Après l’atteinte du Point de décision (Ppte) en mai 2009 : 1300 milliards de Fcfa, de dette annulée en 3 ans

Le 29 décembre 2011 par Le Temps - Depuis l’atteinte du Point de Décision par la Côte d’Ivoire en mai 2009, c’est environ 1300 milliards de Fcfa de dette qui ont été annulés par les créanciers

Charles Diby Koffi et un responsable de l'Union européenne, à Bruxelles.

Le 29 décembre 2011 par Le Temps - Depuis l’atteinte du Point de Décision par la Côte d’Ivoire en mai 2009, c’est environ 1300 milliards de Fcfa de dette qui ont été annulés par les créanciers

bilatéraux de la Côte d’Ivoire. Cette information capitale a été donnée hier à Abidjan, par l’entourage du ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi. Mieux, avec l’atteinte du Point d’Achèvement de l’Initiative des Pays Pauvres Très Endettés, (Ppte), annoncée pour mai 2012, notre pays va davantage bénéficier de l’effacement d’une bonne partie du fardeau de sa dette. Ce, conformément aux engagements pris par les pays créanciers réunis au sein du Club de Paris, en ce qui concerne la dette publique mais aussi les créanciers réunis au sein du Club de Londres qui regroupent, les créanciers privés. Une manne qui aiguise donc tous les appétits mais qui n’est pas le fruit du hasard mais d’un travail assidu depuis 2000. Car, s’il y a des faits qu’on ne peut nier ces dix dernières années en Côte d’Ivoire, malgré la crise militaro -politique, ce sont les reformes courageuses entreprises en interne par l’administration financière ivoirienne. Ce, sur instance et exigence des bailleurs de fonds et des institutions de Breton Woods. Mais aussi et surtout, la mobilisation des ressources qui reposaient essentiellement sur les performances des régies financières. En ce qui concerne les reformes et si l’on s’en tient aux propos de M. Gbané Abou, Directeur de la dette publique, à la Direction générale du Tresor et de la Comptabilité Publique (Dgtcp), tenus récemment à Grand Bassam, «ce pays n’ jamais cessé d’être reformé. S’il n’y avait pas eu de reformes, la Côte d’Ivoire aurait des difficultés énormes…» Au titre des reformes au sein de l’administration financière, il convient de noter l’introduction du Sigfip ou système intégré de gestion des finances publiques, au niveau des Finances publics d’une part, et le progiciel de Gestion Aster au niveau du Trésor Public d’autre part. Ces deux expertises révolutionnaires s’exportent depuis quelques années dans bien de pays africains comme le Gabon et le Bénin, entre autres. Par ailleurs, il ne faudrait pas passer sous silence, l’introduction de la facture normalisée. Une pilule très amère qui a été combattue par des groupements de commerçants mais qui a fini par être acceptée dans la sécurisation des recettes de l’Etat via la Direction générale des Impôts (Dgi). Selon un point fait par l’actuel directeur général des Impôts, l’instauration de la facture normalisée a rapporté à l’Etat de Côte d’Ivoire, au titre de la Tva (taxe sur la valeur ajoutée) près de 139 milliards de Fcfa en 2011, d'après des estimations de la Direction générale des impôts, qui tablait sur des rentrées de 200 milliards de Fcfa. Aussi, «il convient de souligner que son instauration a permis une amélioration des recettes globale qui ont dépassé les 1000 milliards Fcfa depuis 2007", selon le président du comité technique du programme national de sécurisation de la facture normalisée, M. Sanogo Laciné. De 112 milliards en 2004, les recettes liées à la Tva sont passées à 199 milliards de Fcfa fin 2010. Cependant, l'accroissement du fichier contribuable de 2004 à 2010, celui-ci passant de 20.000 à 45.000, fin 2010, soit un taux d'accroissement de 225%. Le taux de "défaillance" a enregistré sur la même période, une baisse de 80 à 20%, soit une baisse de 45%. Aussi, il ne faudrait pas passer sous silence, le Document de Stratégie de Réduction de Pauvreté( Dsrp) approuvé et validé par tous les partenaires au développement. Bientôt, ce document sera décliné en Programme National de Développement( Pnd). Nous dit-on. En outre, des efforts importants ont été faits en matière de réformes, pour renforcer la gouvernance, améliorer l’environnement des affaires et promouvoir l’initiative privée. Aussi, il convient d’ajouter que le 2 novembre 2011, les orientations stratégiques de la réforme de la filière café-cacao, matérialisant une avancée significative dans la mise en œuvre des déclencheurs du point d’achèvement de l’initiative PPTE. Au niveau des finances publiques, les Lois de règlements pour les années 2004-2008 ont été adoptées en régularisation. De même, l’Autorité Nationale de Régulation des Marchés Publics, organe indépendant intégrant le secteur privé, la société civile et l’Administration publique est fonctionnel. Les appels d’offres et leurs résultats sont publiés et le processus d’adhésion à l’Initiative de Transparence des Industries Extractives se poursuit. Les autres réformes en cours, portent, entre autres, sur la restauration de l’équilibre du secteur électricité. Il fallait donc faire autant de chantiers pour que la Côte d’Ivoire atteigne le Point de Décision de l’Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (Ppte). Malheureusement, depuis mi- décembre dernier, les affrontements entre populations civiles et des éléments Frci à Vavoua et à Sikensi qui ont fait officiellement plus de dix morts et d’importants dégâts matériels ne sont pas de nature, à rassurer les investisseurs encore attentistes. L’environnement sécuritaire est encore des plus volatils

Bamba Mafoumgbé