Allassane Ouattara et la recomposition de la Côte d’Ivoire

I - Les souffrances d’un peuple sans horizon

La Côte d’Ivoire n’est pas encore sortie du traumatisme profond lié à sa fameuse crise post-électorale dont les stigmates sont encore visibles sur

le visage du pays. Le peuple n’a plus d’horizon, les dozos font la loi dans un pays ou on a eu l’intelligence de désarmer la police et la gendarmerie.

I - Les souffrances d’un peuple sans horizon

La Côte d’Ivoire n’est pas encore sortie du traumatisme profond lié à sa fameuse crise post-électorale dont les stigmates sont encore visibles sur

le visage du pays. Le peuple n’a plus d’horizon, les dozos font la loi dans un pays ou on a eu l’intelligence de désarmer la police et la gendarmerie.

La déliquescence de l’autorité de l’Etat est visible à l’œil nu, sans besoin de lunettes ou de jumelles. La solution qui consiste à laisser faire, peut conduire à d’autres dérives difficilement maîtrisables dans une sous région Ouest africaine en pleine recomposition.

À un moment où les alliances se font et se défont au gré des intérêts en présence. Les ivoiriens ne peuvent pas se permettre le luxe de l’économie d’un débat national sur l’avenir commun. Gouverner la Côte d’ivoire aujourd’hui vers quelle destination ? C'est-à-dire, vers quel projet commun ?
Quel type d’Etat veut-on en Côte d’Ivoire ?

La Coopération avec la France doit se construire sur quelle base ? Quel droit faut-il promouvoir en Côte d’Ivoire ? Quels devoirs la citoyenneté ivoirienne appelle t-elle aujourd’hui ? Quelles valeurs identitaires et quelles références historiques doivent fonder la nation ivoirienne ? Que faut-il faire enfin pour que le Lobi de Bouna, le Sénoufo de korhogo et le Malinké d’Odienné, se reconnaissent dans le Bété de Gagnoa, l’Attié d’Akoupé, l’Agni d’Aboisso ou le Yacouba de Danané ?

Ceux qui pensent que ce genre questionnement est inutile, doivent bien ouvrir leurs petits yeux pour constater que les pays en paix, qui ne font pas l’objet de déstabilisations dans le présent, sont ceux qui ont cherché à trouver des réponses honnêtes à ce genre de questionnement.

Chez eux la citoyenneté est protégée, ne devient pas Ghanéen qui le veut ou n’est pas Sénégalais n’importe quel chinois de passage à Dakar. Un Sereré se reconnaît dans un Wolof et ne méprisera pas un toucouleur. De même qu’un Ashanti de Kumasi se reconnaît dans un Brong de Suyani, dans un Ewé ou dans un Nzima de Cape Coast, ainsi que dans un Fanti de la côte ghanéenne et vis versa.

Dans ces deux pays l’opposition peut tenir un meeting sans que des soldats se réclamant du président de la république ne tirent sur la foule. Ou ne les assomment à coups de gourdins.

Dans ces deux pays, les dozos ne vous égorgent pas parce que vous avez une opinion différente de celle du parti au pouvoir. Dans ces deux pays les trois quarts des membres du gouvernement et des dirigeants des sociétés d’Etat, ne sont pas du groupe ethnique du président de la république. Il faut simplement ouvrir les yeux pour voir si cette posture est moralement défendable et tenable dans le temps.

La déstabilisation est une maladie qui agit exactement comme un prédateur qui veut attaquer un animal dans un troupeau, de gazelles, d’antilopes ou de Zèbres. Il observe la bête stupide qui se tient à l’écart des autres ou l’animal le plus faible qui fera son affaire et fonce sur lui car c’est une proie facile.

Dans cette phase de l’histoire, nous ne garantissons plus à moyen terme, l’avenir des pays divisés, rongés par le tribalisme, les pays liberticides, phagocytés par un pouvoir ethno tribal, des pays ou le ressentiment est à fleur de peau. Ils n’ont pas d’avenir dans l’immédiat ni dans le lointain d’une Afrique de l’Ouest en pleine explosion démographique et en recomposition.

Les pays sans une vraie armée nationale, les pays sans police ni gendarmerie, les malheureux pays qui comptent sur les autres pour se défendre en cas d’agression. Tous ces pays peuplés de pouvoirs politiques frileux, qui n’ont que la menace, le pillage ethnique, la violence et le meurtre contre leurs propres citoyens comme méthodes de gouvernance, vont créer chez eux des révoltes dont le chaos à besoin pour s’installer durablement. La Guinée-Bissau et le Mali sont des illustrations parfaites de cette tendance.

II - Ouvrons tous les yeux

Si nous avons le courage d’ouvrir les yeux, nous verrons tous qu’au Liberia c’est l’incapacité du président William Richard Tolbert, et de son gouvernement à faire face aux mécontentements grandissant des autochtones libériens 90% de la population face à une élite de privilégiées afro-Américains qui se croyaient tout permis, qui avait favorisé le coup d’Etat Sanglant du 12 avril 1980.

En Sierra Leone, c’est l’incapacité du président, Joseph Saidu Momoh, à améliorer l’économie, à combattre la corruption et à fonder un état juste et vivable pour tous, qui avait favorisé la guerre civile sierra léonaise, qui débuta le 23 mars 1991.

