Afrique: Un "avion non-identifié" bombarde un village aux confins du Niger et du Nigeria.

Par IvoireBusines - Un "avion non-identifié" bombarde un village aux confins du Niger et du Nigeria.

© Robert Leslie, AFP | Un avion de l'armée de l'air nigérienne sur le tarmac à l'aéroport de Zinder, le 13 février 2014.

Au moins 36 personnes ont été tuées et une vingtaine blessées, mardi, dans le bombardement d'un village du Niger situé à proximité de la frontière avec le Nigeria. Une enquête a été ouverte et trois jours de deuil décrétés.

La mort est tombée du ciel pour les habitants d'Abadam, hameau situé aux confins du Niger et du Nigeria. Les villageois étaient réunis pour une cérémonie funéraire, mardi 17 février, quand une bombe larguée depuis un avion non-identifié a décimé la foule. Selon les informations recueillies par RFI à Niamey, 37 personnes ont été enterrées, mercredi, du côté nigérien d'Abadam, après ce qui ressemble à une sanglante bavure dans la lutte contre Boko Haram.

Willy Bracciano, envoyé spécial de France 24 au Niger, confirme également cette attaque. "Des témoins disent avoir entendu un avion avant l'explosion", explique-t-il depuis Bosso, à 13 km d'Abadam. "Pour rappel, la ville d'Abadam est coupée en deux à la frontière. De l'autre côté, au Nigeria, on se doute que des assaillants de Boko Haram se cachent dans la ville [...] Visiblement, les personnes qui ont été tuées ont été visées par erreur", ajoute-t-il.

Les victimes sont des habitants "qui assistaient à la cérémonie de deuil d'un responsable préfectoral", a déclaré, de son côté, une source humanitaire à l'AFP. Deux élus locaux ont également confirmé que seule la partie nigérienne du village avait été touchée par la bombe.

Le gouvernement nigérien a annoncé, mercredi 18 février, l'ouverture d'une enquête pour "identifier le ou les aéronefs auteurs de cette tragédie". Un deuil national de trois jours a été décrété.

À qui appartient cet avion "non-identifié" ?

Les armées du Niger et du Tchad, qui sont actuellement mobilisées dans la lutte régionale contre Boko Haram, "excluent toute responsabilité" dans le largage de la bombe, selon les deux élus locaux contactés par l’AFP. Même son de cloche, côté Nigeria. Interrogé par l'AFP, le porte-parole de l'armée de l'air nigériane Dele Alonge a démenti l'implication de son pays dans un tel incident, dont il n'a "pas connaissance". "Il n'y a eu aucun rapport venant de nos troupes sur un tel incident", a-t-il déclaré.

"Dans un premier temps, nous avions pensé à une bavure de l'armée nigérienne ou tchadienne, mais finalement, nos soupçons se portent vers l'armée nigériane", a déclaré un élu de Bosso, qui fait état de "37 morts et plus de 20 blessés". D'après cet homme, une première bombe était tombée "il y a trois jours" sur le village de Gamgara, également situé à proximité de Bosso, "faisant un mort".

Bosso avait été le théâtre de la première offensive massive des insurgés de Boko Haram en territoire nigérien le 6 février dernier. Les islamistes avaient attaqué au même moment Diffa, la capitale provinciale, distante d'une centaine de kilomètres.

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Avec AFP