ALAIN MABO, entrepreneur ivoirien à Paris : Ma satisfaction, c’est de construire des écoles pour que des enfants de Côte d’Ivoire aillent à l’école
Toujours entre deux avions, Alain Mambo est le prototype de l’entrepreneur atypique. Il vit à Sarcelles-Village et travaille à
Toujours entre deux avions, Alain Mambo est le prototype de l’entrepreneur atypique. Il vit à Sarcelles-Village et travaille à
Paris et à Abidjan. C’est la raison de ses voyages incessants.
A Paris, il dirige les sociétés B.B sécurité et Mamb’s nettoyage. Il travaille avec les mairies et les grands groupes comme Bouygues.
En Côte d’Ivoire, sa société Mamb’s construction bâtit des écoles, des dispensaires, et des maternités pour les conseils généraux, tels que ceux de Soubré et de Divo, à l’Ouest du pays.
Dans le village de Zakareko, à Fresco, où il a construit un dispensaire et une école assortie d’un logement de maîtres, il est considéré comme un enfant du village. Le chef du village lui a même attribué un lopin de terre sur lequel il compte se bâtir une maison.
C’est là sa plus grande satisfaction. Servir son pays, et ça n’a pas de prix pour Alain Mambo.
La Côte d’Ivoire, comme on le voit, compte énormément pour lui. Créer des emplois, de la richesse, et améliorer le cadre de vie des populations rurales de son pays d’origine est essentiel pour lui.
Arrivé à Paris depuis l’âge de 15 ans, il n’a jamais demandé la nationalité française « car ça ne m’empêche pas de travailler, créer des emplois et de la richesse, et payer mes impôts », dira-t-il.
Pourquoi choisit-il de travailler en Côte d’Ivoire exclusivement pour l’Etat alors qu’en France il le fait pour le privé ?
« Parce que je veux être payé », dira celui qui a toujours un nouveau projet dans la tête. « Le secteur privé en Côte d’Ivoire n’est pas encore fiable, à moins que vous travailliez pour les grands groupes tels que la CIE, la SIR ou CI-Télécom », tient-il à préciser.
« Une facture d’Etat, quelque soit le temps que ça va prendre, vous serez payés », ajoute M. Mambo, dont les bureaux parisiens se trouvent à deux pas du périphérique à la porte de Bagnolet.
Quand on y pénètre, on est frappé par le fait que chaque employé a la tête plongée dans ses dossiers.
Son nouveau cheval de bataille, c’est la sécurisation des données informatiques en Côte d’Ivoire, qu’il compte réaliser avec un ami informaticien vivant aux Etats unis. Le souvenir de son propre père travaillant pour des communes sans bases de données le hante toujours. Ce perpétuel recommencement est pour Alain Mambo un frein pour le développement de la Côte d’Ivoire.
"C’est un secteur qui n’existe pas encore là bas", précise-t-il, et c’est désormais sa nouvelle urgence.
A côté des affaires, le showbiz a toujours été son point faible. « J’ai toujours aimé la musique de Luckson Padaud, c’est pourquoi je le produit aujourd’hui », confesse-t-il.
Dans le domaine artistique, ce n’est pas le gain qui est son leitmotiv, mais l’envie d’aider certains artistes. C’est la même raison qui l’a poussé à mettre à un moment donné de l’argent dans le film « Ma famille » de la comédienne ivoirienne Akissi Delta.
On peut facilement dire de Mambo qu’il est un businessman qui fait du social et qui peut aider des artistes sans rien attendre en retour.
Concernant la situation politique en Côte d’Ivoire, Alain Mambo pense que le changement de régime ne devrait pas poser de problèmes pour les entrepreneurs.
Il confesse même que les entrepreneurs ivoiriens sont plus facilement payés avec Alassane Ouattara.
Il prône la paix et la réconciliation entre tous les fils et toutes les filles du pays.
A Paris, il regrette le manque d’unité parmi les entrepreneurs ivoiriens en France qui ne sont pas organisés comme les algériens ou les chinois. Une concurrence malsaine et une jalousie rempante en sont les causes selon lui. Mais il ne baisse pas les bras de réunir un jour les entrepreneurs ivoiriens.
Réussira-t-il à relever ce défi comme il l’a fait partout ailleurs ? Rien n’est moins sûr. Mais avec Alain Mambo, tout est possible.
Christian Vabé