Au Niger, ce fut la volonté affichée de confiscation du pouvoir par le président Mamadou Tandja, son incapacité à éradiquer la corruption et la rébellion touareg qui favorisa la crise politique et institutionnelle, ce qui provoqua le coup d’Etat militaire et son renversement le jeudi 18 février 2010.

En Côte d’Ivoire, c’est la stupide politique de l’ivoirité introduite en politique par Henri Konan Bedié, qui favorisa le coup d’Etat militaire du 24 décembre 1999 du général Robert Gueï, et de sa soldatesque militaro-fasciste. Devenu un virus dans le corps social du pays, l’ivoirité, a nourri les antagonismes entre ivoiriens jusqu’à l’éclatement de la rébellion du 19 septembre 2002 pour conduire les ivoiriens médusés à la crises post-électorale de novembre 2010 au 11 avril 2011.

Au Mali, les touaregs disent qu’ils sont marginalisés et méprisés par le pouvoir dans leur pays. Ils ont pris les armes et ont proclamés le 6 avril 2012, l’indépendance de l’Azawad. Ce qui est une sécession de fait, le Mali est désormais coupé en deux. Les pays voisins comme le Niger, La Mauritanie ou l’Algérie sont de plein pied dans cette crise qui perturbe leur quiétude et l’équilibre des populations transfrontalières, dont beaucoup ont trouvé refuge sur leur sol.

Ouvrir les yeux pour voir loin en commençant par voir ce qui est sur le bout de son propre nez, devient à la fois un flair et un sixième sens pour décoder les signes du temps et survivre dans cette jungle qu’est l’Afrique de l’Ouest qui reste et demeure l’endroit le plus approprié pour la circulation transfrontalière des armes lourdes et légères.

Voilà pourquoi tout pouvoir qui se veut soucieux de l’avenir en Côte d’Ivoire doit travailler en toute humilité avec les ivoiriens. Tous les ivoiriens pour reconstruire la confiance du citoyen en l’État, afin de jeter les bases de la recomposition politique, économique, sociale et institutionnelle de la nouvelle Côte d’Ivoire que nous appelons tous de nos vœux.

Dans cette phase, toutes les formes d’arrogance, de suffisance et de domination clanique ne peuvent que favoriser des frustrations, des ressentiments et les révoltes dont le chaos à besoin pour s’accoupler durablement avec la Côte d’Ivoire.

Ceux qui veuillent gouverner durablement la Côte d’ivoire dans cette poudrière qu’est l’Afrique de l’Ouest, ont plus qu’intérêt à ouvrir les portes de l’humilité pour apaiser les esprits en vu de reconstruire une paix juste et durable au pays des éléphants.

III - L’image de la Côte d’Ivoire aujourd’hui

Nous somme dans un siècle ou les images ont un impacte indéniable sur la mémoire collective du citoyen et surtout de l’impression qu’on donne de soit. On t’aime, on te respecte ou on te hait selon l’image que tu donnes de toi-même. Un jeune homme tenant son baluchon face à une colonne de blindés chinois non loin de la place Tienanmen de pékin au printemps 1989.

La chute du mur de Berlin, le procès et l’exécution sommaire de Nicolae Ceausescu. L’assassinat presque en direct du président Algérien, Mohamed Boudiaf, le 29 juin 1992 à Annaba. De l’assassinat à Tel Aviv, le 4 novembre 1995 D’Yitzhak Rabin. Des funérailles grandioses du Roi Hassan II, à Rabat le 25 juillet 1999.

L’attaque des avions kamikazes contre le World Trade Center le 11 septembre 200, l’image minable d’Hosni Moubarak, couché sur une civière face à ses juges. L’arrestation de Laurent Gbagbo et de son épouse le 11 avril 2011, etc. Dans un monde ou l’image parle plus que la parole prononcée, les ivoiriens ont suscité la méfiance et le dégoût du monde entier.

Une fois Gbagbo Laurent, et sa famille arrêtés, était-il nécessaire de dénuder ses collaborateurs, de piller leur domicile, de tuer les membres de leur famille, de poursuivre les membres du FPI dans toutes les villes Côte d’Ivoire dans des pogroms ainsi qu’une chasse à l’homme burlesque et dantesque pour asseoir le nouveau régime du Dr Allassane ouattara ?

Nous ne sommes pas ici un militant d’un parti du marigot politique ivoirien, ni un homme en quête d’une quelconque place dans l’administration ivoirienne. Nous ne sommes pas les portes paroles d’un groupe qui cherche à plaire au Dr Allassane Ouattara. Nous relevons sans complaisance ici, ce qui a été négatif et nuisible aujourd’hui encore à l’image de notre pays.

Pour une dernière fois nous disons ici que nous avons combattu l’ivoirité et nos écrits sont là pour témoigner que c’est ce qui est injuste et mauvais pour le vivre ensemble qu’il faut dénoncer. Si les militants du RDR, étaient dans la même situation demain, nous nous indignerons de la même façon. Il faut sortir définitivement de ce schéma, grotesque qui consiste à diviser la Côte d’Ivoire en pro Gbagbo ou pro Ouattara. C’est ce genre de comportement plus que dégoûtant qui a durablement retardé l’alternance politique pacifique chez nous.

