AFRICAINS ET NOIRS DE PARTOUT: ARRÊT AUX FÊTES POUR RÉFLÉCHIR POUR L’AFRIQUE
Le 20 décembre 2012 par IVOIREBUSINESS - Dire à cet homme du continent chaud pour lui dire : « l’Afrique ne doit pas mourir ».
Une fois encore en cette fin d’année, à travers ma plume, je viens adresser mes vœux les meilleurs à toutes celles et à tous ceux qui, au cours de l’année 2012 ont lu mes diverses sorties. Je remercie très particulièrement celles et ceux qui m’ont adressé en retour des critiques, des remarques, des encouragements, voire même des injures. Car, le tout m’a permis d’apprendre davantage.
Dans ma présente adresse, je viens parler à l’Africain ; je veux dire à cet homme du continent chaud pour lui dire : « l’Afrique ne doit pas mourir ». Pour me saisir, je vous prie de me suivre très attentivement comme vous l’avez toujours fait dans la majeure partie des cas, je pense.
La fin de toute année est traditionnellement consacrée aux « bonne année, bonne fête, bonne santé, longévité, paix, entente, amour, bonheur, etc.» Malheureusement, je serai très décevant pour cette année parce que je prends ma plume pour parler autrement. Je souhaite plutôt que les Africains s’interrogent sur le sort de leur continent et sur le leur, sur l’avenir de leurs enfants.
« Bonne année ». Comment peut-on parler de bonne année ou avoir une année qui est bonne lorsque l’Afrique subit les assauts des bombes fabriquées en Occident ? Comment peut-on oser parler d’une bonne année lorsqu’on sait qu’à Goma, dans le Kivu, en République du Congo dite démocratique et même au-delà du Kivu, les fusils français, allemands, anglais, belges et américains éventrent les femmes, les hommes et leurs enfants au seul nom des intérêts des colons et des racistes qui ont mis à la tête de cette nation quatre fois plus grande que la France et six fois plus grande que l’Allemagne, un pantin du nom de Kabila JR ? Comment peut-on encore imaginer, un seul instant que l’on aura une bonne année dans ce même pays lorsqu’on sait qu’il est devenu « la nation-cobaye » où les Occidentaux viennent essayer leurs armes bactériennes (Ebola, par exemple) ? Peut-on avoir une bonne année là où la femme n’a rien à mettre dans l’assiette pour son enfant ? Le Congo, oui au Congo, cette terre africaine qui a eu tort d’être riche, les enfants ont du mal à prendre le chemin de l’école, du mal à avoir une chaussure, du mal à avoir de l’eau potable à boire. Au Congo l’enfant a à peine deux culottes. Peut-on avoir et parler de « bonne année » dans ce chaos qui enrichit le colon et appauvrit l’autochtone ?
La situation est presque identique de l’autre côté du fleuve Congo où Denis Sassou Nguesso règne en maître après un aller et retour au palais doré. Cet autre Congo a du pétrole. Mais où va l’argent généré par cette matière ? Dans les poches de ce ‘sans-nom’ devenu ministre de la défense grâce au président Marien Ngouabi dont il a le sang sur ses mains. Le Congo Brazzaville est une propriété de Nguesso, sans commentaire. Il fait de cette partie de notre Afrique sa cuisine privée. 130.000.000 de barils de pétrole/an. Où va tout cet argent ? Dans les poches des Nguesso, de la France et de leurs complices. Alors, peut-on parler de bonne année dans une telle situation, dans un état pris en otage par les corporations occidentales ?
Que dirions-nous de l’Egypte de Morsi et de la Libye d’après Kaddafi ? Des factions de la population de ces pays ont été financées, soutenues militairement, diplomatiquement et sur le plan logistique pour renverser les « dictateurs ». Des promesses faramineuses ont été faites aux charognards et aux ignorants. « La révolution arabe » a été décrétée par les fossoyeurs de l’Afrique et elle nourrit son homme. Mais, que gagnent les peuples de ces nations africaines ? Les rebelles devenus soudainement « the good Guys », tout comme le reste de la population, ont du mal à accepter et à comprendre leurs nouvelles conditions de vie. Ici encore, y aura-t-il une bonne année ? La mère et le père n’ont rien à offrir à leurs enfants. Tout est perdu sous les feux « de la révolution arabe ». L’Afrique, du nord au sud, de l’ouest à l’est en passant par le centre, partage le même sort. S’il n’y a pas de guerre importée ou fabriquée sur place en Afrique, il y a d’autres calamités comme la famine, les maladies et autres maux. Pourtant, ces maux sont en voie de disparition sur les autres continents. L’Occident qui fabrique les armes refuse les guerres chez lui. Alors, la question est de savoir si notre continent est maudit ? Ou encore qu’avons-nous fait de si grave à Dieu pour nous punir jusqu'à ce point ? Tant que nous n’aurions pas répondu à ces inquiétudes, il n’y aura point de véritable « bonne année » pour nous Africains. On peut se masquer derrière un semblant de bonheur, mais on ne réussira point à cacher le mal qui nous ronge chaque jour.
