. Nous devons donc désormais faire barrage très tôt à de tels actes et propos au risque de vivre dans l’impuissance les conséquences dramatiques de telles déclarations.
La Coordination FPI en exil dénonce avec vigueur la politique et les déclarations tribalistes de M. Ouattara, qui sont indignes d’un président de la Côte d’Ivoire garant, selon la Constitution, de l’unité nationale. Elle lance un appel aux Ivoiriens du Nord, du Sud, du Centre, de l’Est, de l’Ouest et à tous les démocrates africains pour dénoncer partout ces pratiques et propos tribalistes, pour s’opposer à la mise en place d’un régime tribal dans notre pays et pour mettre un terme à cette politique extrêmement dangereuse. Elle demande à tous de prendre conscience dès maintenant du danger que représente la politique tribaliste de M. Ouattara et de s’unir pour reconstruire l’unité de notre nation sur les fondations de la citoyenneté, de la laïcité, de la démocratie et de l’Etat de droit.
Pour la Coordination Dr. Assoa Adou, Coordonnateur et porte-parole
Depuis l`exil, Assoa Adou attaque Alassane Ouattara
Publié le mardi 7 fevrier 2012 | L'Inter
La coordination du Front populaire ivoirien (FPI) en exil a réagi hier lundi 06 février aux propos tenus par le président ivoirien, Alassane Ouattara lors de sa visite d'Etat en France du 25 au 27 janvier 2012, et justifiant la nomination des nordistes à des hauts postes de responsabilité par une volonté de faire « un simple rattrapage ». Dans une déclaration signée de son président Assoa Adou, et dont copie nous est parvenue, « la coordination du Fpi en exil dénonce avec vigueur la politique et les déclarations tribalistes de M. Ouattara », soulignant que le président de la Côte d’Ivoire doit être « garant selon la constitution, de l’unité nationale ». Aussi, Assoa Adou et ses camarades exilés lancent « un appel aux Ivoiriens du Nord, du Sud, du Centre, de l’Est, de l’Ouest et à tous les démocrates africains pour dénoncer partout ces pratiques et propos tribalistes, pour s’opposer à la mise en place d’un régime tribal dans notre pays et pour mettre un terme à cette politique extrêmement dangereuse ». La coordination du Fpi en exil invite les Ivoiriens à « s’unir pour reconstruire l’unité de notre nation sur les fondations de la citoyenneté, de la laïcité, de la démocratie et de l’Etat de droit ». Dans sa déclaration, Assoa Adou a rappelé le concept de l'ivoirité et ses effets pervers sur la cohésion sociale en Côte d'Ivoire. « Une nation fortement divisée, devient le tombeau de la paix. C’est pour lutter contre les effets pervers de la division introduite par l’ivoirité et promouvoir une vision féconde de notre Nation que le président Laurent GBAGBO a engagé en Côte d’Ivoire une politique pour que l’Ivoirien serve son pays indépendamment de son origine ethnique, politique et religieuse », lit-on dans la déclaration. Elle ajoute que pour éviter le piège des partis à base tribale, l'ancien président ivoirien a fondé son parti sur une base fortement idéologique. « Ce qui a assuré sa représentation dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire comme l’atteste le résultat du premier tour de l’élection présidentielle de 2010 ». Mieux, la déclaration rappelle que « dans l’exercice du pouvoir, il (Gbagbo) a privilégié les appels à candidature et à des compétences aux postes stratégiques sans référence à l’ethnie, à la religion et à l’appartenance politique. Ainsi M. Charles Koffi Diby du PDCI, M. Feh Kesse de l’UDPCI aujourd’hui au RDR, M. Gnamien Konan désormais leader de parti politique ont tous été choisis par rapport à des critères objectifs indépendamment de leur appartenance politique, ethnique ou religieuse ». Pour les exilés Fpi, « accuser le président Laurent GBAGBO d’avoir exclu les ressortissants du Nord après avoir gouverné avec les partis du Nord comme le RDR et le MPCI pendant 8 ans et faire élire un ressortissant du Nord à la présidence de l’Assemblée nationale, en faisant de lui son dauphin constitutionnel, c’est vouloir justifier l’injustifiable ». Assoa Adou invite donc à la construction d'une nation à partir d'un Etat qui rassemble les composantes d’une société multi-ethnique, multiraciale et multi religieuse où les citoyens bénéficient de la protection de l'Etat et ont les mêmes droits et devoirs sans considération aucune de leur origine ethnique, politique ou religieuse. « Faire autrement, c’est mettre en péril la nation, c’est courir le risque de voir la société exploser et se détruire », conclut le président de la coordination du Fpi en exil.
Hamadou ZIAO