La république des ethnies ayant fait faillite dans toute l’Afrique, il faut revenir aux fondamentaux de la république de Côte d’Ivoire. Qui doit rester un pays et un peuple unique et indivisible qui travaille du nord au sud de l’Est à l’Ouest pour construire une nation à son propre service et non le contraire.

Trois images diffusées en boucle dans le monde entier ont achevé moralement la Côte d’ivoire, en rendant les ivoiriens totalement inaptes à la recherche de la paix et dans la construction de l’unité de leur pays. Nous n’évoquons pas les nombreux cas de violes et des violences faites à des personnes dont le seul crime est d’avoir soutenu Laurent Gbagbo.

Les maltraitances, infligées aux prisonniers de Bouna, ou l’on voit, l’ancien premier Ministre Pascal Affi Nguessan, Michel Gbagbo, affaiblis et amaigris exécutant des pompes sous les ordres de leurs geôliers malinké, qui leur disent ouvertement : << Nous on peut vous tuer ici et il n’y aura rien >>
Le Dr Allassane Ouattara a-t-il donné de tels ordres, pour qu’on maltraite les collaborateurs de Laurent Gbagbo ?

Le calvaire de Philippe-Henry Dacoury Tabley, reste un moment de honte et de pitié pour la classe politique ivoirienne. L’ancien gouverneur de la BCEAO à l’hôtel du Golf, est dénudé, bastonné, humilié à bout de force, il est au bord de l’évanouissement, sa tête ne tient plus sur ses épaules. Certains soldats Malinkés et Koyaga veulent l’égorger.

C’est pendant ce moment tragique, qu’une femme du même groupe ethnique, insiste, elle veut lui donner un bonbon. Un bonbon pour quoi faire ? Dans une telle circonstance le réflexe d’une femme normale qui a porté des êtres humains dans son ventre, ne devait-il pas être de donner de l’eau à boire au supplicier ?

De Jésus Christ, l’homme de Nazareth, nous retenons que dans la soif et la douleur sur la croix on lui avait donné du vinaigre à la place de l’eau, qu’on ne refuse même pas aux mendiants. Nous nous sommes dit que c’était une fable et qu’il était impensable qu’un être humain puisse donner du vinaigre à boire à son semblable en souffrance.

Les images existent et Philippe Dacoury Tabley, n’a même pas eu de l’eau à boire sur sa croix de supplicier. Il a soutenu Laurent Gbagbo, en qui, il croyait. Il va certainement mourir, dans les jours à venir. Il ne s’en remettra certainement pas physiquement et psychiquement de cette épreuve cruelle. Par la grâce de Dieu, il est encore vivant, mais pour combien de temps ?
Les soldats FRCI, ont-ils reçu des ordres pour le molester et l’humilier de cette façon ? N’y a-t-il pas une malédiction sur un gouvernement et les forces de l’ordre d’un pays qui se comportent de cette façon ?

La troisième et dernière image qui a marqué les esprits, reste les obsèques grandioses que le peuple Ebrié, a réservé à notre frère Jean-Baptiste Gomont Diagou, ingénieur en Robotique, maire FPI, de la commune de Cocody, son décès en Exil à Accra au Ghana, comme celui Paul Bohounou Bouabré en Israël.

De l’arrivée du corps à l’Aéroport d’Abidjan, jusqu’à Blaukhaus, les lamentations, les pleures, les évanouissements, les chants protestants, les chants Harris, les chants catholiques, la douleurs des ébriés, qui sont les propriétaires terriens d’Abidjan était émouvants et désespérants pour nous tous.

Nos parents Ebriés déçus, se reprochent d’avoir dans un esprit national sincère tout donné à la Côte d’Ivoire pour finalement être les parents pauvres et les grands perdants dans un pays ingrat et inconscient du mal qu’il fait à ceux vers qui, il est le plus redevable. De Joseph Emmanuel Dioulo, à Etienne Ahin, ou Siméon Aké en passant par Jean-Baptiste Gomont Diagou, ils portent toujours le deuil de leurs enfants qui choisissent d’agir sur le champs politique pour faire avancer la Côte d’Ivoire. Est-ce une fatalité ?

Ils sont convaincus d’être les oubliés de l’histoire et dans une colère sans nom, Ils se considèrent comme des éternels orphelins d’un système qui ne fait que les broyer depuis des décennies. Jean-Baptiste Diagou Gomont, a soutenu Laurent Gbagbo, devait-il mourir en exil pour cela ? Quel danger représentait-il contre le régime du Dr Allassane Ouattara ?

Bien sûr on trouvera des ébriés de service pour dire que Jean-Baptiste Gomont Diagou, ne représentait rien. Il faut rappeler à tous ces amnésiques, son élection à la mairie de Cocody et surtout la marée humaine qui l’avait accompagné hier encore à sa dernière demeure, pour qu’ils se réapproprient leurs propres yeux.

Il faut vite créer les conditions politiques du retour des réfugié qui, sont aujourd’hui dans une errance sans fin dans les pays voisins et dans une odyssée digne des grandes légendes de l’histoire humaine. Si rien n’est fait dans cette direction par l’actuel gouvernement, leur exil ressemblera de fait à une condamnation à mort, et cela n’est pas acceptable.

