Après avoir été virés de la Sotra : 680 agents manifestent pour réclamer leurs droits
Publié le vendredi 8 juin 2012 | L'expression - Privés depuis cinq mois de leurs salaires et déflatés depuis deux mois sans mesure d’accompagnement, des agents de la Sotra ont manifesté leur colère hier au Plateau.
Publié le vendredi 8 juin 2012 | L'expression - Privés depuis cinq mois de leurs salaires et déflatés depuis deux mois sans mesure d’accompagnement, des agents de la Sotra ont manifesté leur colère hier au Plateau.
Ce sont 680 agents déflatés de la Société de transports abidjanais (Sotra) en colère qui ont pris d’assaut la primature hier matin à 7h. Bloquant toute circulation au niveau du boulevard de la République. Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «Gouvernement Alassane, nous les enfants des licenciés avons droit à l’école et aux soins médicaux », les ex-agents de la Sotra investissent ensuite la place du district pour manifester leur colère et réclamer le paiement de leurs droits légaux. Un impressionnant dispositif de sécurité placé aux différents carrefours du district et du supermarché Score, veille au grain. Mais, l’atmosphère s’échauffe aux environs de 9 h lorsque les protestataires sont dispersés à l’aide de gaz lacrymogène. Ils trouvent refuge au jardin public. «Les éléments de la police nationale sont venus nous dire que notre manifestation avait bloqué la circulation au niveau des deux ponts alors qu’il y a un Conseil des ministres aujourd’hui (hier). Ils nous ont expliqué que c’est une solution d’urgence et que ce n’est pas dans l’optique de nous faire du mal », indique Ouréga Daniel, porte-parole des manifestants. Il explique que cela fait deux mois que les agents déflatés de la Sotra ont été virés sans mesure d’accompagnement et cinq mois, y compris les deux mois de chômage technique, qu’ils n’ont pas reçu de salaire. «La Sotra nous doit 3.482.680.316 Fcfa. Bien qu’à la mi-mai, à la primature, le ministre des Transports nous ait donné l’assurance que notre argent sera payé le 31 mai, le Directeur général nous informe que nous devons d’abord déposer les cartes professionnelles et le matériel de travail.
Les agents accusent le Directeur général
Nous ne comprenons pas une telle mesure surtout qu’il avait contresigné la plateforme disant que nous aurions notre argent fin mai. Ce qui n’a pas été fait jusque-là. Nous voulons interpeller, par cette marche, le président de la République sur notre sort», explique le porte-parole. Les autres agents n’ont pas caché leur indignation face à leur situation qu’ils disent sans issue. Ainsi, un agent qui comptabilise 27 ans de travail dévoile qu’ils n’ont pas bénéficié du projet immobilier Atos et du soutien de la mutuelle qui offre 500.000 Fcfa à chacun de ses membres licencié. «Nous sommes fatigués, nous n’arrivons plus à subvenir à nos besoins parce que nous n’avons pas d’argent. Si le Premier ministre ne peut pas venir à notre aide, nous allons trouver la solution dans la rue », s’indigne l’agent. Toualy Groguehé Camille, membre du collectif des agents déflatés, explique à son tour qu’il ne comprend pas que les droits des autres licenciés notamment ceux de la Rti soient payés et que les agents de la Sotra soient laissés-pour-compte. «On nous a licenciés pour cause économique et depuis le 6 février à ce jour, cela fait cinq mois que nous sommes sans salaire. On nous vide de nos domiciles, parce que nous ne payons pas le loyer, nous sommes devenus irresponsables vis-à-vis de nos familles. Nous voulons rappeler à Méité Bouaké qu’il a lui aussi été déflaté et qu’il a reçu 66 millions de Fcfa », révèle-t-il. A 13 h, le collectif a été reçu par le ministre des Transports, Gaoussou Touré. Le membre du gouvernement leur a promis le règlement de leur problème dans les plus brefs délais. Mais il est resté prudent sur la date de paiement de leurs droits tout en indiquant qu’il va rencontrer les autorités de la Sotra. Une source proche de la Sotra a indiqué que la Direction générale compte informer les agents déflatés afin qu’ils se rendent dans les différentes directions pour le paiement de leurs droits. Et ce à compter d’aujourd’hui.
Par Napargalè Marie