Après l`arrestation du commandant Séka Séka, Philippe Mangou entendu, hier: 49 militaires en prison, demain

Publié le jeudi 20 octobre 2011 | Soir Info - Philippe Mangou, le général quatre étoiles, ex-chef d’état-major des Fds, a été entendu, le mardi 18 octobre 2011, en qualité de témoin

Le général Philippe Mangou et le patriote Touré Moussa Zeguen.

Publié le jeudi 20 octobre 2011 | Soir Info - Philippe Mangou, le général quatre étoiles, ex-chef d’état-major des Fds, a été entendu, le mardi 18 octobre 2011, en qualité de témoin

par le tribunal militaire d’Abidjan, dans le cadre d’une enquête sur les crimes post-électoraux, a indiqué hier, le procureur militaire, Ange Kessi Bernard Kouamé. Qui a ajouté que la Maison d’arrêt et de détention militaire devrait être ouverte demain vendredi… La Maison d’arrêt et de correction militaire ( Mama), sise au Camp Gallieni, siège de l’etat-major des Forces républicaines de Côte d’Ivoire ( Frci), sera rouverte demain à des pensionnaires. En tout cas, c’est l’information que nous avons reçue, hier mercredi 19 octobre 2011, du procureur militaire, Ange-Bernard Kessi Kouamé. « La Mama sera ouverte demain vendredi, et va recevoir tous les détenus militaires », a-t-il dit, sans entrer dans les détails. Au moins quarante-neuf membres des forces loyales à l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo sont détenus et inculpés pour des exactions commises lors de la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011. Ils devraient, selon nos sources, être transférés dans cette prison militaire. Il s’agit, en effet, de "vingt-cinq militaires, 16 gendarmes et huit policiers", soit 49 membres des ex-Forces de défense et de sécurité (Fds), qui ont été, ces derniers mois, "placés en détention et inculpés" pour "assassinat", "arrestation illégale", "entretien illicite de milice", "achat d`armes" ou "violation de consignes", a déclaré le commissaire du gouvernement (procureur militaire), Ange Kessi que nous avons eu au téléphone, hier, en milieu d’après-midi. Il s’est refusé à décliner l’identité des prisonniers qui devraient intégrer les cellules de la Mama. Il n’a pas non plus dit, si oui ou non, parmi les nouveaux pensionnaires de la Mama, figurait des éléments des Forces nouvelles. En tout état de cause, Ange Kessi et le Tribunal militaire se préparent à un procès historique et devraient recevoir, dans les prochains mois, des militaires qui auront échappé à la Cour pénale internationale ( Cpi). En août 2011, le nombre d`ex-Fds détenus et inculpés était de 40. Le nombre total d`inculpés parmi les anciennes forces pro-Gbagbo se situe toujours autour d`une soixantaine. Certains inculpés sont en fuite, comme le commandant Jean-Noël Abéhi, ancien chef de l`escadron blindé de la gendarmerie du camp d`Agban à Abidjan, et d`autres n`ont pas été placés en détention, car la justice militaire estime avoir des garanties qu`ils ne quitteront pas le pays, a expliqué le procureur militaire. Parmi les ex-Fds détenus à Abidjan ou à Korhogo, figurent le général Brunot Dogbo Blé, ancien commandant de la Garde républicaine, et l`amiral Vagba Faussignaux, ex-patron de la Marine. Plus de 240 militaires ont été entendus au cours de l`enquête ouverte début mai 2011, selon le commissaire du gouvernement, rapporte l’Afp. Arrêté le samedi 15 octobre 2011, alors qu'il était en transit à l`aéroport de la capitale économique ivoirienne ( Abidjan), le commandant Anselme Séka Yapo, ex-chef de la sécurité de l`ancienne Première dame Simone Ehivet Gbagbo, alors en cavale, accusé de nombreuses exactions, faisait déjà l`objet d`un mandat d`arrêt. Il devrait prochainement être présenté à la justice militaire, a souligné Ange Kessi. L`ancien chef d`état-major des Fds, le général Philippe Mangou, a été "entendu comme témoin" avant-hier, mardi 18 octobre 2011, dans le cadre de l'enquête sur les crimes post-électoraux, a-t-il ajouté. Une quarantaine de personnalités civiles du camp Gbagbo, dont l'ancien couple présidentiel, sont par ailleurs détenues et inculpées pour atteinte à la sûreté de l'Etat, crimes de sang ou crimes économiques, pour la plupart dans le nord du pays. La Cour pénale internationale (Cpi) a ouvert début octobre 2011, sa propre enquête, à la demande du nouveau président ivoirien Alassane Ouattara, sur des crimes contre l`humanité et crimes de guerre dont sont accusés les deux camps. Le procureur Luis Moreno-Ocampo a promis, samedi à Abidjan, une enquête "impartiale" qui devrait viser "trois à six" responsables.

Armand B. DEPEYLA