Cela est inacceptable et contre-productif pour le pays, qui dans cette phase de l’histoire à besoin de toutes ses forces pour se relever. Le Nigeria n’a-t-il pas autorisé le chef de la sécession biafraise, le général Odumegwu Emeka Ojukwu, à retourner de son exil en Côte d’Ivoire pour y vivre dans sa ville natale de Nnewi près d’Enugu dans le Sud-Est du pays? A sa mort le 26 novembre 2011, l’hommage de la nation lui a été rendu par le président actuel du Nigeria Goodluck Ebele Jonathan. Aussi bizarre que cela puisse paraître, le Nigeria retrouvait dans un moment de deuil, son unité autour du cercueil d’ Ojukwu. Pourquoi ce qui est simple et plein de bon sens ailleurs est plus que compliquer chez les ivoiriens ?

La colère, la vengeance, la revanche cultivées de générations en générations, sont des mauvaises conseillères destructrices pour le vivre ensemble, car elles se terminent toujours par une cécité politique et mentale qui finit par emporter la nation.

Dirigeant de l’institut panafricain de Lugano au début des année 1990, nous fumes de ceux qui avaient écrit au Major général Juvénal Habyarimana, de tendre la main à son opposition et de favoriser le retour des réfugiés qui dans la géopolitique sous régionale peuvent être une bombe à retardement contre son régime. Le tout puissant général de Kigali, n’avait même pas crû bon de nous répondre. Où est-il aujourd’hui ?

Quand Blaise Compaoré, l’assassin de notre frère, Thomas Sankara, avait informé Laurent Gbagbo, de la présence de déserteurs de l’armée ivoirienne dans son pays, pourquoi des négociations n’ont-elles pas eu lieu pour favoriser leur retour et éviter une rébellion de dix ans pour finir par une crise électorale sanglante dans laquelle la Côte d’Ivoire a perdu son âme ?

Mobutu avait de son côté pensé que les Lumumbistes décapités et écrasés par le mobutisme triomphant étaient à la fois vaincus et enterrés. Il était loin d’imaginer qu’un Lumumbiste du nom de Laurent Désiré Kabila, qui était depuis des années réfugié dans la Tanzanie voisine allait être celui qui allait le chasser du pouvoir pour le faire mourir à l’étranger.

Rien n’est définitivement acquis en politique. Nous sommes de ceux qui observent l’arrogance et la suffisance des hommes de pouvoir comme une malédiction qui les conduira toujours à leur propre perte. Vanité, vanité, tout est vanité ici bas.

Observez en Côte d’Ivoire les membres du puissant, PDCI-RDA qui rasent les murs incapables d’ouvrir la bouche sur le moindre problème de la société ivoirienne : On se demande si c’est le parti émancipateur qui a conduit la Côte d’Ivoire à l’indépendance ? Aucune protestation ne viendra d’eux sur les questions liées à la souffrance des ivoiriens.

Quand au FPI, son laxisme, son amateurisme et sa bande de copains dans la gestion de la filière Café, cacao, reste pour nous tous une gabegie impardonnables. Ne valait-il pas mieux de restructurer la CAISTAB et utiliser son savoir faire que de créer cette structure de gestion, à la fois médiocre sans tête ni queue dans laquelle une secrétaire de direction s’est retrouvée au conseil d’administration non pas pour sa compétence mais pour sa proximité avec les refondateurs ?

On se demande aujourd’hui où sont passés tous ces patriotes qui hier encore nous disaient qu’ils étaient les dépositaires patentés du nationalisme et du patriotisme sur terre ? Les femmes patriotes dont certaines se dénudaient et insultaient Dominique de Villepin, doivent se demander avec le temps si les actions de ce genre font avancer la cause d’un pays en souffrance devant un plus fort que soit ?

Où sont-ils enfin tous ces militaires gbagboïstes, qui nous disaient hier que cette fois sera la bonne ? Il faut à l’avenir éviter de donner à des honnêtes gens des rêves inaccessibles qui peuvent les conduire au naufrage si non au suicide collectif de tout un peuple.

Finalement en politique comme ailleurs, il vaut mieux agir plutôt que de se livrer à la surenchère et à des déclarations fracassantes. Dans la vie politique, les équations et les enjeux changent chaque jour. Il faudra donc que tous ceux qui veulent faire de la politique sous nos cieux, s’éloignent des certitudes et de l’arrogance primaire pour retrouver un peu la modestie nécessaire pour reconstruire les pays déchirés dont nous sommes les fils.

IV - L’impardonnable chez nous

Autant nous avons combattu l’ivoirité, alors que sur le plan ethnique nous sommes akans. Nous disons ici que si demains les membres de l’actuel parti au pouvoir sont poursuivis égorgés et en exil, nous seront de ceux qui prendront position pour que le pouvoir qui gouverne la Côte d’Ivoire favorise un dialogue national utile pour le retour à la maison de tous ceux qui craignant pour leurs vies sont allés à étranger.

Sur ce plan, nos écrits témoignent pour nous et même nos pires ennemis reconnaissent que nous n’avons ni mangé à la table de l’Houphouëtisme triomphant, ni à celle du bédiéïsme décadent et à celle de la refondation frontiste et Gbagboïste dont les ruines sont sous nos yeux.

