Akoun, Douati et Katinan en prison: Qui attaque donc les Frci ? Ainsi va un pays rendu ingouvernable

Le 23 septembre 2012 par Notre voie - La quiétude des Ivoiriens a été, une fois de plus, troublée par des tirs nourris. Les positions des Frci à Port-Bouët, Vridi et Noé ont été

Alphonse Douati.

Le 23 septembre 2012 par Notre voie - La quiétude des Ivoiriens a été, une fois de plus, troublée par des tirs nourris. Les positions des Frci à Port-Bouët, Vridi et Noé ont été

attaquées, dans la nuit du jeudi, par des individus non identifiés. Il y a eu quatre morts du côté des assaillants et 12 interpellés à Noé, a-t-on appris de sources proches des FRCI. Les observateurs de la vie sociopolitique ivoirienne doivent assurément être surpris par ces nouvelles attaques alors que le secrétaire général et porte-parole du Fpi, l’ex-député Laurent Akoun ; l’un de ses adjoints, l’ex-ministre Alphonse Douati et l’ancien ministre Koné Katinan, porte-parole du président Gbagbo, sont en prison à Abidjan et à Accra (Ghana). En effet, les arrestations de ces trois personnalités de l’opposition avaient coïncidé avec une accalmie apparente de la situation sociopolitique. Il n’en fallait pas plus pour que les thuriféraires du régime Ouattara, pour accréditer leur thèse selon laquelle ce sont les pro-Gbagbo qui attaquent leur pouvoir, soutiennent qu’Akoun, Douati et Katinan sont les instigateurs de ces attaques. Et que leurs arrestations sonnaient ainsi le glas des tentatives de déstabilisation du régime Ouattara. « Fait très bizarre, depuis qu’Akoun et Douati sont en prison, plus d’attaques », avait titré le journal du Pdci et pro-Ouattara, Le Nouveau Réveil. Comme pour dire que ce sont ces responsables du Fpi qui alimentaient les attaques contre les positions de Frci. En liant la relative accalmie qu’il y avait à l’arrestation des responsables du Fpi, les thuriféraires du pouvoir Ouattara voulaient accréditer la thèse du gouvernement, notamment du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, qui, sans la moindre enquête, avait pointé du doigt ceux qu’Alassane Ouattara et les siens appellent les pro-Gbagbo comme étant les auteurs des attaques des positions des Frci. Maintenant que les positions des Frci sont attaquées à nouveau alors qu’Akoun et Douati sont encore aux mains du régime Ouattara, on peut légitimement se poser la question de savoir qui attaque alors les positions des Frci. Sont-ce les pro-Gbagbo ? Peut être que nos confrères aideront les pouvoirs publics à répondre à cette question en identifiant les auteurs des dernières attaques de Port- Bouet-vridi et Noé. C’est extrêmement important. Car il faut bien qu’on débusque ceux qui attaquent notre pays afin qu’il retrouve la quiétude. Et pour y arriver, il faut arrêter les accusations sans fondement contre ceux qu’on qualifie de pro-Gbagbo. Il est important de noter seulement que la veille de ces attaques, les FRCIse sont tirés dessus à Yopougon pendant de longues heures. Les populations étaient traumatisées. Et si c’est le mouvement qui s’est déplacé à Port-Bouët ? Plusieurs véhicules de type 4X4 bourrés de Frci et de dozo se sont dirigés hier vers Noé. Pour certainement traumatiser les populations civiles, notamment les pro-Gbagbo. Ce n’est pas de cette façon qu’on mettra fin aux attaques. Mais plutôt en menant des enquêtes sérieuses et en cherchant surtout à comprendre qui a intérêt à attaquer le pouvoir Ouattara. En tout cas, ce n’est certainement pas le Fpi dont le fondateur est emprisonné à la Cpi et les cadres en prison ou en exil. Les militants Fpi sont conscients de ce que ce n’est pas un coup d’Etat qui va ramener le président Gbagbo en Côte d’Ivoire. Mais leur victoire dans le combat juridico-politique qui s’ouvrira à la CPI. Et puis, en tout état de cause, le Fpi n’a pas une culture de coup d’Etat. La culture du Fpi, c’est la transition pacifique à la démocratie, c’est l’alternance au pouvoir par la voie des urnes. C’est ce qui a permis à Gbagbo d’accéder au pouvoir en octobre 2000 après trois décennies d’opposition pacifique contre le régime Pdci-Rda.
Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr
Ainsi va un pays rendu ingouvernable
«S’ils veulent qu’on mélange ce pays, nous allons le mélanger», a déclaré Alassane Dramane Ouattara en 2002 lors d’une tournée politique dans le nord du pays. Pressé de parvenir au pouvoir par tous les moyens, son vocabulaire était emprunté au champ lexical de la guerre et de la violence. On a encore à l’esprit ses déclarations fracassantes. «Je rendrai ce pays ingouvernable» ou encore «Je n’attendrai pas 5 ans pour arriver au pouvoir». Quand on sait que le mandat présidentiel dure 5 ans et que c’est au bout de ce processus qu’on organise une nouvelle élection présidentielle, ces propos paraissaient surprenants. On croyait que les déclarations de M.Ouattara étaient de simples menaces sans lendemain. Erreur d’appréciation, car la Côte d’Ivoire va basculer dans l’instabilité. Du coup d’Etat de décembre 1999 contre Henri Konan Bédié jusqu’à à la rébellion armée du 19 septembre 2002 contre Laurent Gbagbo et au-delà, le pays va de plus en plus mal. Les Ivoiriens qui savouraient les délices de la paix, qui cultivaient l’unité et la fraternité ont perdu toutes ces valeurs pour se vouer désormais haine et animosité. La rébellion armée de 2002 a divisé profondément le pays. Depuis plus de 10 ans, la Côte d’Ivoire vit au rythme des armes et de l’insécurité. Aujourd’hui, les artisans de la rébellion armée sont au pouvoir. Mais, la série noire continue. Les armes achetées à des milliards de fcfa et distribuées aux rebelles et à des jeunes gens dit « volontaires » pour attaquer le régime Gbagbo ont envahi les rues, malgré la chute de Gbagbo. On a aujourd’hui une catégorie de jeunes ivoiriens qui ne jurent que par la kalachnikov, les Rpg et les obus. Le treillis militaire est disponible partout sans interdiction. Toute la Côte d’Ivoire est transformée en un vaste camp militaire. Frci, dozos et autres miliciens armés font la loi dans le pays en toute impunité. Chaque jour, on enregistre des attaques. Tout se règle par les armes. Tous les ultimatums lancés par Alassane Ouattara pour raisonner les Frci
et les dozos sont restés sans échos auprès de ses «braves guerriers». Le respect de l’autorité a foutu le camp. Le pays est ainsi rendu ingouvernable. Mais il n’y a pas à désespérer, car il revient à tous les acteurs de conjuguer leurs efforts pour remettre le pays sur labonne voie. Ce qu’on nous a imposé depuis 1999 n’est pas ce que l’Ivoirien mérite.

Benjamin Koré