Après l'arrivée des otages à Orly : "C'est la vie qui a gagné"
Le Monde.fr avec AFP| Les otages français libérés.
PHOTO : Arrivée à l'aéroport d'Orly de la famille Moulin-Fournier, détenue en otage pendant deux mois au Nigeria ou dans le nord du Cameroun. | AFP/KENZO TRIBOUILLARD
Au lendemain de leur libération après deux mois de captivité aux mains du groupe islamiste Boko Haram au Nigeria, la famille de sept Français, dont quatre enfants, est arrivée samedi 20 avril à l'aéroport d'Orly, où le président François Hollande est venu les accueillir. Les conditions de leur libération n'ont pas été rendues publiques et le chef de l'Etat, comme l'un des otages n'ont fait samedi matin qu'une déclaration à la presse axée sur l'émotion du retour en France.
"CHAÎNE DE SOLIDARITÉ"
"Je n'ai appris qu'hier la chaîne de solidarité en place pour notre libération, a déclaré Tanguy Moulin-Fournier. C'est très beau que la France puisse se réunir de cette manière. C'est un grand moment d'être en France." "Bienvenue ici chez vous en France. La vie c'est ce qu'il y a de plus fort, de plus beau. Et aujourd'hui c'est la vie qui a gagné", lui a dit François Hollande. "C'est la famille de la France qui est soulagée et heureuse", "c'est la joie qui nous saisit".
Avant de quitter Orly, une heure après y être arrivé, Tanguy Moulin-Fournier a parlé de son souhait de retourner vivre dès que possible au Cameroun, "un très beau pays où on se plaît beaucoup".
La famille Moulin-Fournier a voyagé à bord du Falcon du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a fait un aller-retour au Cameroun pour aller les chercher. L'appareil s'est posé à 6 heures sur le tarmac où attendaient aussi une dizaine de membres de la famille des ex-otages et une soixantaine de journalistes. Les sept anciens otages, souriants, des couvertures sur les épaules pour se protéger du froid vif du petit matin, sont descendus de l'avion et tombés immédiatement dans les bras de leurs proches, avant de s'acheminer vers le pavillon d'honneur.
PEU D'INFORMATIONS SUR LA LIBÉRATION
Les trois adultes et quatre enfants âgés de 5 à 12 ans avaient été enlevés le 19 février alors qu'il étaient en vacances dans un parc national dans l'extrême-nord du Cameroun. Paris a attribué l'enlèvement à la secte Boko Haram, très active dans le nord-est du Nigeria.
Le père, la mère et leurs quatre garçons résidaient depuis 2011 à Yaoundé, où Tanguy Moulin-Fournier est employé comme expatrié par GDF Suez. Cyril Moulin-Fournier, le frère de Tanguy, qui vit en Espagne, les avait rejoints pour des vacances.
Les autorités françaises et camerounaises ont indiqué que la famille avait été libérée dans la nuit de jeudi à vendredi à la frontière entre le Cameroun. Très peu d'informations ont filtré sur les conditions de cette libération, annoncée vendredi matin par la présidence camerounaise.
François Hollande, qui avait remercié vendredi les autorités camerounaises et nigérianes ayant "travaillé à cette issue heureuse", avait fait valoir que "c'est en étant le plus discret possible que nous pouvons être les plus efficaces". Il avait également assuré que la France ne changeait pas son "principe", qui est "le non versement de rançons". L'Elysée a également affirmé que la libération des otages n'était pas "une action de force" mais le fruit de "contacts multiples".
Le Monde.fr avec AFP