Encore une fois nous sommes un esprit libre. On peut gagner dignement sa vie en travaillant pour soit même. Ils sont aujourd’hui nombreux, ceux qui ont fait une l’expérience pratique dans la vie politique ivoirienne, et qui disent ouvertement avec amertume que : << suivre les politiciens ivoiriens, c’est se donner un destin de feuille morte. >>

Il n’y a donc en ce qui nous concerne, rien qu’un homme politique ivoirien puisse nous offrir au point de nous amener à être un courtisan zélé qui renonce à son libre arbitre pour se donner un destin de feuille morte. C’est surtout en homme libre et loin de tous assujettissements, que nous intervenons sur les graves problèmes qui concernent l’avenir de tous les ivoiriens.

C’est dans cette praxis que nous prions nos contradicteurs affiliés aux partis politiques de revenir à l’essentiel de ce qui doit unir les ivoiriens pour qu’ensemble nous contribuons à l’émergence d’une nation à notre service et non au profit des multinationales d’un autre pays.

Nous soutiendrons en tous lieux et en tous temps, ceux qui veulent porter jalousement, l’indépendance, la souveraineté et la dignité des ivoiriens comme l’étendard de la liberté de notre peuple. Toute hypothèque et toutes les formes de compromissions sur ces questions sont fondamentalement inacceptables au nom de notre raison d’être et du minimum d’intelligence dont Dieu nous a doté.

Il ne s’agit pas ici d’être pour Pierre, Paul, Ouattara, Mamadou, Touré, Yapi, Bakayoko, Koffi, Konan, Kossonou, Mambéa, Gueï, Zokou ou Séry. Il s’agit ici d’une position de principe non négociable. C’est le fond de toutes nos interventions et de nos conférences sur la situation lamentable de cette mère patrie, qu’est l’Afrique contemporaine.

Il y a donc chez celui qui veut vivre dans un pays juste et libre des choses sur lesquelles il ne peut pas se taire au nom de sa petite vie. La vie politique doit être au service du bien être du citoyen. S’il doit conduire au meurtre, au tribalisme, à la haine interethniques, à l’arrogance, à la suffisance et au mépris d’une partie de la population, il faut s’élever contre toutes ces formes de forfaitures qui nous tirent tous par le bas et fragilisent la nation et le devenir commun.

C’est dans cet esprit que nous ne pardonnons pas encore aujourd’hui, le faux complot de Félix Houphouët-Boigny en 1963. La prison et cette mise en scène Kafkaïenne au cour de laquelle les accusés qu’on savait innocents furent traînés devant le public au centrale boxing club de Trechville et ont été obligés de prendre chacun à son tour le micro pour s’accuser de crime contre la sûreté de l’Etat.

Amener des innocents à s’accuser de crimes qu’ils n’ont pas commis est cynique, ignoble et indigne de la vie politique et cela est impardonnable au régime du président Houphouët-Boigny. Quand au président Henri Konan Bédié, le père de l’ivoirité en politique, c’est l’homme qui par son comportement irresponsable avait favorisé le coup d’Etat du 24 décembre 1999, qui fut le point de départ de la déstabilisation de la Côte d’Ivoire.

Quand les rapports des renseignements généraux qui sont sur ton bureau t’indiquent qu’il y a des mouvements d’humeur dans les casernes militaires et que toi, c’est aller boire et manger à Daoukro qui t’intéresse, qui doit se battre à ta place pour que tu sois le président du pays ?

La grande leçon de tout cela, c’est que finalement l’argent facile, boire et manger. Être porté sur les alcools, les plaisirs, les privilèges du pouvoir, et les petites jouissances à répétition. Tous ces vices sont des obstacles à une vision d’avenir pour le pays et pour soit même. Ephémère, tout est éphémère ici bas, souvenons nous en.

Au général Robert Gueï et à sa soldatesque militaro fasciste, ils ont payé au prix fort la roublardise et le non respect de l’honneur militaire et surtout de la parole de soldat donnée au peuple dès le coup d’Etat que certains avaient qualifié de salutaire. Voilà pourquoi, jusqu’ aujourd’hui encore il n’y a personne pour les regretter.

En ce qui concerne les refondateurs patriotes, n’ont-ils pas fait preuve d’une naïveté et d’une cécité politique qui a coûté cher à toute la Côte d’Ivoire ? Finalement ils sont impardonnables de n’avoir pas su protéger et défendre la Côte d’Ivoire. Le 19 septembre 2002. Quand la rébellion de Soro Guillaume avait attaqué le pays, l’armée ivoirienne manquait de tous jusqu’aux munitions. Quelle est cette refondation et ce patriotisme qui laisse un pays sans défense ?

Les refondateurs voulaient riposter à une attaque sans armes et sans armée. Ils ont recruté dans la précipitation 2000 jeunes dans l’armée ivoirienne après l’éclatement du conflit. C’est après l’éclatement du conflit qu’ils avaient compris qu’il fallait doter l’armée de leur pays du moyen matériel nécessaire.

Ils gesticulaient au début comme des matamores. Ils ne voulaient pas négocier avec les rebelles, mais ont fini par imposer Soro Guillaume comme Premier ministre aux ivoiriens. Jamais un gouvernement n’a étalé aux yeux du monde une inaptitude aussi patente à gouverner que cette refondation qui finalement a fait le lit de sa propre déchéance. On est en plein rêve. C’est quand même incroyable tout de même qu’un gouvernement étale une irresponsabilité aussi large ?

