Afrique : L'OMS donne le feu vert à un deuxième vaccin antipaludique pour les enfants

Par RFI Afrique. L'OMS donne le feu vert à un deuxième vaccin antipaludique pour les enfants.

Transmise aux humains par des piqûres de moustiques, le paludisme a causé la mort de 600 000 personnes dans le monde, et en majorité en Afrique. (image d'illustration) Transmise aux humains par des piqûres de moustiques, le paludisme a causé la mort de 60

L'Organisation Mondiale de la Santé autorise un deuxième vaccin contre le paludisme, à destination des enfants. Le R21-Matrix-M est désormais validé par l'OMS. Une décision qui ouvre la porte à une plus grande diffusion de ce vaccin, alors que jusqu'à présent, seuls trois pays africains le recommandaient.

En 2021, le paludisme avait tué plus de 600 000 personnes dans le monde. L'Afrique concentre l'énorme majorité des cas et parmi les victimes sur le continent, ce sont les enfants de moins de cinq ans qui sont particulièrement touchés. C'est pour cette raison que depuis des années, les efforts se sont concentrés sur le développement d'un vaccin pédiatrique.

Le patron de l’OMS, le Dr Tedros, ne cachait pas sa joie au moment d’annoncer la validation du vaccin R21/Matrix-M. « Depuis l’an 2000, le nombre de morts du paludisme a chuté de plus de 50 %. Et nous avons réussi à éliminer la maladie dans de nombreux endroits sur la planète. Mais depuis, nous stagnons. Moi-même, en tant qu’ancien chercheur sur le sujet, j’ai rêvé du jour où nous aurions un vaccin sûr et efficace contre la maladie. Et bien aujourd’hui, nous en avons deux. »

Après le RTS-S recommandé il y a deux ans, c'est donc le R21-Matrix-M qui reçoit le label de l'OMS ce mardi, avec 77% d'efficacité avérée selon les études. Sur le papier, cela peut changer la donne face à la maladie.

Le premier vaccin autorisé a en effet fait ses preuves, avec une efficacité similaire. L'OMS a observé une diminution importante des formes graves et mortelles du paludisme là où il est administré. Mais la demande dépasse aujourd'hui largement l'offre.

D'où l'intérêt de mettre un second produit à disposition. Tout l'enjeu repose désormais sur son accessibilité. Il avait déjà été autorisé dans trois pays : au Ghana, au Nigeria, et au Burkina Faso. Cette recommandation de l'Organisation mondiale de la santé devrait donc faciliter sa large diffusion.

D'autant que la capacité de production pour ce second vaccin est importante. GSK, qui fabrique le RTS-S, compte livrer 18 millions de doses à 12 pays africains d’ici 2025. Le R21/Matrix-M, lui, a l’avantage d’être développé par le Serum Institute of India. Le plus grand fabricant de vaccins au monde. 100 millions de doses devraient sortir des usines indiennes chaque année.

Les publications qui ont été faites avec le nouveau vaccin étaient tout à fait favorables, avec une capacité de protection qui était de l'ordre de 70%, qui était bien supérieur au 30 et quelque % du vaccin précédent, grâce sans doute à ce booster d'efficacité protectrice par cette substance ajoutée au vaccin.

RFI