Après le transfert de Gbagbo à la Cpi : Des actions d’envergure annoncées

Publié le lundi 5 décembre 2011 | Soir Info - Le Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd) a produit un communiqué après la réunion qu’il a tenue samedi 3 novembre 2011, suite au

transfert de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (Cpi). Nous vous proposons des extraits de la déclaration.

Conférence de presse du Fpi-Cnrd sur le perron de la présidence.

Publié le lundi 5 décembre 2011 | Soir Info - Le Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd) a produit un communiqué après la réunion qu’il a tenue samedi 3 novembre 2011, suite au

transfert de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (Cpi). Nous vous proposons des extraits de la déclaration.

« Le Conseil politique du CNRD réuni ce samedi 03 novembre sous la présidence de son Président Bernard B. DADIE a procédé à une analyse du contexte de la déportation du Président Laurent GBAGBO à la CPI à La Haye. Alors que, devant le déficit d’enthousiasme pour le dialogue politique dont souffre le régime Ouattara, qui se dit pourtant résolument engagé dans un double processus électoral et de réconciliation nationale, les nouvelles autorités, sous la pression de leurs soutiens extérieurs, viennent de déférer Laurent Gbagbo à la CPI. Un tel acte constitue à l’évidence un facteur de recul historique qui commande, de la part du CNRD, non seulement un rappel analytique des dérives oligarchiques qui hypothèquent dangereusement la survie économique, culturelle, voire spirituelle de la Côte d’Ivoire en raison des ingérences répétées de la France dans le jeu politique ivoirien, mais aussi une position ferme sur ces intrusions meurtrières et dégradantes, ainsi qu’un vibrant appel à la mobilisation pour la relance de la lutte institutionnelle, le triomphe du pluralisme politique et de l’unité dans la diversité (…).
Avec ce rappel, l’opinion nationale et internationale est désormais située sur l’environnement socio-politique qui prévaut en Côte d’Ivoire se résumant à la gouvernance par le totalitarisme.
C’est dans un tel contexte qu’il faut situer et comprendre les actions judiciaires illégales entreprises par les juridictions ivoiriennes contre le Président Laurent GBAGBO en organisant son audition le lundi 28 Novembre 2011 à Korhogo sur « les crimes économiques ». Curieusement et au mépris du droit de défense reconnu à toute personne, le mardi 29 Novembre 2011, c’est à un véritable « théâtre judicaire » que nous assistons avec la notification au Président GBAGBO d’un mandat d’arrêt international, lequel sera exécuté le même jour. Ainsi, par la seule volonté de la France, le Président Ouattara a transféré à la CPI, le Président Laurent GBAGBO en violation de la constitution et des lois ivoiriennes.
Pour le CNRD, cette autre déportation digne des temps de l’esclavage traduit avant tout une haine vengeresse nourrie par le pouvoir et ses parrains contre un homme dont la vision politique ouvre la voie à la dignité et à la conscience nationales et panafricaines. Laurent GBAGBO ne saurait et ne peut jamais être un criminel de guerre, ni un dictateur, encore moins un homme violent. Promoteur de la démocratie, il a toujours prôné la voie pacifique à travers le slogan : «asseyons-nous et discutons ». N’est-ce pas lui qui a préconisé le recomptage des voix pour résoudre pacifiquement la crise post-électorale ? N’est-ce pas lui qui a accepté l’arrivée en Côte d’Ivoire de Monsieur BRITO JOSE, médiateur de l’Union Africaine ? En réponse, on lui a servi et les Ivoiriens avec, une guerre post-électorale. Mais auparavant, c’est depuis le 19 Septembre 2002, que le régime du Président Laurent GBAGBO a été attaqué et il n’a cessé de préconiser le règlement pacifique allant d’accords en accord de paix pour finalement nommer à la tête de son gouvernement le chef de la rébellion. Oui, l’adage est bien connu « qui veut noyer son chien, l’accuse de rage ». Mais le Président Laurent GBAGBO qui tire sa force du respect scrupuleux des normes juridico-sociales et du respect du peuple, ne saurait être traité comme un vulgaire chef de guerre. Au contraire, les vrais criminels sont les rebelles et leurs différents chefs et commanditaires désormais connus.
C’est pourquoi, tout en exprimant au Président Laurent GBAGBO sa solidarité, son soutien et son indéfectible affection, le CNRD par la voie de son Président, le doyen Bernard BINLIN-DADIE:
- Condamne avec la dernière énergie ce transfèrement, forme déguisée des pratiques esclavagistes et colonialistes que l’occident n’a jamais cessé d’infliger aux Africains dignes par le biais de ses suppôts locaux. Il s’agit en réalité d’un enlèvement politique d’une personnalité gênante ;
- Lance un vibrant appel à l’ensemble de partis et mouvements membres du CNRD à prendre acte de la volonté du M. Ouattara de plomber le processus de réconciliation nationale et à en tirer les conséquences politiques et sociales qui s’imposent ;
- Appelle solennellement les démocrates ivoiriens, les femmes, les jeunes et la société civile digne à user de toutes le voies légales pour obtenir sans délai la libération définitive du Président Laurent GBAGBO et son retour en Côte d’Ivoire.
- Félicite les avocats pour le travail abattu et les encourage à persévérer dans la bataille pour le triomphe des droits et libertés démocratiques en Côte d’Ivoire;
- Exprime son soutien et sa solidarité à la famille du Président LAURENT GBAGBO.
- Demande à toutes les Ivoiriennes, à tous les Ivoiriens et à tous les démocrates, de se mobiliser comme un seul homme et de rester à l’écoute de l’annonce des différentes actions (meetings, marches et sit-in) légales programmées à cet effet.

Pour le Cnrd,
Bernard B. Dadié
Président du Conseil politique