Alerte Info/ Colère des policiers ivoiriens: 300 policiers ivoiriens ont marché hier dans les rues d’Abidjan sans armes et sans autorisation

Le 06 juin 2012 par IVOIREBUSINESS – Hier les policiers ivoiriens scandaient des slogans très hostiles au directeur du Fonds national de la police.

Des "Espèces de voleurs, Dg voleur! Dg voleur! Dg voleur, on veut notre argent!" fusaient de partout hier à la marche des policiers, ainsi que des noms d’oiseaux à l’endroit de leur hiérarchie dont ils démandaient la démission pour complicité d'escroquerie.

En effet, ce sont 300 policiers (150 selon le ministère de l’Intérieur) ont marché hier à Abidjan sans autorisation préalable de leur tutelle et sans armes, pour dénoncer une frauduleuse opération d’acquisition de terrains nus à leur profit, dans laquelle ils se sont faits grugés.
C’est une grande première, car les policiers n’ont en principe pas le droit de se mettre en grève. Et fait marquant, ils ont bravé l’autorité du ministre de l’Interieur Hamed Bakayoko, qui ne leur a pas donné l’autorisation de marcher.

C’est une véritable leçon qu’ils viennent de donner au Front populaire ivoirien (FPI) et à toute l’opposition ivoirienne, qui ont déserté de belle lurette le chemin des marches et des meetings. Car cette marche des flics ivoiriens ne leur a rien couté. Ils n’ont pas eu besoin d’argent pour la faire. Ils ont juste eu besoin de détermination.
Le dernier meeting de l’opposition FPI remonte pour rappel au 21 janvier 2012, à la place Ficgayo de Yopougon.

L’opération dénoncée par les policiers est celle initiée depuis 2008 par le Fonds national de la police et dont les résultats ne sont jamais venus.
Une vraie arnaque que ces 300 policiers ont tenu à dénoncer en prenant très tôt hier matin, le siège du Fonds situé en zone 3 à la Crs 2. De là, les protestataires ont terminé leur marche par un sit-in devant les locaux de la direction générale au Plateau.

La confiance est désormais rompue entre policiers et leur hiérarchie. En effet, depuis septembre 2006, ils ont cotisé 16200 F CFA par mois à des promoteurs immobiliers qui avaient promis livrer leur maisons au bout de cinq ans. Ce délai est malheureusement passé depuis septembre 2011.

Le Directeur général du Fonds, le commissaire Kourouma est donc sommé de rendre compte dans les plus brefs délais ou de rendre son tablier.

Notons que les policiers réclament chacun la somme de 1,9 million de fcfa comme part de cotisation dans l’opération qui a débuté depuis 2008.

Nous y reviendrons.
Patrice Lecomte