« Bonne santé ». Comment peut-on avoir une bonne santé lorsqu’on sait qu’en Côte d’Ivoire, pour installer leur agent Dramane Ouattara, la France et ses alliés ont mis un embargo sur tout médicament en direction de cette nation que la France des « droits de l’homme » voit comme sa « chose » ? Cet acte hautement criminel n’a jamais été condamné ailleurs. Le droit à la santé qui est l’un des droits fondamentaux a été violé en Côte d’Ivoire parce que les Ivoiriens ont choisi celui que la communauté dite internationale ne voulait pas (le Président Gbagbo). Peut-on ici parler de bonne santé en cette fin d’année ? Les hôpitaux sont vides. Les médecins sont en exil. Des bandits remplacent les chirurgiens dans les amphithéâtres. Les enseignants sont en prison pour les plus chanceux, sinon assassinés. Il n’y a simplement pas de « bonne santé ». En Somalie, peut-on parler de bonne santé ? Peut-on dire qu’il y a une bonne santé au Ghana devenu le dépotoir des Occidentaux ? Les épaves des appareils de toutes sortes sont jetées dans les environs d’Accra. Et, pour quelques Cedis (la monnaie du pays), les enfants défient le feu et les fumées toxiques pour récolter tout ce qui est revendable après le brulis. Il n’y a pas de bonne santé ici au Ghana, il y a la mort lente qui attend des milliers d’enfants envoyés, parfois au front par des parents démunis.
« Longévité ». Comment peut-on avoir une longue vie lorsque le minimal vital lui-même n’est pas assuré ou n’existe pas ? Les hôpitaux sont fermés au Congo, en Libye, en Egypte, en Côte d’Ivoire, en Tunisie, au Mali, etc. En Afrique, les tyrannies et les dictatures mises de côté, on ne vit plus, on survit. On ne mange même pas, on broute ou on ouvre la bouche pour attirer quelques mouches à broyer au passage (souvenez-vous de ces images abominables d’enfants africains malades que certaines ONG projettent sur les écrans de la télévision pour se faire de l’argent). Peut-on parler de longévité à Goma, à Abobo, à Gbatolité ou dans les bidonvilles d’Ouagadougou, de Conakry, de Bobo Dioulasso et de Lagos ? Non, arrêtons de jouer, réfléchissons pour trouver des solutions à nos problèmes endogènes et exogènes.
« Paix ». On souhaite la paix chaque fin d’année à notre entourage. Mais, comment cela peut être possible ? Comment peut-on penser à la paix lorsqu’on sait que les rebellions qui tuent, violent et pillent dans un état donné sont soutenues par l’état voisin. Je parle ici du Burkina Faso de l’assassin de Sankara, Blaise Compaoré, qui a servi de base aux assassins conduits par Dramane Ouattara et Soro Guillaume. Je montre également du doigt le Niger et le Nigeria qui ont fourni des sauvages avides de sang ivoiriens. Diantre ! Africains, arrêtons les fanfaronnades de fin d’année pour réfléchir autrement. Enlevons les masques, nos masques pour penser à l’Afrique dans le but de la panser enfin. Car, vous et moi sommes très conscients du fait que l’Afrique, notre mère est agonisante. On ne peut pas parler de paix lorsqu’on sait que les rancœurs créées par Houphouet Boigny de son vivant avec sa politique interventionniste dans les affaires des autres nations ne sont pas encore éteintes. Comment peut-on enfin parler de paix à la petite Nana de Goma qui court les rues à la recherche de sa mère éventrée la veille ou encore au jeune Bialy de Yopougon dont les parents croupissent dans les camps de concentration de Dramane Ouattara parce qu’ils ont voté pour le Président Gbagbo ? De quelle paix parle-t-on lorsque des milliers d’Africains sont frappés d’ostracisme dans leur pays d’origine pour un oui ou pour un non ? Non, Africains, ne faisons pas la politique de l’autruche. Ayons le courage de faire face à la réalité, notre réalité. Car, c’est à ce prix seulement que nous vaincrons nos ennemis internes et externes qui nous empêchent de sortir du sous-développement. C’est à ce prix seulement que nous anéantirons les traitres qui vendent nos biens idéologies et nos biens matériels à l’ennemi. Ici, je signale que l’entente, l’amour et le bonheur, sont les conséquences de la paix. Il ne peut avoir d’entente, d’amour et de bonheur entre monsieur Ayé et son voisin Bourahima si le dernier n’arrête pas ses attaques contre le premier.
« Bonne fête ». Parlons de bonne fête après avoir libéré l’Afrique de ses politiques-bamboulas, de ses politiques mange-mil, de ses politiques-commerçants et des traitres qui, par moment font croire au peuple souffrant des abus divers des tortionnaires imposés à notre continent, qu’ils sont avec lui.
Soyons très vigilants ; tous les parleurs ne sont pas forcement avec nous. Ils viennent dans nos rangs pour se faire du nom en nous utilisant comme du piédestal dans la recherche de leur éphémère gloire.
Enfin, Africains de partout, je ne prétends pas détenir la vérité, mais j’espère avoir dit certaines vérités. C’était là ma façon à moi de vous dire l’année 2012 se meurt, réfléchissons davantage pour libérer l’Afrique.
Une contribution de Sylvain De Bogou
(Écrivain, Journaliste & Consultant R.I)