Nous devons tenir à notre frère, le Dr Allassane Ouattara, le langage de la vérité, il sait lui-même que nous ne cherchons pas à dîner à sa table. Cela nous met très à l’aise pour lui dire qu’il ne construira rien de solide sur la base du rattrapage ethno tribal. Il n’est pas nécessaire d’entretenir la peur dans le pays qu’on veut gouverner. Mobutu au Zaïre et Sani Abacha, au Nigeria, l’ont pratiqué avec les résultats que nous connaissons.

Les arrestations à l’Aéroport de Port-Bouët, de ceux de nos frères et sœurs qui humiliés par l’exil, rentre au pays pour retrouver leur famille et reprendre leurs activités. Le fait qu’ils sont accostés par des policiers Malinké, conduit devant un commissaire de police Malinké à l’Aéroport. Leurs bagages fouillés de fond en comble par des policiers discutant en langue Malinké.

Ils sont ensuite conduit à la DST à Cocody, devant un autre commissaire de police Malinké, pour être interrogé avec tous les sarcasmes, les menaces et les l’humiliations qui vont avec. Tout cela pose le problème de l’appartenance nationale des uns et des autres, ainsi que du pouvoir exercé par d’autres contre l’autre partie du pays.

Nous avons pensée qu’ayant été la principale victime de l’ivoirité, Le Dr Allassane Ouattara, ne descendra pas dans le marécage boueux du tribalisme qui a fait tant de mal à la Côte d’Ivoire. Le rattrapage ethnique qui se dessine sous nos yeux est une mauvaise chose dans cette sous région, qui est devenue une poudrière dans laquelle toutes les frustrations s’expriment et se manifestent par les armes. Notre frère le Dr Allassane Ouattara, doit rassurer tous les ivoiriens et être le président de tous et non celui de son seul groupe ethnique.

Rassurer les ivoiriens c’est favoriser le retour des réfugiés et non lancer des mandats d’arrêts contre eux. Que tous ceux qui ont commis des délits au regard des lois du pays soient jugés équitablement et non maintenus en prison indéfiniment sans inculpation.

Quand dans un pays qui veut s’ouvrir à la démocratie, des hommes armés effectuent des descentes musclées au domicile des opposants pour les braquer, molester et emporter leurs biens sans que cela n’inquiète ou n’émeut la direction du pays. On est dans la logique d’un gouvernement criminel et liberticide. La sécurité des opposants est un acquit des valeurs démocratiques et un gage de confiance dans les fondements de la nation, un gage de stabilité et surtout d’enracinement de l’Etat dans les droits humains.

Nous souhaitons, que le RDR, évite ce qui avait conduit le PDCI, à la perte du pouvoir. Cette capacité des cadres de sa direction à se taire sur les souffrances de la nation. Cette arrogance qui conduit les hommes de pouvoir à mépriser le peuple qu’ils veulent gouverner. Comprendre enfin que le pouvoir doit être exercé pour le bien des ivoiriens et non contre eux. C’est dans ce sens qu’il faut restituer à leurs propriétaires, les biens et surtout les maisons ou les plantations, occupées par les Dozos et autres FRCI, qui n’ont rien de républicains.

Les ivoiriens ne veulent plus vivre sous un gouvernement qui menace sa propre population. << Le moment venu nous allons frapper ce gouvernement moribond pour le faire tomber. >> Nous n’attendrons pas 2005 pour arriver au pouvoir. << Nous allons rendre ce pays ingouvernable. >> << Qu’on ne nous raconte pas des histoires, le désarmement peut attendre. Les élections d’abord ! >>

Des graves menaces contre l’intégrité de la Côte d’Ivoire, les ivoiriens en ont suffisamment reçues du Dr Allassane Ouattara. Le moment est venu de recomposer la Côte d’Ivoire avec une vision unitaire et progressiste pour construire un pays juste et vivable pour tous les ivoiriens. Encore une fois nous ne sommes pas ici dans une logique de parti politique.

Nous voulons sortir du sectarisme ambiant pour contribuer par la pensée à l’émergence de l’acceptable pour tous. C’est cela la recomposition dont nous avons fait état plus haut. Recomposer, c’est composer de nouveau, restaurer, rénover, reconstruire, reconstituer ce qui est brisé en remettant tous les éléments ensemble pour former un ensemble homogène.

Pour cela le Dr Allassane Ouattara, doit privilégier l’intérêt commun de tous les ivoiriens en faisant preuve d’humilité, de tolérance et de courage dans la vie politique ivoirienne. Les interviews avec des journalistes tremblants de peur pour leur carrière, ayant en mains des questions préparées avec le président ne rassurent personne. Quand celui qui dirige le pays dit que c’est pas parce qu’on s’appelle Ouedraogo ou Diop, qu’on ne peut pas être ivoirien.

Les pauvres journalistes deviennent subitement muets. Etre un journaliste de régime, c’est entretenir des connivences, mais aussi vendre son âme. Voilà pourquoi nous avons toujours gardé notre liberté de penser, vis-à-vis des hommes de pouvoir.

