Affrontements Frci- Forces fidèles à Gbagbo: Plus de 50 corps découverts
Publié le mercredi 27 avril 2011 | Soir Info - Un peu plus de 50 corps sans vie, criblés de balles, dont 18 tués au même endroit, dans une maison à usage commercial, ont été découverts
Publié le mercredi 27 avril 2011 | Soir Info - Un peu plus de 50 corps sans vie, criblés de balles, dont 18 tués au même endroit, dans une maison à usage commercial, ont été découverts
le mardi 26 avril 2011, à la hauteur du carrefour Saguidiba, peu après le district de police de Yopougon, par les populations. Parmi eux, de nombreux civils, selon des témoins. D’autres corps, vraisemblablement des combattants, identifiables à leurs tenues militaires, jonchaient le boulevard central, qui mène du carrefour Wakouboué à la Sideci, centre nerveux des combats. Ces morts sont liés aux violents affrontements, notamment à l`arme lourde, qui ont opposé, avant-hier lundi 25 avril 2011, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire ( Frci) aux nombreux groupes d’auto-défense, appuyés par des miliciens libériens, favorables à l`ex-chef d`Etat Laurent Gbagbo. Les combats, qui ont débuté, d’abord par des tirs sporadiques d’armes légères, sont montés en intensité en milieu
de journée par des tirs d’obus de mortiers et d’armes automatiques. A la hauteur de la station-service Lubafrique à Niangon-nord où les miliciens avaient installé un poste avancé, celui-ci a été démantelé sous le feu des tirs. Pendant toute la journée de fortes détonations « déchiraient » le ciel de Yopougon où les populations apeurées, sont restées cloitrées chez elles. Par ailleurs, des tirs se sont concentrés aux alentours du quartier « Maroc », précisément au niveau du carrefour Anador. Hier, à cet endroit, les soldats de la Force Licorne y ont pris hermétiquement position. Les miliciens, qui tenaient à ce niveau, une position, ont été repoussés loin derrière le village Niangon-Lokoua. Les Frci ont progressé jusqu’au niveau du commissariat du 17 ème arrondissement où des éléments ont installé leur camp. Du carrefour « Saint-André », les Frci déversaient un déluge de feu sur le sous-quartier dit
« Sicobois », qui serait une tanière aux miliciens. Au carrefour du secteur "Niangon-sud du quartier Coprim, à la hauteur de la station-service Texaco, les affrontements, très intenses ont tourné en faveur des Frci, qui y ont pris pied, sous une bonne garde de la force Licorne. Les Frci ont poursuivi leur progression, écrasant toute résistance, jusqu’à Azito, fief des miliciens. Le même scenario s’est produit au « Toit-rouge », ainsi qu’au « Terminus 42 » à la Sideci, tout comme au « Nouveau quartier ». Les Frci ont pris position au « Terminus 40 » un endroit stratégique, que l’on présente comme l’un des camps retranchés des miliciens.
Il s’agit, en fait d’une offensive généralisée qui vise à éteindre toutes les poches de résistance à Yopougon où toutes les activités sont bloquées et où les populations fuient en masse les affrontements. Les miliciens sont composés, en général de jeunes combattants dont certains circulent en pick-up tandis que d’autres sont à pied. Les Frci procèdent à des vérifications d’identité, qui, selon de nombreux habitants, s’accompagnent « d’abus », liés, à une forme de stigmatisation de certains groupes ethniques. Vrai ou faux ? En tout cas, les témoignages affluent, qui les accusent « de faire la chasse à une catégorie d’Ivoiriens ».
Signalons que le Dr Alassane Ouattara a menacé vendredi dernier de "désarmer par la force" les derniers groupes armés encore actifs à Abidjan, s`ils ne déposent pas "rapidement" les armes. Après des négociations avec les FRCI, certains chefs miliciens se sont engagés à déposer les armes en échange d`une protection, mais ne l`ont pas fait jusque-là. Le président Alassane Ouattara a également exigé le désarmement du "commando invisible" de l`ex-putschiste Ibrahim Coulibaly, dit "IB", qui contrôle une bonne partie du nord d`Abidjan. Les négociations entre les hommes d’IB et les officiers généraux qui ont débuté hier devraient se poursuivre dans les prochains jours.
Armand B. DEPEYLA