Car nos confrères étaient brusquement muets et incapables de dire au président qu’ils avaient en face d’eux, qu’il y a effectivement des Thiam, des Ologbami, des Ouédraogo, des Camara, des Traoré, des Bourgoin et des Béhanzin ivoiriens. Mais est ce que dans les autres pays voisins on trouve si facilement des Nahounou, des Koffi, des Brou, des Aka, des Nguessan, des Zady, des Yablé ou des Diagou avec la nationalité sénégalaise, Burkinabè, Nigériane Malienne, Guinéenne ou béninoise ?

Ce n’est pas de la xénophobie que de poser une telle question. C’est mettre simplement le problème de la nationalité ivoirienne dans le débat public. Qui est ivoirien et qui ne l’est pas ? Qui peut l’être aujourd’hui et sur quelle base? Si le président de la république est par la loi le premier magistrat du pays, une telle question ne doit pas du tout le gêner ?

Les ivoiriens dans leur grande majorité aimeraient savoir, Pourquoi c’est la Côte d’Ivoire seule qui doit faire ce qui ne se fait nulle part ailleurs ? Si un journaliste qui respecte son métier, n’est pas capable de poser une telle question, alors il doit changer de métier pour faire le boucher, le blanchisseur ou le chauffeur de taxi. Il faut donc des actes forts de la part du Dr Allassane Ouattara, et le courage d’aller au-delà des clivages, pour tendre la main à ceux qui l’ont combattus hier. Nous sommes plus exigeant envers celui qui dirige la nation, parce que c’est à lui de prouver que tous les ivoiriens peuvent compter sur lui.

V - Ne jouons pas avec le feu

La fragilité de la Côte d’Ivoire et la faiblesse des structures sociales du pays, aggravées par la crise économique, constituent le terreau fertile pour toutes les tentations et pour toutes les aventures capables de nourrir le tribalisme et la misère. C’est pour cela que dans la phase actuelle de son redressement, la Côte d’Ivoire a plus besoin au sommet de l’Etat, d’un homme d’Etat, que d’un politicard ou un homme de pouvoir plus attaché à son ethnie et à son clan, qu’au bien être de tous les ivoiriens.

Un homme de pouvoir à pour seule ambition essentielle son maintien au sommet de l’Etat. Mobutu, Moussa Traoré, Sani Abacha, Bokassa, Samuel Doé, Juvénal Habyarimana, Les Bongo père et fils et autres Eyadema. Les exemples sont légions en Afrique. Un homme d’Etat a le souci de l’évolution de sa société et du destin de son peuple. Anouar El Sadate, en se rendant à Jérusalem le samedi 19 novembre 1977, n’allait pas en vacances ou n’entreprenait pas une ballade en forêt pour aller se livrer à la cueillettes de champignons. Non, Il était aller rechercher la paix là où elle se trouve pour la ramener à l’Egypte et à son peuple.

C’est donc de courage et d’audace politique que la côte d’Ivoire à besoin pour sortir de la brutalité et de la violence pour se relever, afin de sortir de la souffrance et des émotions, pour embrasser enfin une solidarité nationale que l’Etat n’a pas encore été capable de rendre effective depuis un an.

Quand est-ce que les dozos vont-ils rendre les plantations et les maisons qu’ils occupent tranquillement en toute impunité ? Il faut rompre avec cette tradition de violence et d’impunité pour prévenir et éviter une régression plus désastreuse que la présente.

Tant que la peur, l’injustice, les frustrations et le malheur domine la vie nationale le gouvernement sera toujours sur le qui-vive. Les ivoiriens ont aujourd’hui le sentiment qu’ils sont en face d’une génération de politiciens, qui ont passé leur vie à se battre pour eux mêmes. L’action politique est un métier pour eux et non un engagement. Ils ont tous besoin de conflits pour vivre. A l’inverse le peuple lui se bat pour survivre.

Ils doivent tous apprendre dans les partis politiques à être des serviteurs de l’Etat. C’est ce que nous demandons Au Dr Allassane Ouattara, et à sont gouvernement. Ne pas traiter le problème de la croissance démographique de la population ivoirienne, c’est s’enfoncer dans un aveuglement clanique.

Un pays peut être riche et digne de sa diversité. Alors que les juifs ont été chassés de nombreux pays arabe, la Tunisie et le Maroc ont protégés leur communauté juive. André Azoulay, qui fut conseiller économique du Roi Hassan II, est un Juif.

David Lévy, qui fut ministre des affaires étrangères dans le gouvernement israélien de 1996 à 1999, est un juif né à Rabat qui a émigré en 1959 en terre sainte. Les différences ethno religieuses sont à la fois une chance et un facteur de richesse pour un pays. Si les dirigeants politiques ont l’intelligence de ne pas s’abaisser dans les marécages du sectarisme identitaire, pour affaiblir leur propre pays.

Dans les documentaires animaliers, les prédateurs comme les lions, ne redoutent pas la prolifération des buffles tant que le surnombre ne s’impose pas à eux par sa violence physique. Dans ce dernier cas ils battent en retraite. L’exode rural, les bidonvilles qui ceinturent et étouffent les grandes villes ivoiriennes sont les lieux de fertilisation des révoltes de demain. La côte d’ivoire actuelle a intérêt à ne pas accumuler les bombes à retardements.

Les ivoiriens enfin veulent tous dans leurs ensemble dirigeants y compris, que le monde porte un regard adulte sur leur expérience de peuple indépendant, c’est dans cette voie que l’audace, le courage et l’imagination appellent une révolution mentale pour s’orienter dans une nouvelle direction porteuse d’avenir pour tous les ivoiriens.

Cela implique : - une protection des cadres du pays, car beaucoup de compétences ont été injustement sanctionnées parce qu’ils ont simplement travaillés avec Laurent Gbagbo.

- Une véritable politique d’intégration économiques et sociale de la population féminine dans son ensemble, pour aller vers une vraie libération de la femme ivoirienne dans cette nouvelle phase de notre l’histoire commune.

- Réduire les importations de riz, dont les licences sont attribuées à des proches du pouvoir, par une réorienter l’agriculture ivoirienne vers le vivrier qui nous permettra de nourrir notre peuple et rompre avec ces cultures de rentes qui ont fait le bonheur des autres (exportateurs, spéculateurs, multinationales etc.) et le malheur de nos paysans. - Cultiver pour se nourrir d’abord, c’est ce qui se fait en Amérique, en Australie, en Chine, au Brésil, en en Thaïlande, en France ou en Argentine.

- Cela permettra l’invention chez nous aussi d’une société rurale où les paysans vivront dignement de leur travail et participeront au niveau local à une vie démocratique qui les rapprochera des centres de décisions pour ne pas faire d’eux les oubliés du progrès. Nous avons voulu ici exprimer ces choses simples pour nous rapprocher de leurs combats quotidiens.

- La revalorisation de la formation professionnelle et la promesse que l’université sera désormais un lieu de liberté, de formation et de diffusion du savoir, un lieu de promotion de la recherche scientifique et technique et non un stade d’affrontement, de conflits fratricides et autres combats sanglants à la machette ou des bûcher d’inquisition y sont élevés pour brûler ou tuer ceux qui ont le malheur de penser autrement.

- N’oublions pas par ailleurs que la fermeture des universités a favorisé les étudiants des familles aisées, qui ont les moyens d’envoyer leurs enfants en Europe ou dans des grandes écoles de la sous région. L’école à deux vitesses et l’université à deux vitesses, sont des réalités ivoiriennes. L’Etat doit mesurer aujourd’hui et maintenant la portée de ses décisions.

- l’Etat ivoirien à besoin d’argent, il doit créer la sérénité, la sécurité et la paix dans le pays pour être crédible et gagner la confiance des acteurs économiques ivoiriens et étrangers. Personne même pas un fou ou un chien n’ira investir le moindre sous, dans un pays où les dozos et les zozos font la loi.

- Si la privatisation d’entreprises publiques s’impose, il faut y recourir en toute transparence sans pour autant les brader à des amitiés extérieures, dans une opacité proche de la combine mafieuse. Voilà quelques pistes de bon sens nécessaire pour alimenter le courage et la volonté politique pour aller vers l’aggiornamento collectif de la Côte d’Ivoire.

VI - Postulat de conclusion générale

- Ce que nous demandons tous au Dr Allassane Ouattara, en ces temps obscures et incertains que l’on dit entre chien et loup. C’est de prévenir toutes formes de régression de la Côte d’Ivoire vers le chaos. Le fait de gouverner par décret est une régression hideuse dans la recomposition nécessaire à la bonne marche de ce pays.

- Le fait que l’opposition ne peut même pas tenir un meeting sans que la soldatesque qui, se réclame de lui ne brutalise ou tire à balle réelle sur d’autres ivoiriens, est une démarche stalinienne indigne de notre temps. Il ne faut pas jouer avec le feu au risque d’embraser la maison commune. Il faut maintenant faire preuve de volonté et de courage politique pour porter la recomposition de la Côte d’Ivoire comme projet salvateur pour tous.

- Le courage en politique est d’abord une attitude, celle qui consiste à couper court à un enthousiasme démesuré, à rompre avec des peurs collectives, à s’opposer à des rumeurs, à ramener les sujets au niveau qui doit être le leur, en calmant les ardeurs des excités de son propre camp. Car on ne remporte pas une victoire contre la nation, mais avec la nation qu’on veut gouverner.

- Comme vous le constatez les conditions d’émergence et de stabilisation de la paix et de la démocratie en Côte d’Ivoire sont donc loin d’être remplies. Il s’agit de les explorer, de les expérimenter dans le mouvement même qui porte les ivoiriens à s’initier à la citoyenneté ; à se délivrer des catégories politiques du bien et du mal.

- À se défaire des opinions définitives et des oppositions tranchées ; à faire l’apprentissage de la diversité et de la tolérance, de la nuance et du compromis sur quelques valeurs essentielles entre ivoiriens ; à vivre en respectant les différences, en acceptant les divergences, en recherchant le consensus sur les équilibres du vivre ensemble et en s’accommodant pour le reste de vérités contraires, d’incertitudes partagées, de majorités et de minorités provisoires, de victoire partielles et de défaites surmontables.

Tel était notre lecture et notre propos sur la posture de chef d’Etat, de notre frère le Dr Allassane Dramane Ouattara, la recomposition de la vie économique, politique, sociale et institutionnelle de notre pays la Côte d’Ivoire, ainsi que la perspective de construction d’une Côte d’Ivoire, juste et vivable pour tous les ivoiriens.
Merci de votre aimable attention.

Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en Communication
Lugano (Suisse)
E-mail : nzinicolas@yahoo.fr